François Pinet, le bottier des élégantes, avait la fibre sociale
Une formation à toute épreuve
Né en 1817, il est apprenti-cordonnier à 13 ans et entre chez les Compagnons de Tours à 16 ans. A Paris, il parfait sa formation chez les plus grands fabricants de chaussures. C'est là qu'il apprend à façonner la chaussure moderne.
La technique au service de la création
François Pinet est fort d’une solide expérience quand il crée son entreprise en 1855. Dans le domaine artistique ou stylistique, il fait montre d’un sens aigu de l’innovation, allié à une observation de l’évolution des goûts et de la mode. Il met au point le talon d’une seule pièce, robuste et élégant, point faible des chaussures de l’époque. La semelle imperméable, la semelle intérieure en peau de mouton ou les doublures en tissu, les oeillets de laçage, les boutons, les décorations extérieures révolutionnent la conception de la chaussure.
Il se préoccupe d’améliorer les conditions de travail, veille à la qualité de ses produits et cherche à gagner du temps. Il invente des machines qui facilitent le travail et le rendent plus rapide.
Réformateur et syndicaliste
Ce fils de cordonnier connaît la rude condition de l’ouvrier : 12 heures de travail par jour. Il participe à la Révolution de 1848 et il est prêt à se battre pour des réformes sociales. Il cherche à unir, à améliorer la sécurité des travailleurs sur le plan de la santé, de la maternité pour les femmes ou de la retraite. Jamais, chez lui, on ne fait grève. Il s’engage aussi dans le syndicalisme patronal. Son charisme, sa force tranquille le hissent à la tête des chambres syndicales, des unions professionnelles où il défend au mieux les intérêts de tous.
Franc-maçon et philanthrope
François Pinet est présenté à la loge Bonaparte en mai 1857. Son titre de franc-maçon le sensibilise aux questions humanistes et sociales qui pourraient améliorer le sort des ses concitoyens et ceux de la classe ouvrière dont il est issu. Pionnier dans la révolution de la chaussure, François Pinet, sera dans l'organisation patronale à la pointe des avancées sociales dans son entreprise : réduction du temps de travail, assurances chômage, maternité, maladie, retraite.
De Xavier Gille, "François Pinet, bottier des élégantes", 1817-1897. Tourangeau la Rose d’Amour. Éditions Hugues de Chivré. Prix : 25 euros.
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