Fashion Week hiver 2020-21 : chez Balmain, Olivier Rousteing casse les codes bourgeois
Le 28 février, au matin, Olivier Rousteing présentait son show Balmain à la PFW et le soir Wonder Boy, le documentaire consacré au créateur, était en compétition aux César 2020
Olivier Rousteing, le créateur de Balmain a cassé les codes bourgeois dans son show automne-hiver 2020-21 à Paris. "Nous avons renversé les vieux codes restrictifs des générations précédentes pour défendre les valeurs d'aujourd'hui de Balmain et la belle diversité d'une France vraiment moderne", écrit-il dans sa note d'intention du défilé.
Le style équestre classique, motifs de foulards BCBG, des soies et des cachemires déclinés en couleurs cognac et bleu foncé : les symboles de la couche sociale riche et privilégiée que le styliste de 34 ans a connus, enfant, à Bordeaux - dans l'une des plus bourgeoises des villes françaises - sont ici détournés. Épaules imposantes et cuissardes, le mélange criard du rouge et du noir avec de gros boutons dorés : la collection renvoie à la fin des années 80 évoquant le vestiaire de Pretty Woman, interprétée par Julia Roberts dans le film de Garry Marshall sorti en 1990.
Du latex pour une "sensualité surprenante"
Avec ses 5,8 millions d'abonnés sur Instagram où il poste des selfies avec Kim Kardashian ou Rihanna, il rajeunit et dépoussière la maison fondée en 1945. Ses défilés, glamour et pétillants, attirent des stars de la culture pop, actrices et joueurs de foot, mais il a aussi fait des costumes de scène pour l'opéra de Paris et pour Beyoncé.
Dans son défilé, il rend hommage à l'héritage de Pierre Balmain avec la silhouette "Jolie Madame" et l'iconique blazer à six boutons. Vient ensuite l'innovation de la saison : des pantalons et des hauts plissés et drapés en latex pour une "sensualité surprenante". Le matériaux a le vent en poupe ayant déjà composé les looks de Saint Laurent, associé au cachemire. Le styliste Anthony Vaccarello ayant voulu créer la tension entre "bourgeoisie et vulgarité".
"Balmain et Saint-Laurent sur la même page avec du latex. Qui aurait pu l'imaginer?", commente dans un tweet Vanessa Friedman, la critique du New York Times.
Helena Christensen, 51 ans, en combinaison pailletée couleur chocolat rehaussée d'une mono-boucle d'oreille en forme de scorpion et Esther Cañadas, 42 ans, en tailleur noir aux boutons argentés, ont foulé le podium pour le Wonder Boy, titre du documentaire sur Olivier Rousteing, qui était en compétition, avec quatre autres documentaires, aux César 2020, ce vendredi 28 février;
Mi-Ethiopien, Mi-Somalien, 100% Français
Petit garçon noir "né sous X", adopté par une famille bordelaise blanche, Olivier Rousteing raconte dans ce film la recherche de ses parents biologiques. "Ceux qui ont vu le film savent ce que j'ai appris sur mes origines", écrit Olivier Rousteing dans un message personnel et touchant à l'occasion du défilé.
"En sachant que je suis mi-Ethiopien, mi-Somalien et 100% Français, je sais que ma recherche de réponses sur mon passé m'a aidé à comprendre à quel point je suis heureux de vivre dans le présent, dans ce Paris de nouvelles possibilités avec moins de barrières et plus d'inclusion", souligne-t-il.
Le parcours d'Olivier Rousteing qui s'est battu pour "briser son karma" et avoir du succès a de quoi inspirer : diplômé de l'École supérieure des arts et techniques de la mode à Paris, il fait ses débuts à Rome auprès de Roberto Cavalli et en 2011, à 25 ans, il devient directeur artistique de la marque de luxe française.
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