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Cinq choses à retenir de la Paris Fashion Week féminine printemps-été 2024, entre discrétion et trublion

Fini le confort pour rester chez soi du temps de la pandémie et l'exubérance festive post-Covid, une certaine sobriété semble le mot d'ordre du printemps-été 2024. Pourtant quelques détails sont venus troubler cette Paris Fashion Week féminine.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
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Dior printemps-été 2024 à la Paris Fashion Week, le 26 septembre 2023. (VICTOR VIRGILE / GAMMA-RAPHO)

Après le Covid, les gens sont retournés au travail et "les maisons réfléchissent à ça. On a vécu – je vais caricaturer un peu – en jogging, et cette période est terminée définitivement", analyse Pierre Groppo, chef de service mode et art de vivre chez Vanity Fair, interrogé par l'AFP. "On n'est pas dans le fluo ni dans le flashy. Les clientes qui dépensent une somme conséquente sur ces pièces veulent pouvoir la reporter d'une saison à l'autre" et les "noir, beige, grège ou blanc cassé passent mieux que les couleurs plus appuyées", ajoute-t-il.

Les célébrités comme Gwyneth Paltrow succombent au quiet luxury (luxe discret), cette tendance consistant à porter des vêtements sobres, ultra-chers et dont la marque n'est pas identifiable, qui semble être dans l'esprit de cette Fashion Week parisienne, mais également de la milanaise. Des attitudes et détails sont, cependant, venus pimenter ces collections féminines printemps été 2024 présentées du 25 septembre au 3 octobre.

1 Vestes structurées aux couleurs sobres

Bien coupée et en couleurs classiques (beige, gris, bleu marine ou noir), la veste symbolise une nouvelle élégance, souvent en tailleur avec jupe, pantalon ou bermuda. Elle est allongée et plutôt droite façon masculine chez Dior, oversize à double boutonnage ou longue en satin duchesse évoquant les manteaux d'opéra chez Givenchy. Victor Weinsanto dote sa veste d'une capuche, Dries Van Noten la fait en denim, soit rétrécie, soit aux volumes exagérés. Peter Do joue avec les proportions avec sa veste raccourcie ou bicolore. Noire avec de gros boutons dorés, elle est rétro chez Balmain, évoquant la "Jolie Madame" des années 40. Balenciaga fait de la confection de la veste de tailleur une idée obsessionnelle de son défilé, tout en avertissant : "Ce n'est pas la veste que vous portez qui compte, mais la vie que vous menez en la portant". Même la marque japonaise Issey Miyake s'y met, dans son désir de structurer le vent dans un vêtement : son tailleur-pantalon est un ensemble volumineux avec des épaules triangulaires surdimensionnées, en tissu léger et extensible, en noir, rose ou bleu électrique.

2Motifs fleuris

Fleurs imprimées, brodées, sculptées : Balmain en a mis plein dans sa collection colorée et exubérante, que l'équipe a reconstituée une dizaine de jours après le vol inédit de 50 pièces destinées au défilé. Plus discrètement chez Givenchy, les fleurs se manifestent dans les broderies, les motifs peints à la main, les imprimés, jusqu'aux bijoux. Le motif mille-fleurs, caractéristique de Dior, se mue en une radiographie florale contrastée en blanc et noir. Les robes longues à fleurs tranchent avec les ensembles noirs chez Balenciaga.

 

3Tendance du "no pants"

A bas les jupes et les pantalons ! Miu Miu a préconisé la culotte en hiver, les célébrités comme Hailey Bieber ou Kendall Jenner l'expérimentent dans la vie et les podiums parisiens se l'approprient. Un body noir jouant la transparence est un look à part chez Dior. La photo teaser de Chanel avant son show est la mannequin Rianne Van Rompaey en maillot de bain une-pièce dans le jardin de la villa Noailles, chef-d'œuvre de l'architecture moderniste à Hyères. Chez Dries Van Noten, des tenues aux allures de maillots de bain se cachent sous de longs manteaux.

Les danseuses classiques de Victoria Beckham sortent en body sous un cardigan légèrement plus long. Chez Marie Adam-Leenaerdt, c'est une réflexion : est-ce "le paréo qui s'intègre au maillot ou le maillot qui se transforme en vêtement" ?

4Chaussettes et escarpins

Auparavant fashion faux pas, désormais élément de style : les sandales ou les chaussures à talons s'enfilent sur des chaussettes. Chez Givenchy, les bas au genou ton sur ton ou colorés se portent par-dessus les escarpins, avec des tailleurs formels et robes du soir. Victoria Beckham associe talons et jambières de danseuse. "J'aime bien cette allure je-m'en-fous", déclare Dries Van Noten, chez qui les escarpins aux pointes exagérées et talons incurvés se portent avec des chaussettes. "Ce n'est pas le moment d'être triste et sérieux".

5Humour et autodérision

Rick Owens a organisé son bal des monstres autour de la fontaine du palais de Tokyo avec de la fumée rose et jaune fluo d'un côté et des pétales de roses de l'autre. Le visage voilé par une sorte de masque d'apiculteur et les épaules tirées vers le haut, les mannequins ont évolué au son de I Still Believe In Love.

Des looks gris, formels et structurés, accessoirisés avec d'immenses sacs, ont ouvert le défilé de Marie Adam-Leenaerdt, après une invitation chantée à aller à la plage.

Profil bas après la polémique sur une publicité sexualisant des enfants, le styliste de Balenciaga, Demna, a retrouvé le sens du spectacle et de l'humour, tournant en dérision sa promesse de se concentrer sur le vêtement. Des explications envahissantes sur le processus de confection d'une veste accompagnées d'une musique dramatique ont servi de fond sonore au défilé, sur un podium carré rouge bordé de rideaux en velours assortis.

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