Fashion Week : la maison japonaise Issey Miyake s'inspire du vent et de la lumière pour une collection printemps été 2024 poids plume
Pour le printemps été 2024, la maison japonaise Issey Miyake veut avec Grasping the Formless (Saisir le sans forme) représenter des éléments de la nature qui n’ont pas de forme définie - comme le vent et la lumière ainsi que les phénomènes aléatoires et éphémères qu'ils engendrent. L’approche de ces éléments, indéfinis et changeants, allant de pair avec le travail sur la fluidité des vêtements afin de rendre chaque personne qui les porte unique. Une proposition osée de capturer l'impalpable.
Un décor de papier tout en légèreté
Coutumier des défilés poétiques et joyeux, le show débute comme souvent par une expérience performance. Cette saison, danse, musique et mode sont au programme. Dans la salle blanche immaculée de larges bandes de washi, accrochées au plafond, semblent flotter dans les airs tant ce papier plissé en fibres naturelles est fin et léger. Cette installation signée Yoshihisa Tanaka n'est pas là par hasard : lors d'une longue chorégraphie, très contemporaine, les danseurs dirigés par Némo Flouret les manipuleront et les transformeront comme le tissu peut le faire d'un vêtement une fois porté. Cette marque japonaise - l'une des premières à avoir créé des costumes pour les danseurs - est connue pour ses vêtements souples.
Pendant le défilé, de gigantesques chapeaux - portés avec des looks monochromes - bougeront eux aussi sur la tête des mannequins à l'instar de ce décor aérien en papier plissé. Des sons inspirés de la nature - la bande-son est composée en live par le groupe Ictus - et les danseurs ponctueront l'intégralité des passages des mannequins, toujours imperturbables.
Des procédés toujours innovants
Cette saison la maison a apporté de la structure au vestiaire féminin avec une version inattendue du tailleur-pantalon - un ensemble volumineux en tissu léger et extensible, en noir, rose ou bleu électrique - qui côtoie des robes plus structurées qu'à l'accoutumée. Comme chaque saison, des procédés innovants sont mis en place au travers de différentes thématiques comme, par exemple Ambiguous, une série en maille qui révèle la forme de la silhouette en respectant les propriétés du fil de coton à haute tension utilisé. L’avant du vêtement est tricoté dans une seule direction, créant un drapé. L’arrière enveloppe le corps. La construction en forme de tube de ces pièces s’adapte à chaque personne qui les porte.
Une autre série, Light Leak, propose un imprimé aux formes floues dégradées sur des vêtements aux coutures minimales comme cette robe longue trois trous dans un dégradé blanc/bleu/jaune/rouge. Ces imprimés, très réussis, sont issus de photographies tirées à partir de pellicules argentiques délibérément exposées à la lumière.
Une autre série intitulée Fixed in time est composée de pressés avec des plis et des formes angulaires qui encadrent les épaules d'une silhouette volumineuse. Enfin, Twisted est une série réalisée en torsadant une pièce de tissu comme si elle était formée sur le corps de la personne qui la porte. Son originalité : c'est un tissu à la texture tissée avec des fibres naturelles (papier washi japonais et lin) et des fibres extensibles (nylon et polyuréthane).
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