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A la London Fashion Week, Vivienne Westwood toujours militante et les jeunes pousses décomplexées

Retour sur les trois premiers jours de shows à la Fashion Week de Londres, présentant les collections féminines automne-hiver 2020-21, qui a débuté le 14 février 2020.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
16Arlington pap féminin automne-hiver 2020-21 à la London Fashion Week, le 14 février 2020 (ISABEL INFANTES / MAXPPP)

Pendant les cinq jours de défilés, des figures de la mode britannique présentent leurs collections, dont la reine de la culture punk rock Vivienne Westwood. Mais aujourd'hui plus encore qu'hier, cette semaine de la mode mise sur ses jeunes talents et renoue avec ce qui a fait son originalité et sa renommée pour rivaliser avec New York, Milan et Paris.

Vivienne Westwood : "défendre les droits de l'Homme et la liberté d'expression"

La reine du punk rock Vivienne Westwood a rendu hommage à Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks lors de la présentation de sa collection. "Je me saisis de la Fashion Week de Londres pour défendre les droits de l'Homme et la liberté d'expression", a expliqué la créatrice, qui appelle à manifester dans huit jours pour demander la libération d'Assange, détenu à la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, et menacé d'extradition vers les États-Unis qui l'accusent d'espionnage.

La créatrice britannique Vivienne Westwood lors de son défilé pap féminin automne-hiver 2020-21 à la London Fashion Week, le 14 février 2020 (GRANT POLLARD/AP/SIPA / SIPA)

Présentant sa collection inspirée par les traditions britanniques et la comedia dell arte, tweed et corsets en pièces maîtresses, certains mannequins portaient des masques noirs et blanc représentant un visage d'homme décapité tandis qu'un pilori trônait au centre de cette exposition aux airs de happening.

Vivienne Westwood pap féminin automne-hiver 2020-21 à la London Fashion Week, le 14 février 2020 (GRANT POLLARD/AP/SIPA / SIPA)

Début de mannequin de Lena Dunham, créatrice de la série Girls

16Arlington a célébré l'amour et les corps féminins, s'inspirant des oeuvres du photographe d'origine chinoise Ren Hang, en s'amusant avec les contrastes avec des longues robes de soirée en dentelle délicate ornées de plumes et se terminant par des corsages en cuir. Lena Dunham, actrice et créatrice de la série Girls, et fashionista revendiquée, a fait ses débuts de mannequin pour la marque. "Lena est géniale ! En plus d'être une amie chère, elle défend l'acceptation de soi et elle représente une force de changement", a dit en coulisses Marco Capaldo, cofondateur de la marque avec Kikka Cavenati.

Lena Dunham défile pour 16Arlington pap féminin automne-hiver 2020-21 à la London Fashion Week, le 14 février 2020 (WWD/REX/SIPA / SHUTTERSTOCK)

Richard Quinn, Rejina Pyo : jeunes talents pleins de promesses

Richard Quinn a joué la carte du glamour. Des robes et pantalons constellés de perles et de cristaux, jusque sur les cagoules recouvrant intégralement le visage des mannequins : les créations époustouflantes de l'Anglais ont rendu hommage aux "pearlies", ces Londoniens issus de milieux populaires qui depuis des décennies ornent blousons et pantalons de centaines de boutons de nacre. Sur un tailleur pantalon pattes d'éph' l'inscription "God save the Quinn", inscrite en cristaux, flatte l'égo du styliste. Diplômé il y a quatre ans de la Central Saint Martins, cet Anglais de trente ans a été rapidement reconnu pour son audace et son originalité. En février 2018, la reine assistait à son défilé et lui remettait le premier "prix Elizabeth II pour la mode". Trois mois plus tard l'avocate Amal Clooney, épouse de l'acteur George Clooney, arborait une robe de sa création dotée d'une impressionnante traîne fleurie et portée avec un simple pantalon. Défilant en robes bouffantes, à traîne, ou à corset, en satin fuchsia ou à imprimé fleuri, les mannequins ont achevé le show au son de "Dancing Queen", revisité en live par la chanteuse galloise Hannah Grace.

Richard Quinn pap féminin automne-hiver 2020-21 à la London Fashion Week, le 15 février 2020 (BEN STANSALL / AFP)

La reine d'Angleterre a inspirée la styliste Hannah Weiland de la marque Shrimps. Tartans écossais, caleçons beige de cavalière et cagoules en laine : les mannequins sont prêtes pour un week-end à Balmoral, la résidence d'Elizabeth II en Écosse.

Shrimps pap féminin automne-hiver 2020-21 à la London Fashion Week, le 14 février 2020 (JEFF SPICER/BFC / GETTY IMAGES EUROPE)

Les robes s'affublent d'épaules bouffantes ou asymétriques chez Rejina Pyo. Cette créatrice née en Corée du Sud et basée à Londres a remporté le prix "talent émergent britannique" lors des derniers Fashion awards, récompenses de la mode britannique, en décembre 2019. Les couleurs sont automnales : noir, beige et brun, égayé de touches de bleu et de vert. Pour cette collection, Rejina Pyo "s'éloigne des tons clairs et gais des saisons précédentes en réaction à l'époque", explique-t-elle. Pas de sentiment de tristesse ou de défaite, assure la créatrice, quinze jours après le Brexit et après deux attentats ayant touché Londres en quelques mois "mais un sentiment de détermination". "Cette collection est une observation de la résilience de cette ville et comment sa persévérance peut se révéler de manière inattendue", dit-elle. Côté matières, le cachemire et l'alpaga contrastent avec les cuirs.

Rejina Pyo pap féminin automne-hiver 2020-21 à la London Fashion Week, le 15 février 2020 (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)


Comme dans le bric-à-brac des étals, les genres se mélangent chez Molly Goddard et les robes et jupons se portent avec des pulls en mohair. Côté couleur, l'hiver s'annonce gai : jaune canari, bleu roi, rose et rouge. Sa robe en tulle rose bonbon portée par Villanelle, personnage de tueuse et "fashion victim" dans la série américano-britannique "Killing Eve" a marqué les esprits des fashionistas. Les froufrous reviennent dans des robes courtes ou des hauts dotés de plis serrés. La Britannique de 31 ans s'est inspirée de son enfance et des marchés vintage de Londres, après avoir redécouvert une photo de son père et elle, petite fille. "ça a été en quelque sorte le point de départ de ma collection, mon enfance près de Portobello market, c'était un quartier tellement amusant", a-t-elle raconté, expliquant qu'enfant, elle s'"habillait" spécialement pour faire un tour sur ces marchés.

Molly Goddard pap féminin automne-hiver 2020-21 à la London Fashion Week, le 14 février 2020 (BEN STANSALL / AFP)

Petar Petrov a fait ses débuts sur la scène londonienne. Le créateur, qui vient de fêter les dix ans de sa marque, a dévoilé une collection raffinée et luxueuse, avec des silhouettes fluides et généreuses. Les manches sont extra longues et évasées, le tailleur pantalon est porté large et retenu par une fine ceinture. Les pièces sont modulables, les vestes drapées pouvant se nouer de différentes manières. "J'ai grandi sans élégance, dans une ville socialiste, tout le monde avait la même chose", a expliqué le styliste qui a passé son enfance en Bulgarie et en Ukraine avec sa mère couturière, à l'époque soviétique. Elle lui a transmis son amour des tissus et fait partie intégrante de l'entreprise.

Petar Petrov pap féminin automne-hiver 2020-21 à la London Fashion Week, le 15 février 2020 (VICTOR VIRGILE / GAMMA-RAPHO)

Bleu électrique, fuchsia, sequins omniprésents... Cela brillait chez le créateur Michael Halpern, passé par Oscar de la Renta et Versace après avoir débuté sa carrière à New York. Robe bustier courte et moulante dotée de noeuds géants sur les côtés, combinaison moulante pattes d'eph' en sequins multicolores : sa femme est ultra glamour et s'affiche sans complexes avec des tenues sensuelles et colorées.

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