Fashion week : le créateur israélien Hed Mayner entre Orient et Occident
Les vêtements sont conçus de façon à laisser une liberté d'interprétation : les vestes comportent des fentes pour être portées de plusieurs manières. Certaines chemises ont de longs pans, qui peuvent se nouer ou flotter le long du corps, d'autres se boutonnent de façon asymétrique. Le sportswear est aussi présent avec un pantalon de jogging et des hauts blancs en maille ajourée, tandis que d'anciennes semelles de chaussures de sport sont transformées en sandales et que des jeans usés sont retravaillés.
Disproportion des costumes
Le vestiaire mêle les cultures et les univers, Orient et Occident : une djellaba côtoie un trench, une veste PVC, un talit (châle de prière juif), un bomber...Pour sa cinquième collection, il puise une partie de son inspiration dans les uniformes militaires et religieux de son pays. "Les Israéliens ne voient pas la mode de la même façon que les Européens", estime-t-il. "Je ne pense pas qu'ils considèrent la mode comme quelque chose de très important dans leur vie quotidienne. En Israël, les gens sont en uniformes", ajoute-t-il, en anglais. L'habillement des juifs orthodoxes l'intéresse particulièrement, non d'un point de vue religieux mais visuel, précise-t-il, fasciné par la "disproportion" de leurs costumes: "Ils ne sont pas ajustés, ils se transmettent d'un enfant à un autre... Les épaules sont larges, les vestes et les manches trop longues."
Des proportions avec lesquelles il joue dans sa collection, en proposant des vestes de costume amples, des tuniques aux manches interminables, des volumes inattendus ici et là.
A 16 ans, il confectionne ses vêtements
Formé à la Bezalel Academy of Arts and Design de Jérusalem, le designer de 30 ans est né dans une famille d'artistes installée à Amuka, dans le nord d'Israël, non loin de la tombe d'un rabbin où viennent en pèlerinage des croyants désirant se marier. Dans ce village situé dans la forêt à deux heures et demie de route de Tel Aviv, où vivent une quarantaine de familles, il commence à 16 ans à confectionner ses vêtements. Il développe un goût pour la mode en découvrant la collection de kimonos d'une voisine ayant vécu au Japon.Installé à Tel Aviv, ville dont il apprécie l'effervescence créatrice, le créateur cite parmi ses références Yohji Yamamoto ou Martin Margiela. Ses collections, qui ne sont pas vendues en Israël pour l'instant, sont distribuées en Europe, aux États-Unis et plaisent au Japon: "Je pense que les Japonais comprennent mieux mes vêtements que moi-même!" s'amuse-t-il.
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