Fashion week de New York : Tory Burch et Zac Posen donnent le pouvoir aux femmes
"Pour moi, c'est une héroïne", a souligné Tory Burch après le défilé. L'actrice américaine Katherine Hepburn, décédée en 2003, était "l'incarnation des femmes de pouvoir d'une certaine façon, avec son irrévérence et sa franchise, le tout fait avec une telle grâce". Pour la créatrice américaine de 50 ans, toutes les associations sont possibles tant qu'elles sont portées avec classe : de la classique combinaison-pantalon bleu marine à la taille soulignée par de gros boutons scintillants couleur argent, au pull de maille d'hiver type Fair Isle décliné sur pantalon de velours ou jupe jacquard, comme sortie d'une garde-robe chic des années 1950. Des tenues fluides destinées à célébrer l'élégance des femmes actives et décomplexées.
Tory Burch veut profiter de sa réputation - Forbes l'a placée au 73e rang des femmes les plus puissantes au monde en 2016 - pour défendre la cause des femmes. Celle qui a soutenu la campagne d'Hillary Clinton - le premier mannequin à défiler portait un manteau et pantalon blancs, comme Mme Clinton à la cérémonie d'investiture de Donald Trump - prépare une campagne pour appeler les femmes à "embrasser (leurs) ambitions" pour le 8 mars, Journée internationale de la Femme, a-t-elle précisé.
Après son défilé, elle s'est dite "très affectée" par les manifestations qui agitent l'Amérique depuis la victoire de Donald Trump. A commencer par "la Marche des femmes" du 21 janvier. "J'aurais voulu que le message soit un peu différent, je crois que la question était plus large que ce qu'elle est devenue : les femmes représentent la moitié de la population, il faut parler de l'égalité des droits, de l'égalité des salaires, ça devrait aller de soi et pas être accordé comme une faveur".
Zac Posen veut donner du pouvoir aux femmes
Le créateur new-yorkais Zac Posen a renoncé au défilé avec une présentation en forme d'exposition pour une collection qui met en avant le pouvoir de séduction des femmes. C'est la première fois depuis 2002 et les débuts de sa marque que le couturier de 36 ans se met en retrait des podiums.Pour les 15 ans de sa marque, Zac Posen a présenté, dans l'un de ces espaces post-industriels typiques de New York, d'immenses tirages de photos de mannequins portant ses pièces. Certains des mannequins représentés en photo étaient dans la salle, parfois avec les mêmes tenues. Dans un coin, un film mettait en scène les jeunes femmes, pour incarner aussi un peu plus la collection. "C'est un regard démocratique sur la beauté, les femmes, la couture et la communication. Tout le monde a les mêmes images à partager, les mêmes vidéos", s'est félicité Zac Posen. "J'aime l'idée qu'on puisse se tenir devant une image et discuter de ce qu'on voit", a-t-il ajouté. "Lors d'un défilé, on ne parle pas. La mode et la beauté doivent être un dialogue."
Sa mode est faite pour les mondanités. Amoureux de la structure et du travail des matières, il a joué sur les volumes, l'asymétrie et les longueurs. Il s'agit davantage de fixer une silhouette, très maintenue. Pas de thème ou d'inspiration identifiée, si ce n'est "l'intemporalité", la "beauté" et l'"élégance". "Qui n'a pas besoin d'être séduisante ?", interroge-t-il. Zac Posen veut renforcer la capacité de séduction et offre ainsi un "commentaire sur le pouvoir de la femme". Même s'il a offert aux invités le fameux badge rose de soutien au planning familial, il prend ses distances avec la ligne militante adoptée par nombre de créateurs depuis le début de la semaine de la mode de New York. "Je ne me sers pas de la politique comme d'un outil marketing", a-t-il lancé.
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