Dior, Rykiel, Lanvin au menu de la 4ème journée des défilés parisiens
Coup de coeur pour Anne-Valérie Hash et sa nonchalance "attitude"
Ici, le ton est à la sophistication. La styliste, qui reste fidèle au masculin-féminin, a décliné le smoking romantique et déstructuré. La veste souvent bicolore - champagne sur les épaules étroites, noire ailleurs - allongée dans le dos et basculée sur un côté habille des cols roulés de mousseline couleur bronze. La taille des jupes est abaissée, drapé bas sur les hanches, les hauts de soie jouent les transparences avec des broderies noires ou bien l'asymétrie sur des tops de soie bicolores. Les lignes sont biaisées, les volumes comme floutés, dans une harmonieuse et palette prune, vert profond, noir ou crème, qui brille parfois de lamé. L'attitude est nonchalante pour une nouvelle silhouette encore plus féminine que d'habitude.
Gaspard Yurkievich a été contraint d’annuler son défilé à la dernière minute pour cause « de problèmes structurels de la société organisatrice ». Nous avons tout de même pu découvrir sa collection dans son showroom. « La manche à godets » que le créateur apprécie pour son volume, est au centre de toute la collection. Il a « poussé cette forme dans tous ses retranchements », en jouant des matières et des couleurs. Prune, brun, noir, bleu nuit et un jaune moutarde, l’automne-hiver 2012-2013 selon Yurkievich sera doux et léger.
Le défilé Dior s'est ouvert sur des jupes en soie opulente ou en cuir souple, allongées jusqu'à mi-mollet, portées sous des vestes courtes cintrées. Les filles ont de longs gants en cuir et parfois de petits bonnets. La plupart des robes sont sans manches. Pour le soir, les robes bustier s'enfilent sur de fins t-shirts couvrant la peau, pour un look plutôt sage et en même temps immédiatement reconnaissable "Dior". "J'ai voulu reprendre les codes Dior avec une approche un peu plus moderne, dépoussiérée", a expliqué Bill Gaytten. "Pas de manches, des encolures rondes et j'ai repris aussi le pied-de-poule présent dans la collection couture mais de façon plus tonique", ajoute le styliste britannique qui assure l'intérim depuis le départ de John Galliano. Mais, toujours pas d'annonce de successeur. Des consignes, en grosses lettres, affichées au-dessus de la porte menant au podium, indiquaient aux mannequins: "Pas de mains sur les hanches. Restez le plus près possible du centre et marchez vite!".
Sonia Rykiel a présenté une collection gaie et confortable inspirée du Paris en ébullition des années 70. C'est un mélange de nonchalance parisienne et de détournement de classiques qui se lit dans ce vestiaire. La femme Rykiel se glisse dans de douillets ensembles de maille, marque de fabrique de la griffe, comme ces tailleurs jupe rose fanée ou crème. La styliste écossaise April Crichton, nommée fin 2011 D.A. du prêt-à-porter, après avoir travaillé pendant des années avec Nathalie Rykiel, présidente de la griffe, propose des robes de soie smokées sur la poitrine, crème ou noire, voilant les bras de mousseline transparente. La silhouette est réchauffée d'épais manteaux enveloppants de laine moelleuse beige ou corail portés avec des bottes compensées en vernis noir. Les cocons opulents en peaux de moutons sont micro-perforés et doublés de satin perle. Les vestes courtes frôlent la ceinture des pantalons 7/8 ème longilignes à taille haute et galbée et se glissent sur une blouse vaporeuse. les jupes sont fendues, ou tombant sous le genou. La maille légèrement baroque s’anime de motifs empruntés aux tissus décoratifs Art Nouveau de la Wiener Werkstätte. Les robes chemises en trompe l’œil jouent le contraste de tons et de matières où le fondu enchainé de motifs. Au duo noir et blanc, intemporel, répond une palette de pastels comme usée, un camaïeu de grège ou biscuit, rehaussé de notes orangées. La laine double face ou tweedée, la maille bouclette duveteuse, les jerseys japonais veloutés se mêlent aux mousselines nuages, aux soies mates ou laquées, aux mailles translucides. Comme toujours, la gaîté s'empare du podium au final, où les mannequins, tout sourire, viennent groupées saluer l'assistance.
Lanvin a mis en scène un spectaculaire défilé, en présence de stars, qui a laissé place à une fête avec orchestre et cotillons en l'honneur de son styliste Alber Elbaz et de ses 10 ans passés dans la maison Lanvin. L'actrice de Hong-Kong Maggie Cheung, l'Ecossaise Tilda Swinton, Nathalie Baye, le rappeur Pharrell Williams ou l'effeuilleuse Dita Von Teese ont offert une standing ovation au couturier israélien. Dans son éternel costume noir et noeud papillon, il est monté sur scène pour chanter le début de "Que sera, sera": "C'est une chanson pour tous ceux que j'aime et qui m'ont aidé à réaliser mon rêve", a-t-il déclaré. Le défilé s'est ouvert sur des couleurs vives et des matières très techniques pour le jour, notamment du néoprène, la matière des combinaisons de plongée. Beaucoup de robes à larges volants, s'ouvrant parfois sur un dos nu et des bustiers. La fourrure est présente, notamment sur ces fantaisistes étoles-boas bicolores, rose et violet, par exemple. Toute une série de "petites" robes noires, parfois brodées de larges motifs en cristaux, précède des modèles cuivrés et des robes du soir aux drapés complétées d'imposants bijoux.
Egalement sur les podiums de cette 4e journée : ROLAND MOURET, CHALAYAN, ISABEL MARANT, MAISON MARTIN MARGIELA, AMAYA ARZUAGA, YOHJI YAMAMOTO.
A suivre la 5e journée : JUNYA WATANABE, HAIDER ACKERMANN, TSUMORI CHISATO, MARTIN GRANT, VIKTOR&ROLF, CACHAREL, VERONIQUE LEROY, VIVIENNE WESTWOOD, COMME DES GARÇONS, JEAN PAUL GAULTIER, et LOEWE.
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