Deux expos, un livre : à 70 ans, le bikini surfe toujours sur la tendance
"En bikini, elle fait l'effet d'une bombe", proclamait la première publicité pour "le plus petit maillot de bain du monde". Et la bombe était atomique : son créateur s'était inspiré pour le baptiser du nom d'un atoll des îles Marshall, théâtre des essais nucléaires américains.
C'est une danseuse du Casino de Paris, Micheline Bernardini, qui portera le premier bikini de l'histoire, le 5 juillet 1946, pour l'élection de la plus jolie baigneuse, à la piscine Molitor, à Paris.
BB et Marilyn, les stars déclenchent l'hystérie
Il faut attendre les années 50 pour que le bikini, interdit sur certaines plages, soit adopté par des stars de cinéma. Brigitte Bardot déclenche l'hystérie sur la plage du Carlton, lors du festival de Cannes 1953. A découvrir de sublimes photos de BB, Marilyn Monroe ou Ava Gardner en maillot de bain sexy."C'est BB ou Marilyn qui ont fait du bikini une pièce emblématique", relève Ghislaine Rayer qui dévoile aussi de rares "costumes de bain" de 1880 ou des maillots New Look, dans cette exposition gratuite ouverte jusqu'au 24 juillet à La Sucrière, avant New York en septembre, Miami en décembre et l'ouverture d'un musée du bikini en Allemagne en 2017.
On découvre à Lyon un bikini Réard en lamé or et une copie du mythique deux-pièces porté par Ursula Andress en 1962 dans "James Bond contre Dr No". "Le vrai maillot du film a été vendu chez Christies 55.000 euros. Il avait d'ailleurs été fait à la va-vite par un petit tailleur indien", confie la collectionneuse. Un maillot noir et blanc très graphique, oeuvre d'Oleg Cassini, le couturier de Jackie Kennedy, attire l'oeil. Sont aussi exposés plusieurs maillots vintage, prêtés par les deux collectionneurs pour le film "OSS 117".
1968 et son "Itsy bitsy petit bikini"
En 1960, le bikini devient même le héros d'un tube mondial, "Itsy bitsy petit bikini". L'histoire d'une fille qui n'ose pas s'afficher en bikini.
Mais c'est 1968 qui marque sa véritable démocratisation. Adopté par les jeunes, "il symbolise la rupture avec la génération précédente", relève Mme Rayer. Puis la plupart des femmes plébisciteront le deux-pièces pour bronzer le plus possible."Les 70 ans du Bikini", deux expos, un livre
L'exposition est organisée par le salon Mode City qui se tient à Lyon, en collaboration avec les deux collectionneurs Patrice Gaulupeau et Ghislaine Rayer qui avec le livre "Bikini, la légende" (Michel Lafon) offre une rétrospective illustrée d'archives inédites.L'histoire du balnéaire débute avec le costume de bain petit marin en 1890 jusqu’au maillot New-Look. Elle relate la Bikini story avec un focus sur son inventeur français, Louis Réard, en passant par les Sixties kini (50’, 60’ et 70’), les Movies kini (OSS 117 Rio ne répond plus), la Gallery kini (bikinis portés par les célébrités) et la BB kini (photos de Brigitte Bardot en Bikini).
Le 5 juillet, un défilé imaginé par le Salon International de la Lingerie et du Swimwear, s'est tenu le temps à la Piscine Molitor où une exposition, de photos en noir et blanc toutes d'époque, "La fête de l'eau" sur le tout premier défilé de bikini se tient jusqu'au 30 août 2016.
Le bikini devance toujours le Une pièce
Aujourd'hui, le deux-pièces ne fait plus scandale et pèse 43% du marché du maillot de bain qui affiche un chiffre d'affaires global de 618 millions d'euros en 2015 (hommes, femmes de plus de 15 ans), en progression de 5% sur 2014, indique la directrice marketing d'Eurovet-Mode City, Cécile Vivier Guérin. Près de 15 millions de pièces se sont vendues en France, premier marché d'Europe."Le retour en force du une-pièce, vendu plus cher, a beaucoup dynamisé le secteur" avec 41% de parts de marché, en hausse de 25% sur 2014, souligne-t-elle. Le reste des ventes concerne les bas de maillot, prisés des jeunes amatrices de "mix and match" et plus souvent renouvelés que les hauts.
"La tendance 2016, c'est le une-pièce asymétrique avec une épaule totalement dégagée, une silhouette athlétique, du sport chic", explique Mme Vivier Guérin, pour qui 2017 "sera encore plus glamour, sexy, avec des laçages, des découpes, des décolletés et des imprimés extravagants. Et toujours des tissus techniques de plus en plus performants, galbants et résistants".
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