Derniers jours pour voir «L'art du costume à la Comédie-Française» à Moulins
Cette structure de conservation, consacrée au patrimoine matériel des théâtres, a pour mission la conservation, la restauration et la valorisation d'un patrimone de 7.500 costumes de théâtre, d'opéra et de ballet. Il s'agit du "dépôt des trois institutions fondatrices du centre, soit la Bibliothèque nationale de France, la Comédie-Française et l'Opéra de Paris ainsi que de toiles peintes provenant de cette dernière institution", précise l'ancienne conservatrice de la Bibliothèque-Musée de l'Opéra de Paris.
Les plus anciens costumes datent de la seconde moitié du XIXème siècle et certains ont été conservés avec leurs accessoires (gants, chapeaux, éventails, chaussures, bas...).
Ce Centre utilise le fonds permanent pour monter des expositions, qui sont vendues ensuite à d'autres musées. Le CNCS donne à nettoyer (conservation préventive) ses costumes à Tours.
« L'art du costume à la Comédie-Française »
Hommage à la Comédie-Française, cette exposition est dédiée à ses ateliers de costumes et à leur directeur ainsi qu’aux noms qui ont marqué son histoire, en offrant plus de 200 costumes, issus des collections de la Comédie-Française déposées au CNCS et du fonds du théâtre. La scénographie, inspirée de la Salle Richelieu, comporte une partie « salle » et une partie « coulisses ». Au coeur du panorama historique proposé, du XVIIIe siècle à nos jours, une large place est accordée aux costumes de pièces des grands auteurs du théâtre classique, Corneille, Racine, et surtout Molière, le « patron » de la Comédie-Française. De ce dernier, à défaut de costume d’époque, les Comédiens-Français ont conservé un meuble de scène, le fauteuil de malade dans lequel Molière donna la dernière représentation de son ultime pièce Le Malade imaginaire. Parmi les comédiens, les plus grands interprètes sont évoqués : Lekain, Talma, Rachel, Mounet-Sully....
L’exposition aborde aussi l’influence décisive au XXe siècle de certains metteurs en scène et de certains costumiers sur l’art du costume à la Comédie-Française. Les « costumiers maison », Suzanne Lalique et Renato Bianchi (directeur des costumes et de l’habillement de la Comédie-Française) qui ont imprimé leur marque sur le travail des ateliers, à la fois comme directeurs des ateliers et créateurs de costumes et les costumiers invités, dont Sonia Delaunay, Christian Bérard, Carzou ou encore Cecil Beaton, Christian Lacroix, Boris Zaborov, Thierry Mugler...
Enfin, la part belle est réservée au travail des ateliers de la Comédie-Française, ces métiers de l’ombre dont certains ont quasiment disparu « à la ville », qui se situent à la frontière de l’artisanat d’art et du travail de création.
Le « magasin d’habits »
Domaine privé des comédiens jusqu’alors responsables de leur garde-robe, le vestiaire théâtral est peu à peu pris en charge par l’institution à partir du milieu du XVIIIe siècle, moment coïncidant avec les premières réformes esthétiques du costume. Le « magasin d’habits » naît à cette époque, stock de costumes dont il reste encore des vestiges aujourd’hui, notamment les costumes pour L’Orphelin de la Chine de Voltaire (1755), pour lesquels l’auteur abandonna ses parts afin de financer des costumes d’un genre nouveau.
Centre National du Costume de scène et de la Scénographie. Quartier Villars, route de Montilly. 03000 Moulins. Tél : 04.70.20.76.20. Tous les jours, de 10h à 18h.
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