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Défilés parisiens hiver 2014 : les nomades pétillantes de Manish Arora

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Pour cette 3e journée de défilés, le show qu'il ne fallait pas louper était celui du créateur indien Manish Arora, un de mes chouchous. Ces héroïnes sont des nomades qui, au fil de leurs voyages "all over the word", composent leur garde-robe. Leur fil rouge : l'univers des sucreries du jeu Candy Crush et les couleurs très franches qui se mixent aux broderies raffinées pour un effet détonnant.

MIGUEL MEDINA / AFP

En attendant le début du défilé, la petite musique addictive de la saga Candy Crush tourne en boucle. Ancètre du Tétris, Candy Crush, lancé en 2012 sur Facebook et déployé depuis sur smartphone ou en ligne, est le jeu du moment ! La musique cesse et c'est le top départ d'un défilé gourmand dans lequel Manish Arora a rassemblé tout un monde de douceurs sucrées. Larges jupes gitanes d'inspiration péruvienne, robes lapones, pantalons de travailleurs chinois, longs caleçons thermiques en lurex et robes portées en couches superposées s'impriment de bonbons colorés. La couleur explose sur chaque modèle tout comme les bonbons du célèbre jeu. La collection est pleine de surprise avec ses chaussures qui clignotent à chaque pas avec leurs LED. Les capes avec capuchon sont imprimées en tissu technique imperméable, les sacs à dos sont en Nylon et les bouillottes sont en version miniature pour hydrater ces filles nomades .Ces héroïnes sucrées ressemblent à des filles futuristes venues de galaxies lointaines ou techniques. Les broderies caractéristiques du créateur indien Manish Arora sont de rigueur sur les petits gâteaux et les beignets, sur les glaces et les sucettes des chandails rayés tricotés. A noter une magnifique robe perlée art déco tissée à la main. Les tops adoptent des paillettes tandis que les chapeaux sont garnis de cerises de fourrure multicolore, de coeurs, de lunes et d'oursons de gélatine. Miam Miam !!!
 (MIGUEL MEDINA / AFP)
Barbara Bui a mélangé cuirs, peaux et grosses laines dans cette garde-robe parfaite pour affronter les hivers rigoureux. Les volumes sont très enveloppants, top cosy, bousculés par des jambes aux ciseaux affutées, gainées de cuir. Du noir, beaucoup de noir mais dans des contrastes de matières donnant une nouvelle luminosité. On rêve de se lover dans ces pièces immédiatement !
 
 (MIGUEL MEDINA / AFP)
La créatrice belge Ann Demeulemeester, qui fait partie des "Six d'Anvers", célèbre groupe de stylistes, a quitté la maison qui porte son nom à la fin novembre 2013. Pour la collection automne-hiver 2014-2015, la maison de prêt-à-porter a présenté un défilé homme et femme.
 (PIXELFORMULA/SIPA)
Chez Balmain, le premier mannequin arrive perchée sur des talons hauts, en treillis kaki dans une matière satinée, accompagné d'une veste en cuir, dans les mêmes tons, ample mais resserrée à la taille. La femme Balmain est sûre d'elle, de son corps, et semble n'avoir peur de rien ni personne. Même en jupe, elle fait un peu guerrière. Le créateur Olivier Rousteing a dessiné des jupes plissées d'un nouveau genre, qui font penser à une tenue de gladiateur. Le corps est moulé dans des robes longues. Le léopard est associé au bleu marine. Le noir et le kaki dominent mais des silhouettes jaune citron, orange, donnent du peps. 
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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Alber Elbaz a présenté chez Lanvin la collection la plus réussie depuis le début des défilés parisiens. Elle a beau être dominée par le noir, il en ressort beaucoup de joie. C'est certainement grâce aux plumes, aux franges, aux volants. "J'ai eu envie de toucher le rêve dans la mode", explique le créateur. "On a besoin de rêver. (...) C'est pour ça que j'ai ajouté des chapeaux et des plumes", dit-il aux journalistes après le show. Le créateur explique avoir travaillé "avec des coupes spirales", ce qui donne cette sensation de légèreté. Aux tweeds succèdent des cuirs (des vrais et des faux, selon le créateur), de la fourrure (là aussi de la vraie et de la fausse) et du satin. Les silhouettes sont surtout pour le soir. Elles sont ultra-féminines mais pas réservées aux tailles mannequin. "Est-ce qu'on doit vraiment être super mince pour être belle?", interroge Alber Elbaz. 
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
  (PATRICK KOVARIK)
"La femme Carven est définitivement féminine", explique le créateur. "Elle est chic, fraîche, charmante" et dans cette collection, peut-être "moins princesse". Elle ose la mini-jupe avec des bottes qui arrivent à mi-cuisse mais qui sont trop larges pour être des cuissardes. "Ces bottes remplacent presque un pantalon", souligne Guillaume Henry. Les vêtements sont près du corps. "La silhouette est en I". Pas d'épaules arrondies et volumineuses, chez Carven, contrairement à la plupart des shows. "C'est très années 40", explique Guillaume Henry, qui dit avoir trouvé son inspiration dans le travail du photographe Erwin Blumenfeld, auquel une exposition a été récemment consacrée à Paris. "J'ai adoré l'idée de collage", détaille-t-il. Il parle également du mouvement Dada. Une silhouette de boxeur apparaît sur certaines pièces, ou encore des flèches réalisées en cristaux Swarovski. Les poches des vestes sont soulignées par des brillants. Très tendance pour l'hiver prochain, la fourrure était également présente chez Carven, qui propose du vison, et du lapin imprimé façon léopard.
	 
 (BERTRAND GUAY / AFP)
  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
"Cette collection, c’est toute une histoire. La mienne, celle de ma famille qui, parmi tant d’autres de cette partie de l’Europe Orientale, a été chassée par la guerre. Celle de tous ceux qui ont dû quitter l’Est pour aller vers l’Ouest, la plupart du temps dans les conditions les plus dures. En créant cette collection, l’image d’un chemin de terre s’est imposée à moi, une terre battue par le froid et les pluies qui se transformait en une boue immense qui absorbait cet exode massif comme une mer gigantesque : des aristocrates aux militaires en passant par les intellectuels, les bourgeois, les paysans et les ouvriers. N’est-ce pas l’histoire de l’Europe Contemporaine ?" indique la créatrice polonaise. 
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

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