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Défilés parisiens hiver 2014 : le graphisme coloré de Yamamoto

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
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Je clôture ma 4e journée des défilés féminins avec Yohji Yamamoto qui sera mon coup de coeur. Le look entièrement noir si cher au créateur japonais, cède au fil des saisons la place à la couleur. Les premières doudounes noires oversize côtoient d'autres aux graphismes urbains hyper colorés, dont les motifs sont signés des artistes japonais les Frères Sasada. Une belle dose d'énergie !


En plein dans leur époque, les créateurs, cette saison, sont incroyablement connectés. Si l’indien Manish Arora s’adonne sans retenue à la saga Candy Crush qu'il décline sur la totalité de sa collection, le japonais Yohji Yamamoto, lui, indique sa préférence pour la série Bejeweled à base de pierres précieuses colorées. A l’image de cet ensemble blanc, entièrement pastellisé de gemmes de toutes les couleurs qui tombent en cascade ruisselante sur l'ensemble du vêtement. Les modèles blancs sont cependant peu nombreux. La part belle est donnée aux doudounes noires oversize. ici, la couleur prend ses aises en motifs graphiques telles des peintures urbaines mais aussi des impressions d'immenses fleurs épanouies signées des Frères Sasada ! A noter des robes en lainage noir ou mastic très longilines, et une robe-chemise blanche imprimée sur le devant d'un motif noir, très graphique so chic. 
 (MIGUEL MEDINA / AFP)
Le styliste japonais Yoshiyuki Miyamae chez Issey Miyake aime la beauté de la forêt : "J'ai puisé mon inspiration dans la nature. Je voulais présenter des formes élégantes et dynamiques, comme dans une forêt", a confié le créateur en coulisses. Grâce à un fil stretch dans le tissage, les vêtements -gris, bordeaux, bleu pétrole, violet- se déploient tels des origamis sur les mannequins, rebondissent et ondulent à chaque mouvement du corps. "Nous avons crée des formes fluides totalement nouvelles utilisant un plissé circulaire réalisé manuellement et des techniques de tissage 3D inédites, pour rendre hommage à ces titans aux racines puissamment ancrées dans la terre et aux anneaux de croissance qui témoignent de leur longue et émouvante existence de veilleurs" explique-il encore. En top, veste ou robe, ou couches superposées, la magie du plissé Miyake fait son effet. Kaki, rouge carmin, marron : larges capes, pulls XXL et pantalons droits se déclinent aux couleurs de l'automne. 
 (BERTRAND GUAY / AFP)
  (PATRICK KOVARIK / AFP)
La collection est naturelle, décontractée et nonchalante. Allure loose et décalée, silhouette libérée. Des pièces faciles associées par superpositions. Des textures douces et confortables. La rose est twistée par une répétition graphique et une silhouette all over enveloppante. La fourrure de Mongolie est lissée pour un aspect plumeux. Son aspect sauvage est entretenu mais animal, tactile et sensuel. Les tons.classiques, sable, vert forêt, marine, sont décalés par des touches de jaune acide, lila, et corail.
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
Chez Maison Martin Margiela, tout est question de superposition et de réinvention du vêtement. Ainsi, la nuisette et le déshabillé se portent le jour au-dessus des vêtements. La robe et la jupe sont créées à partir du tablier. Le vêtement est déconstruit. Mais cette collection propose également de la tradition, avec des vestes Prince-de-Galles et des pulls jacquard. L'étiquette mentionnant l'origine du tissus est cousue dans le dos, bien visible, pour montrer sa fierté de porter par exemple du tweed.
	 
 (BUKAJLO FREDERIC/SIPA)
Raf Simons a voulu "un nouveau type de femme": Elle est urbaine, emprunte des éléments de sa garde-robe à l'homme, ose les couleurs tranchées. Sous un plafond de LED colorées, les mannequins défilent avec une démarche décidée. "Je voulais suggérer un nouveau type de femme", explique le créateur dans une note aux invités. "La silhouette urbaine" privilégie une mode pour le jour. "Cette collection parle plus de la cadence de la ville que du farniente au jardin", dit Raf Simons. Il a pioché dans le vestiaire des hommes les vestes croisées, le tailleur masculin et les manteaux sans manche ainsi que les fines rayures tennis. Les chaussures gardent un côté sport avec leur semelle faisant penser à des tennis. "J'ai toujours été fasciné par cette manière qu'ont eu Roger Vivier ou Dior de fusionner des constructions très classiques avec quelque chose de très différent", a expliqué Raf Simons. Cela se traduit aussi sur les manteaux, qui portent des lacets rappelant ceux des corsets. Pour le jour, les robes sont tout en asymétrie et en superposition dans des mixtes de couleurs. Les robes de cocktail sont en Nylon ou en soie matelassée avec du volume sur la jupe qui est asymétrique et un travail sur les épaules. Le show se termine avec trois robes en soie brodée portées... sur un T-shirt. "Ça sera un hiver plein de couleur et d'énergie", dit en coulisses, Sidney Toledano, le Pdg de la maison. 
 (FRANCOIS GUILLOT)
  (BERTRAND GUAY / AFP)
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La femme de Roland Mouret est protégée par des tenues construites et moulantes. Le grand col amovible en cuir noir collé sur du néoprène est omniprésent. "Sa rondeur le rend très proche de l'art contemporain", explique le couturier français installé à Londres. Jeu de déconstruction et de reconstruction. Rectangles, triangles, carrés, drapés. Beaucoup de noir et de gris. Un peu de prune et de kaki. Et des zips dans le dos qui permettent d'être au plus près du corps. La géométrie est reine mais les motifs ethniques s'invitent aussi sur les tops et puis il y les petites plumes qui poussent sur les robes. "Quand j'étais styliste pour la presse, je faisais déjà des T-shirts avec des plumes collées dessus mais c'était éphémère", raconte Roland Mouret. "A présent, on sait faire tenir les plumes. On les colle sur le tissu, on coud et on les envoie au pressing pour voir si ça résiste". "Cette collection est importante pour moi car il m'a fallu cinquante ans pour en arriver là. Elle est basée sur mes symboles de vie. Mais aussi sur une recherche de l'avenir, en utilisant tout ce que j'ai appris dans le passé", raconte ce fils de boucher, qui a fait plusieurs métiers avant de présenter sa première collection à Londres en 1998.
 (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
  (MIGUEL MEDINA / AFP)
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