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Défilés masculins à Paris : l'iconoclaste Walter Van Beirendonck déride la mode
Article rédigé par
franceinfo
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Corinne Jeammet (avec AFP)
France Télévisions
Publié le 16/01/2014 09:19
Mis à jour le 06/12/2016 06:30
Les défilés masculins pour l'hiver 2014-2015 ont démarré mercredi à Paris. C'est le style coloré et déjanté de Walter Von Beirendonck qui raffle mon coup de coeur pour la 1ère journée. Le Belge, dont les défilés excentriques font sensation, n'a pas failli avec une collection art wear à base de graphisme agressif et de couleurs flamboyantes. Une dose vitaminée pour bien démarrer la fashion week.
FRANCOIS GUILLOT / AFP
Walter Van Beirendonck, le styliste belge inclassable, l'un des "Six d'Anvers" (promotion 1981 de l'Académie royale des Beaux-Arts avec Ann Demeulemeester et Dries Van Noten) reste fidèle à son style "art wear" très coloré, toujours déjanté et à l'avant -garde. Présentée à la Maison des Métallos, haut-lieu du syndicalisme français, la collection était placée sous le signe de la lutte contre le racisme. Les rayures larges s'imposent sur les vestes et les pantalons, parfois remplacés par des leggings de ville aux motifs géométriques. Il propose de superposer éventuellement un bermuda en fourrure. La collection met en scène le pancho et le duffel-coat, le manteau militaire inventé pour la Royal Navy. Van Beirendonck le déstructure en le transformant en cape. Côté accessoires, les baskets hautes se décorent de mâchoires de crocodiles et le styliste propose de nouveaux couvre-chefs en feutre, rerprenant la forme du casque de soldat.
(FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Raf Simons présente une collection réalisée en duo avec l'artiste américain Sterling Ruby. Cette collection unique est montrée sous le label "Raf Simons / Sterling Ruby" en lieu et place de la collection "Raf Simons" et sera proposée à la vente au détail. Cette collaboration est née d'une amitié de longue date et d'admiration mutuelle. Cette garde-robe combine l'esthétique agressive de Sterling Ruby avec la recherche constante de l'innovation dans la mode masculine de Raf Simons. Ici, les coupes, urbaines, sont assez classiques. Voici toute une panoplie de manteaux, parkas, blousons portés sur des pantalons près du corps. Les chaussures sont montantes, énormes et pour certaines aux couleurs vives, très 80's. Cette collection est aussi "arty" : certains manteaux semblent porter des collages, des pièces géométriques de couleur, des photos de stalactiques, des paysages. Des ensembles chemise-pantalon font penser au tie and dye; à moins qu'ils aient été recouverts de jets de peinture orange, bleu, violet... Dernières pièces du défilé: des bandes rectangulaires colorées viennent moderniser les classiques trenchs et manteaux poil de chameau.
(FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Comme les saisons précédentes, le créateur français Lucien Pellat-Finet a lancé le coup d'envoi de cette fashion week parisienne. Le 100% cachemire de luxe, un poil provoc’, reste fidèle à lui-même avec ses imprimés feuilles de cannabis (cette fois, les foulards se mixent dans un patchwork de bandanas pour un blouson très coloré où ornent les manches des T.shirts tandis que les impressions têtes de mort se fondent, au contraire, en ton sur ton pour encore plus de raffinement). Lucien Pellat-Finet, la marque connue pour ses cachemires qui fête en 2014 son 20e anniversaire, aime les collaborations avec d'autres artistes. Après Keith Harring Fondation, le designer Keiichi Tanaami, c'est au tour du peintre Basquiat avec une collection capsule de 5 pulls en édition limitée disponible toute l'année 2014. Interrogé le créateur indique "J'aime le côté très graphique. J'entre dans l'icono de l'artiste et j'opte pour des dessins qui correspondent à ce que j'aime".
(Corinne Jeammet)
Guillaume Henry a imaginé "l'homme Carven en balade, la nuit", dans une ambiance "Chicago des "années 30 ou 40". Les mannequins défilent autour de deux billards dans des looks sombres et "twistés": "On dépareille le costume", explique le styliste. Un blouson casual est ainsi porté avec un pantalon à pince. Pour éviter une silhouette trop sérieuse, on met des chaussures à semelles épaisses, très modernes. Les vestes de costume sont courtes, tout comme les pantalons qui s'arrêtent souvent à la cheville. Guillaume Henry parle de "proportions perchées", "moins agressives". Le créateur ose le costume en velours. Le duffle-coat est un incontournable du vestiaire. Ici la plupart des looks sont unis mais la marque propose aussi de l'écossais, vu sur les podiums milanais. Enfin, quelques pièces portent un imprimé assez enfantin, comme des graffitis en noir et blanc, qui rajeunit l'ensemble.
(PATRICK KOVARIK / AFP)
Les mannequins ont défilé sur des kilims, ces tapis orientaux colorés aux formes géométriques. Motifs que l'on retrouve sur plusieurs manteaux ou vestes mais dans des couleurs plus hivernales avec du gris et du beige. Les manteaux Valentino, en cachemire, se portent oversize. Les deux créateurs Maria Grazia Chiuri et Pierpaolo Piccioli donnent l'impression de pouvoir interpréter le costume à l'infini. Il se porte avec de grosses baskets blanches. Tout en reprenant les classiques rayures tennis, un costume bleu marine prend une allure décontractée avec une coupe-pyjama: les épaules tombent, la veste se ferme avec quatre boutons jusqu'en bas du cou. Un autre porte des motifs camouflage. A noter aussi une longue cape élégante, une combinaison pétrole près du corps, un blouson rock qui mixe cuir et longs poils bruns. Chez Valentino, la couture n'est "jamais exhibée mais toujours évidente aux yeux de ceux qui savent et veulent savoir", souligne la maison dans une note remise aux invités. La maison inaugurait le jour même sa nouvelle boutique homme située rue Saint Honoré à Paris.
(PATRICK KOVARIK / AFP)
La collection masculine proposée par Glenn Martens est construite autour de la regénération des formes et des constructions. En combinant des nouvelles coupes et des nouveaux volumes avec des pièces historiques, il propose des silhouettes contemporaines et urbaines. Les détails et les finitions ont été revisités. La palette de couleurs s’équilibre toujours entre des bleus profonds et différentes nuances de noir créés grâce à des techniques de lavage, de teinture et de finition. Du tarmac, bronze et blanc apportent des touches lumineuses. Son travail intègre un savoir-faire technique, des constructions tailleur mais la collection manque cependant de force... contrairement à la capsule féminine qui est, quant à elle, beaucoup plus à l'image de la marque et de ses origines... tout en fluidité.
(Giovanni Staiano)
Haider Ackermann pap ah 2014-2015, à Paris
(PIXELFORMULA/SIPA)
Julien David a créé sa propre marque au Japon en 2008. Il reste basé à Tokyo, où se trouve son atelier. Le créateur, au style à la fois ludique et artisanal, est diplômé de la Parsons School of Design, école de mode à New York. Le jeune homme a travaillé successivement pour Narciso Rodriguez et Ralph Lauren avant de créer sa marque. En 2012, le styliste français a été désigné lauréat du prix de l'Andam, destiné à soutenir de jeunes créateurs français ou travaillant en France et qui est doté de 230.000 euros.
(PATRICK KOVARIK / AFP)
Arashi Yanagawa est le créateur japonais qui se cache derrière la griffe John Lawrence Sullivan. Après une carrière de boxer pro, il choisit de devenir créateur de mode. Il baptise sa marque du nom d'un champion de boxe de la 2e moitié du XIXème siècle John Lawrence Sullivan. Fil rouge de toutes ses collections, l'alliance des motifs et des matières dans des mixtes étonnants mais aussi des couleurs et des effets graphiques. Ici les coupes sont classiques, en effet, mais les matières et les couleurs détonnent parfois : à côté du bleu marine, du bordeaux et du rouge voici des brillances qui dynamisent les costumes, voire même des chemises qui sembleraient en vinyle.
(FRANCOIS GUILLOT / AFP)
La marque est fondée sur l'idée de redessiner les paramètres qui définissent et divisent la mode masculine de la mode féminine. Chaque collection est toujours basé sur la réinterprétation des techniques traditionnelles de confection masculine. Directeur créatif de la marque, Stephanie Hahn est entraîné par son désir de créer des vêtements avec une attention aux détails et une compréhension de l'artisanat et du luxe moderne. Quelques mannequins femmes défilaient en même temps que l'homme.
(Corinne Jeammet)
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