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Défilés haute couture à Paris : séduite par l'épure glamour de Bouchra Jarrar
Article rédigé par
franceinfo
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Corinne Jeammet (avec AFP)
France Télévisions
Publié le 22/01/2014 10:27
Mis à jour le 06/12/2016 06:30
3e journée des défilés et un bel enthousiasme pour Bouchra Jarrar adoubée par ses pairs fin 2013. J'ai assisté à la plupart de ses défilés et elle signe ici avec la 9e collection une garde-robe de jour -pantalons et vestes- aidant « à révéler cette élégance que l’on a toutes mais que l’on ne sait pas toujours exprimer » dit-elle. Un vestiaire maîtrisé, épuré, glamour que je rêve de porter aussitôt
Zacharie Scheurer/AP/SIPA
Récemment adoubée dans le cercle très fermé de la haute couture, Bouchra Jarrar a présenté sa 9e collection en 26 looks efficaces d'un néo-classicisme contemporain, d'essence parisienne et intemporel. Sa vision de la mode découle d'une connaissance intime de la structure du vêtement et de son souci des proportions. Elle crée des collections élégantes où le smocking oscille entre rigueur masculine et sensualité féminine."J’ai un respect profond pour l’histoire des couturiers parisiens des anées 50 et 60" déclare la créatrice. On perçoit chez elle l'exigence de composer une garde-robe de jour aidant « à révéler cette élégance que l’on a toutes mais que l’on ne sait pas toujours exprimer » .Mue par un désir de tout apprendre d‘un métier auquel la styliste française d’origine marocaine a consacré prés de 20 ans dans l’anonymat des studios des grandes maisons, elle a éprouvé sa technique et appris la maitrise des tissus et des coupes. Après Duperré, en 1994 elle rentre chez le licencié des bijoux Jean Paul Gaultier pour s’essayer « au tout petit, apprendre le geste précis et minutieux ».En 1996, elle arrive chez Balenciaga où elle rencontre Nicolas Ghesquière, dont elle deviendra la Directrice du studio jusqu’en 2006. Soucieuse d’approfondir sa connaissance des métiers d’art, des savoirs faire de la haute couture et des ateliers tailleur et flou, elle intègre en 2008 la maison Christian Lacroix en qualité de Directrice du studio couture. Début 2010, elle crée sa maison de prêt-à-porter haut de gamme et de créations sur mesure. Elle défile alors en tant que membre invité de la haute couture parisienne. Elle obtient fin 2013 l'appellation haute couture, rejoignant 14 autres maisons françaises.
(Zacharie Scheurer/AP/SIPA)
Stéphane Rolland a présenté une collection de femmes fleurs ou papillons. Le couturier signe un vestiaire hyper féminin, démultipliant les volumes avec des effets de pétales et de feuillages nervurés grâce à des broderies ou des découpes sculpturales. Ici, les modèles monochromes dans une palette très solaire sont jaunes, blancs ou noirs. Seule la mariée-papillon est en orange. Elle déploie ses ailes grâce à une robe à longue traîne qui a nécessité 200 mètres de gazar peints à la main et 200 heures de travail dans les ateliers. Certaines robes adoptent du Vinyle, -celui même qu'affectionnaient Paco Rabanne, Courrèges et Pierre Cardin- sur des robes et combinaisons-pantalons, s'agrémentant d'arches d'organza, de cuir vernis ou de plastrons de tulle quasi transparente. Le couturier plaide pour "une femme déterminée et lumineuse" engagée dans "une nouvelle modernité".
(MIGUEL MEDINA / AFP)
Chanel a présenté une collection fraîche, à dominante pastel dans un décor blanc. "C'est une espèce de boîte de nuit d'une autre galaxie", raconte Karl Lagerfeld. La scène tourne, apparaît un groupe de musique, mené par Sébastien Tellier, au piano. La top britannique Cara Delevingne ouvre le bal avec des tennis brodées aux pieds. Les sneakers sont tendance même en haute couture : des mannequins de Dior en portaient. La taille est près du corps, corsetée, pour mieux donner du volume à la silhouette, qui est courte et structurée. "J'ai associé ça dans ma tête à une ceinture de motocycliste", explique le couturier.. Certains looks sont accompagnés de genouillères et coudières luxe. Les corsets, avec baleines, montent haut sous la poitrine. Certains sont brodés. "Ce sont des constructions très compliquées ; on ne pourrait pas le faire en prêt-à-porter", souligne Karl Lagerfeld. Le couturier a fait travailler les ateliers appartenant à Chanel. "Il n'y a aucun tissu, à part les mousselines et les tulles qui sont faits industriellement. Et tout est fait à la main. C'est pas des trucs qu'on peut acheter. Ils font 20 centimètres par jour." "Il faut de la légèreté, sinon, la couture a une image un peu vieille. Le côté raide, y en a marre", dit-il. Au final, Cara Delevingne réapparaît, en mariée, tout en transparence, avec un garçonnet d'honneur: le filleul de Karl, Hudson, qui porte la longue traîne.
(HENDRIK BALLHAUSEN / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE/AFP)
(Thibault Camus/AP/SIPA)
(FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Vionnet, qui défile déjà dans le prêt-à-porter, revient également en haute couture mais hors calendrier. Madeleine Vionnet, qui créa sa maison en 1912, est considérée comme l'une des plus grandes couturières françaises. En 2012, une femme d'affaires kazakh, Goga Ashkenazi, avait repris cette maison. Elle a fait appel récemment au créateur britannique Hussein Chalayan, pour la ligne "demi couture" afin de de "mixer l'artisanat de la haute couture traditionnelle avec l'accessibilité du prêt-à-porter". Il devrait ainsi y avoir moins de prises de mesure qu'en haute couture, explique-t-on. Hussein Chalayan a présenté des robes du soir très longues, près du corps pour beaucoup. Les premières sont composées de superpositions de couches d'organza, dans des tons pastels, qui laissent voir le corps, en transparence. Elles sont coupées au laser. Le créateur, connu pour son travail avant-gardiste et son sens de la provocation, associe, ensuite, tissus fluides, plissés, transparents, et tissus technologiques plus rigides. Il rend hommage à la couture avec un imprimé, qui fait penser à un patron de couturière.
(PATRICK KOVARIK / AFP)
La journée s'est terminée avec le défilé Giorgio Armani Privé. La collection dominée par un dégradé de bleus très doux renvoie aux années 20. Les mannequins ont les cheveux retenus dans un foulard. Elles ne portent que du long (jupes, robes, pantalons), qui peut être transparent ou fendu le long de la jambe et privilégient l'évasé. Il y a beaucoup d'imprimés : des bandes horizontales, des motifs géométrique. La femme pioche chemises et vestes dans la garde-robe de son homme, ce qui la rend encore plus féminine, avec un air bohémien chic. Le couturier propose aussi des robes "très princesse", bustier, dos nu ou à fines bretelles croisées, brillantes, avec paillettes, cristaux, microperles et strass brodés. Après le défilé, dans le cadre de l'événement "One Night Only Paris", les invités ont pu (re)découvrir 80 pièces de précédentes collections Giorgio Armani et Giorgio Armani Privé. L'exposition « Eccentrico » présente une sélection d’accessoires : bijoux, sacs, souliers, chapeaux ainsi que la collection de parfums Armani/Privé en hommage au savoir-faire de la haute parfumerie. Elle est ouverte au public jusqu'au 26 janvier et se tient au Palais de Tokyo.
(MIGUEL MEDINA / AFP)
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