Cet article date de plus de dix ans.

Défilés féminins : conquise par l'attitude cool chic de Barbara Bui

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Une 3e journĂ©e marquĂ©e par la collection de Barbara Bui placĂ©e sous le signe du mĂ©tissage et du mĂ©lange des cultures. C'est un Ă©quilibre subtil entre les contrastes pour une attitude cool chic contemporaine. La crĂ©atrice bouscule le porter occidental urbain par des influences ethniques allant de l’Inde des nomades aux tapisseries de l'Atlas jusqu'aux drapĂ©s oranges des bouddhistes

AFP

Le show dĂ©bute avec des piĂšces trĂšs fortes inspirĂ©es de la luxuriance de l'Inde comme ce sublime manteau constituĂ© d'un patchwork de tissus brodĂ©s, surlignĂ©s de fils noirs, incrustĂ©s de petits miroirs dans une palette orange, rouille, rose. Il est suivi d'une veste et d'un pantalon du mĂȘme style Ă  porter avec du blanc. La palette utilisĂ©e, ensuite, est des plus basiques : du blanc, du noir, de l'orange, avec des touches subtiles de dorĂ© et d'argentĂ©. C'est frais et lĂ©ger et surtout chic. Ici l'intĂ©rĂȘt est dans la coupe : souvent franche pour des piĂšces structurĂ©es comme ces bustiers courts argentĂ©s Ă  porter sous une veste blanche, ce pantalon surlignĂ© sur le cĂŽtĂ© d'une large bande argentĂ©e, la veste blanche stricte aux dĂ©coupes graphiques cĂŽtoie des drapĂ©s qui apportent une touche trĂšs fĂ©minine Ă  la silhouette. Ces drapĂ©s oranges Ă©voquent ceux des bouddhistes.
 (BERTRAND GUAY / AFP)
La femme Manish Arora est une voyageuse Ă  l'esprit libre qui traverse des paysages pastel sur fond rose. Avec le crĂ©ateur indien, les Dieux et les astronautes flottent dans d'hallucinatoires mondes lunaires kalĂ©idoscopiques oĂč les vaisseaux spatiaux sont de mises. La palette est euphorique et positive : des tons roses et pĂȘches ambiance coucher de soleil ainsi que le scintillement des petits matins dans des tonalitĂ©s bleues et blanches. Du cĂŽtĂ© des matiĂšres : de l'Aertex imprimĂ©, de la maille sportive doublĂ©e en lurex irisĂ©, des tulles. Certaines textures transparentes Ă©voquent l'Ă©tat de rĂȘve, tandis que la broderie irisĂ©e rappelle le soleil chatoyant de longues journĂ©es d'Ă©tĂ©. A noter des broderies 3-D de roses, d'Ă©tranges yeux graphiques qui hypnotisent sous des panneaux holographiques, des nacres, des broderies et des paillettes qui rĂ©flĂ©chissent les plissĂ©s. La silhouette est longiligne. CĂŽtĂ© accessoires : des spartiates en pvc holographique, des colliers prismatiques et des anneaux en plexiglas coupĂ©s au laser. Une collection que l'on pourra dĂ©sormais trouver dans la 1Ăšre boutique parisienne du crĂ©ateur indien qui ouvre pendant cette fashion week parisienne.            
 (MIGUEL MEDINA / AFP)
  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
Une fonceuse Ă  la silhouette adoucie par des influences japonisantes et annĂ©es 1960 : c'est la femme "chic et cool" imaginĂ©e par Guillaume Henry. Des bandes structurent ses tenues, horizontales sur la poitrine, verticales le long d'une fermeture-Ă©clair et rappellent les lignes noires et jaunes d'or du podium divisĂ© en deux couloirs de course. Maillots et bermudas de cycliste font partie de sa garde-robe, de mĂȘme que des robes ou des vestes Ă©vasĂ©es, au-dessus du genou. Des touches python reviennent ici et lĂ , de mĂȘme que des motifs floraux japonais stylisĂ©s. "La collection est inspirĂ©e par l'idĂ©e de vitesse. C'est comme une Ă©quipe de femmes qui font la course", explique le crĂ©ateur de 35 ans, dont l'arrivĂ©e en 2009 chez Carven comme D.A. a donnĂ© un nouveau souffle Ă  la maison parisienne. "Je voulais une femme qui va droit au but", dit encore ce jeune homme, qui a travaillĂ© chez Givenchy et Paule Ka. Pour lui, cette collection est "un mix" de ce qui dĂ©finit Carven: "les formes des manteaux, les vestes, les matiĂšres, un mĂ©lange de sport et de baroque"... "C'est vraiment Carven, cette façon d'ĂȘtre chic et cool", explique-t-il en anglais. "Les imprimĂ©s, une des signatures Carven, sont moins naĂŻfs que les saisons prĂ©cĂ©dentes", jugeait le spĂ©cialiste du luxe Serge Carreira, selon qui "le crĂ©ateur abandonne dĂ©finitivement le look girly tout en restant jeune".
 (BERTRAND GUAY)
  (PATRICK KOVARIK / AFP)
Chez Nina Ricci, le D.A. Peter Copping est allé puiser l'inspiration dans les créations de la maison de la période d'aprÚs-guerre. "Des images de Paris déchiré par la guerre m'ont fait réfléchir à l'ingéniosité des Parisiennes amenées à réinventer leur garde-robe et personnaliser leurs tenues", écrit le créateur. Les coupes sont ajustées, de fines ceintures viennent rehausser la féminité des silhouettes. Les jupes arrivent sous le genou, elles se décomposent en panneaux verticaux qui s'ouvrent, dévoilent la jambe et aÚrent la démarche. Les robes du soir, noires, sont tout en transparence, volants, dentelles et fleurs découpées.
 (MIGUEL MEDINA / AFP)
Ados et femmes mĂ»res se cĂŽtoyaient en robes fluides raffinĂ©es et manteaux brodĂ©s sur le podium du dĂ©filĂ© Lanvin. "On est une industrie qui cherche toujours la nouvelle fille, le nouveau styliste, le nouveau lieu du moment
. LĂ  j'ai eu vraiment trĂšs envie d'avoir des filles du moment mais j'ai eu trĂšs, trĂšs envie aussi de penser aux autres", a expliquĂ© le DA de la maison parisienne qui fĂȘte son 125e anniversaire. "J'ai appelĂ© toutes les filles, toutes les femmes que j'aime bien et qui ont dĂ©filĂ© pour nous et je leur ai demandĂ© si elles pouvaient venir", a-t-il racontĂ© aux journalistes, citant Violetta Sanchez, mannequin en vogue dans les annĂ©es 1980. "J'essayais juste de montrer que le logo Lanvin, qui reprĂ©sente la mĂšre et la fille, est toujours pertinent aujourd'hui. On peut avoir des femmes de 55 ans et des filles de 16 ou 17 ans, et ça marche, c'est bien. C'est joli d'avoir des rides, c'est joli d'avoir un petit peu de cheveux gris, parce que c'est la vie, on ne peut pas effacer la vie", a-t-il poursuivi. "Cela me fait plaisir de voir qu'on habille des femmes de tous Ăąges, et pas juste des poupĂ©es Barbie siliconĂ©es", a-t-il lancĂ©. Sa collection s'adresse Ă  "une femme avec plein de facettes", selon Alber Elbaz. "Je me suis dit que l'internet et l'Ă©cran nous poussaient sans doute Ă  concevoir des choses qui sont belles en photo mais pas toujours dans la vie rĂ©elle. Donc j'ai Ă©teint l'Ă©cran cette saison", a-t-il encore racontĂ©. "J'ai dĂ©cidĂ© de revenir Ă  une simplicitĂ© totale (...) j'ai dĂ©cidĂ© de ne faire que ce que je vois Ă  l'oeil nu,  que ce que les filles me disent qu'elles aiment bien, ce qu'elles trouvent confortables.
 (PATRICK KOVARIK / AFP)
  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
  (PIXELFORMULA/SIPA)
  (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
  (BERTRAND GUAY)
  (MIGUEL MEDINA / AFP)

Commentaires

Connectez-vous Ă  votre compte franceinfo pour participer Ă  la conversation.