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Dans son Marseille natal, Yacine Aouadi s'offre une double exposition au MuCEM et au château Borely

Yacine Aouadi, enfant des quartiers nord de Marseille, qui défile en haute couture depuis 2015 en tant que membre invité, revient dans sa ville natale avec une exposition en deux volets qui rend hommage à la cité phocéenne dans deux de ses joyaux : le Mucem et le Château Borély.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Exposition de Yacine Aouadi au Mucem, mai 2016
 (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

Sa première collection, présentée en juillet 2015 à Paris et exposée au MuCEM jusqu'au 29 août, s'appelle "13'015", en référence à la superstition (du chiffre 13) et à l'année 2015 mais aussi à la ville de Marseille et à son 15e arrondissement, dont le code postal est 13015.

"Je suis un enfant du soleil" affirme ce benjamin d'une famille d'origine algérienne. "Ma passion vient de ma maman, de ses toilettes, ses apparats, je fouillais toujours dans ses armoires. Tout a coulé de source et est venu très instinctivement." "On peut penser que le milieu de la mode est snob mais pas du tout, moi je n'ai jamais connu de racisme. Le milieu est très ouvert. Moi je viens d'un milieu très modeste mais il n'y a pas de déterminisme, ma passion a toujours été là, j'ai voulu l'exprimer", déclare le couturier de 35 ans.
Exposition de Yacine Aouadi au Mucem, mai 2016
 (BERTRAND LANGLOIS / AFP)
"Je n'ai pas voulu tomber dans le cliché de la haute couture, faire des robes de princesse qui traînent avec des tonnes de tissu. J'ai voulu dépoussiérer un peu ça en faisant de la mode portable mais avec une grande place laissée à l'artisanat". "Revenir dans un musée d'Etat, voir des affiches partout, c'est très surprenant (...) Ma famille a un peu l'impression que j'ai gagné la Star Ac', plaisante-t-il. "Ce ne sont que des paillettes, mais ce que je fais est un travail sérieux." 
Exposition de Yacine Aouadi au Mucem, mai 2016
 (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

Dialogue avec le passé au château Borély

Une deuxième exposition au Château Borély fait dialoguer d'autres pièces de sa collection avec des pièces d'époque de grands couturiers que Yacine Aouadi a choisies dans les archives du Mucem.

Ce Musée des Arts décoratifs, de la faïence et de la mode présente au public une sélection de 2 500 oeuvres d'une grande diversité de techniques mobilier, céramiques, verres, tapisseries, objets d'art, objets exotiques rares, collections de mode et d'accessoires du XVIIIe siècle à aujourd'hui.

Ces deux expositions sont à découvrir dans le cadre de l'événement #OPENMYMED, qui célèbre chaque année à Marseille le foisonnement créatif né en Méditerranée.

Une couture moderne

Né en 1980, dans les quartiers Nord de Marseille, Yacine Aouadi quitte le berceau familial à 25 ans pour rejoindre les bancs de l’école de stylisme du Studio Berçot. Diplômé, il travaille plusieurs années pour la maison Balmain, avant d'ouvrir sa maison de haute couture, s'offrant le luxe de prendre son temps en ne faisant que deux collections par an. Animé par la volonté de s’exprimer autrement qu’à travers un studio de création, il fonde sa maison de couture et présente sa première collection intitulée "13’015" le 7 juillet 2015 au Grand Palais à Paris. Le 10 novembre de la même année, la Chambre Syndicale de la haute couture vote son intégration dans le calendrier officiel des collections en qualité de membre invité. C’est dans ce contexte qu’il présente sa seconde collection, printemps/été 2016, en janvier 2016... une deuxième collection "plus claire et charnelle". "Je suis en train de finir ma troisième collection, encore plus solaire, beaucoup plus colorée, inspirée par mon voyage à Cordoue, influencée par les religions", annonce-t-il. Elle sera présenté le 5 juillet prochain à Paris.
Le créateur Yacine Aouadi à Marseille, mai 2016
 (BERTRAND LANGLOIS / AFP)
Yacine Aouadi a fondé sa maison avec l'idée que la couture peut constituer une alternative où l'on peut donner du temps au temps, luxe intemporel. Sa quête : une silhouette moderne et sophistiquée, débarrassée de ses clichés pour des collections où le vêtement est avant tout le reflet d'un goût, d'une personnalité incarnée par sa singularité. Son inclinaison pour l'artisanat et les métiers d'art privilégie un style hybride entre urbain et mondain. 
Exposition de Yacine Aouadi au Mucem, mai 2016
 (BERTRAND LANGLOIS / AFP)
A l’occasion de la première du film "Carol" au New York film Festival, dans lequel elle incarne le rôle principal, l’actrice australienne Cate Blanchett est la première célébrité internationale à apparaître sur tapis rouge vêtue d’une robe sur-mesure réalisée par Yacine Aouadi et inspirée de sa première collection.

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