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Maître du pli, Pietro Seminelli travaille la lumière sur le noir du vêtement
Le maître d'art Pietro Seminelli crée des sculptures en papier et de tissus. Ce travail artisanal, il l'assimile "à une forme d'origami" puisque le pli subtil transforme une surface en volume. Invité par Yohji Yamamoto lors de la Paris Design Week en 2016, ambassadeur de la Normandie pour les Journées européennes des métiers d'art en 2017, il prépare une exposition au Musée national de Tokyo.
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"Plisseur c'est un métier, je sais créer des moules à plisser mais je ne suis pas vraiment plisseur car je n'utilise pas la technique des moules". Pietro Seminelli préfère, donc, le nom de plieur car "on plie directement le papier ou le tissu à la main. C'est à chaque fois une oeuvre unique, le tracé est perdu".
Invité d'honneur de Yamamoto en septembre 2016
Passionné par le travail de Yohji Yamamoto, qui a fait l'objet de son mémoire d'études, Pietro Seminelli a exposé 6 oeuvres textiles sous la forme d'un dialogue avec les collections du styliste japonais dans deux de ses boutiques dans le cadre de la Paris Design Week et du London Design Festival, en septembre 2016. En écho avec le travail de Yohji Yamamoto, Pietro Seminelli conçoit ses créations comme une seconde peau protectrice ou défensive, à l’image d’une parure/armure. Tant sur le plan technique que philosophique, les deux artistes donnent vie à leurs créations en se nourrissant de domaines aussi divers que la musique, la peinture et les arts plastiquesAmbassadeur de la Normandie pour les Journées européennes des métiers d'art
Son travail, il le présentait dans son atelier en Normandie lors du week-end des Journées européennes des métiers d'art, fin mars 2017. Avec lui, d'immenses feuilles de papiers Kraft naît une sculpture en forme d'armure de plus d'un mètre de haut. Formée de pointes encrées de noir, elle est suspendue sur un cadre qui doit rejoindre le Japon pour une exposition réunissant plusieurs artisans au Musée national de Tokyo, à la rentrée 2017."Je travaille sur le noir du vêtement"
"Je travaille sur le noir du vêtement en y ajoutant un oxyde or pour attirer la lumière", explique-t-il. "En gommant la couleur on revient à l'essence de la silhouette", ajoute l'artisan française de 46 ans. Pietro Seminelli, qui se définit comme "un homme de la lumière et pas un homme de la couleur", évoque "les clairs-obscurs du Caravage". Finalement "il y a peu de frontière entre l'artisan d'art et l'artiste. L'oeuvre d'art est unique", dit-il."La créativité ne se transmet pas"
Ce diplômé de l'École nationale supérieur des arts appliqués a commencé par confectionner des décors de théâtre comme "son grand-père qui le fascinait". Mais sa volonté de se "remettre en question" l'a conduit à explorer d'autres contrées.De formation d’ébéniste puis d’architecte d’intérieur, il ouvre une nouvelle voie en devenant architecte du pli. Pietro Seminelli a reçu la distinction de Maître d’art du Pli, par le Ministère de la Culture et de la Communication en 2006 pour l’excellence et la rareté de son savoir-faire. Son travail est basé sur la complexité des diagrammes, sa précision et sa dextérité. Il travaille aujourd’hui pour des grands noms du luxe.
"Être maître d'art, c'est aussi un savoir-être", assure Pietro Seminelli, qui en collaboration avec l'architecte Peter Marino, conçoit les décors des boutiques Dior et Chanel. Des tissus viennent tout juste d'arriver de "sa base arrière", son atelier de Molay-Littry en Normandie. Tissés de fils blancs et or, ils contrastent avec les noirs de l'atelier. Ses grandes mains parcourent les rouleaux destinés à la maison Chanel pour ses boutiques mais aussi pour les vêtements de la prochaine collection. "Savoir être, c'est aussi faire acte de transmission", dit Pietro Seminelli, avant d'ajouter "mais la créativité ça ne se transmet pas".
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