Surnommée Madame Butterfly, la styliste pionnière de la haute couture japonaise Hanae Mori, est morte à l'âge de 96 ans
Moins d'une semaine après le décès d'Issey Miyake, un autre grand nom de la mode nippone de luxe a disparu à Tokyo le 11 août dernier. Surnommée Madame Butterfly pour son motif papillon emblématique, ses tenues ont été portées par de nombreuses personnalités de Grace Kelly à Hillary Clinton.
Grand nom de la haute couture, Hanae Mori est morte à l’âge de 96 ans, le 11 août à son domicile à Tokyo, a confirmé jeudi 18 août son bureau à l’agence de presse Kyodo. Symbole de l’émancipation des femmes dans son pays, elle était l’une des rares créatrices japonaises à la tête d’une entreprise internationale.
Madame Butterfly
Surnommée “Madame Butterfly” pour son motif fétiche en forme de papillon devenu sa marque de fabrique, Hanae Mori débute sa carrière dans l’après-guerre. Elle crée dans un premier temps, des costumes pour le cinéma dont certains pour les grands réalisateurs Yasujiro Ozu et Nagisa Oshima.
C’est un essayage à Paris dans le salon de Coco Chanel qui la poussera s’orienter vers la haute couture et à élaborer des tenues flamboyantes. "Tout le concept japonais de la beauté est basé sur la dissimulation. J'ai soudain réalisé que je devais changer mon approche et faire des vêtements qui aident les femmes à se démarquer" dira-t-elle des années plus tard. En 1965, elle organise sa première collection à l’étranger. Son style se démarque rapidement, inspiré des kimonos il mêle motifs traditionnels et végétaux avec une touche occidentale.
Première de cordée
À la fin des années 70, elle devient la première créatrice asiatique à intégrer la très prestigieuse Chambre syndicale de la Haute Couture parisienne. Ses tenues sont portées par des personnalités du cinéma comme Grace Kelly et de la haute-société nippone, à l’image de Masako, devenue impératrice du Japon en 2019. Son parcours inspirant ouvre la voie à d’autres créateurs nippons, tel que Kenzo Takada mort en 2020 et Issey Miyake décédé le 5 août dernier.
Mais son empire commercial subit des pertes financières au début des années 2000 et son atelier parisien doit fermer ses portes en 2004 après un dernier défilé dans la Ville lumière. Malgré cette perte de vitesse, de nombreuses boutiques à son nom existent toujours au Japon et ses bouteilles de parfums restent commercialisés à l’international.
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