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Des affiches Saint Laurent accusées de donner une image dégradante de la femme
Une jeune femme très maigre penchée en avant sur un tabouret dans une position suggestive, une autre les jambes écartées en collants résille, talons hauts et roulettes : ces deux photos de la campagne publicitaire de Saint Laurent font polémique. Elles sont accusées de véhiculer une image "dégradante" de la femme. L'Autorité de régulation professionnelle de la publicité examinera le cas vendredi.
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"Manquement incontestable" juge déjà l'ARPP
Le Jury de déontologie publicitaire de l'ARPP, saisi, statuera vendredi sur cette campagne, a indiqué Stéphane Martin, directeur général de l'autorité chargée de réguler la publicité. "On verra ce qu'il se dira, mais je pense qu'on est dans un manquement incontestable", a-t-il ajouté.
L'autorité a reçu via son site "une cinquantaine de plaintes pour de multiples motifs": "images dégradantes", "femmes-objets", "valorisation de l'anorexie" et "même incitation au viol, avec la notion des jambes écartées", a-t-il énuméré.
"Infériorisation de la femme, (...) femme offerte... voilà la variété des images auxquelles ce type de campagne renvoie les jeunes publics, qui sont plus fragiles", a estimé Stéphane Martin. "Je ne suis pas sûr que toutes les femmes client(e)s aient envie d'être associées à ces images-là".
La maison Saint Laurent, contactée, n'a pas commenté.
https://twitter.com/PerrineST/status/838091974976671745
#YSLRetireTaPubDegradante
A quelques jours du 8 mars, Journée internationale des droit des femmes, la campagne a été épinglée sur Twitter à travers le hashtag "YSL Retire Ta Pub Dégradante".
Pour Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d'Osez le Féminisme, "cette publicité coche toutes les cases d'une pub sexiste: hyper sexualisation, femme réduite à un objet, position de soumission... C'est symboliquement très violent".
L'association a aussi reçu de nombreuses plaintes et alertes contre la marque, dont le directeur artistique est depuis 2016 le jeune créateur belge Anthony Vaccarello.
"Comment est-ce qu'on peut croire aujourd'hui qu'on va encore réussir à vendre avec ça? C'est à se demander si ce n'est pas intentionnel, dans l'idée de créer un +bad buzz+ pour qu'on parle d'eux", souligne Mme Rémy-Leleu, inquiète d'une tendance à "la pornification de la femme" dans la publicité.
En 2015, une publicité Saint Laurent avait été interdite au Royaume-Uni: l'autorité de régulation de la publicité avait jugé que le mannequin qui y apparaissait était "maladivement maigre".
https://twitter.com/CecileDELETTRE/status/837991004338806785
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