Au festival de Hyères, la mode écoresponsable sur le devant du podium
Pour la première fois, l'écoresponsabilité est récompensée avec un nouveau prix, cette année au festival de Hyères, le plus ancien des concours de mode destiné aux jeunes professionnels du monde entier.
C'est le plus célèbre des chausseurs, mais pour la 36e édition du Festival international de mode, de photographie et d'accessoires de Hyères qui se déroule du 14 au 17 octobre à la villa Noailles, Christian Louboutin est président de jury pour les accessoires. C'est le plus ancien des concours de mode destiné aux jeunes professionnels du monde entier. Cette année, le créateur est un peu surpris. Le monde de la mode semble avoir intégré un nouveau mot : écoresponsabilité.
"Même-moi je me sens très responsable, assure Christian Louboutin, si je le vois sur moi je peux le voir sur beaucoup de monde, parce que je suis la personne la plus enfantine. Je pense aussi que la pandémie nous a donné une forme d'alerte."
"À travers tout le travail des lauréats, il y a vraiment une responsabilité que je n'ai pas vue depuis longtemps. Ça passe par le recyclage, de temps en temps c'est plutôt utiliser des matières innovantes et responsables. Je ne pense pas que ce soit une mode, c'est une lame de fond qui s'est installée."
Christian Louboutin, créateur de mode et président du jury pour les accessoires au festival de Hyèresà franceinfo
La préservation de l'environnement donne une direction à Emma Bruschi, jeune designer de mode, lauréate l'an dernier du Prix pour les Métiers d'art Chanel. La mode est polluante, elle le sait et c'est pourquoi elle veut travailler autrement. "J'essaye de ne pas du tout être dans le système classique", explique la jeune créatrice, j'essaye de travailler de la plante au produit final". Emma Bruschi travaille surtout le seigle. "Depuis l'année dernière j'ai commencé à planter avec ma famille d'agriculteurs, on a récolté cet été, se réjouit-elle. Cela donne une grande tige qui mesure presque deux mètres. "Je vais la transformer pour arriver à une cordelette toute fine pour faire des accessoires, des chapeaux, poursuit Emma Bruschi, je peux le tricoter, le broder, le crocheter. Plus on fait quelque chose avec ses mains, plus on y est attaché, plus on est fier de ce qu'on a fait. "
De plus en plus de créateurs renoncent à la fourrure et aux matières plastiques. Que reste-t-il ? "Aujourd'hui, il existe des versions écoresponsables à peu près de toutes les matières premières, répond Gilles Lassebordes, directeur général des grands salons de tissus Première Vision, la version recyclée du polyester, du polyamide. Le coton existe en culture biologique ou éthique. Vous avez de la laine issue d'élèvages qui ont des certificats pour le bien-être animal. Donc les ingrédients sont disponibles." 50% des tissus proposés aujourd'hui sont écoresponsables contre quelques pour cents seulement il y a cinq ans.
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