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A Milan, le "made in Italy" opère un changement de look pour l'été 2014
Manteaux aux boutons fluo, jupes aux motifs de singes et chapeaux ornés de fleurs : les créations printemps-été 2014 de la semaine de la mode, présentée à Milan jusqu'à lundi, offrent peu de ressemblance avec le style italien le plus classique marquant un changement du look du made in Italy. Pourtant même les plus rebelles parmi les jeunes créateurs affirment que leur style suit la tradition.
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Dans un entretien au quotidien La Repubblica, Tomaso Trussardi, le copropriétaire de la marque de luxe du même nom explique que le "made in Italy", en plus d'être synonyme d'excellence d'un savoir-faire artisanal dans le secteur du textile, doit désormais également être associé à un mode de vie. "Ce que nous vendons au monde, ce n'est pas seulement la qualité de nos sacs à mains, de nos vêtements, mais c'est également notre histoire et notre culture, le goût de notre cuisine, bref un mode de vie que le monde entier nous envie, du Brésil à la Chine, de la Russie aux Etats-Unis", estime-t-il. "Cette créativité est notre chance, l'une des ressources naturelles de notre pays!", ajoute-t-il.
"Nous nous réclamons du Made in Italy mais en y ajoutant notre touche", explique Andrea Tessitore, directeur exécutif de la marque de lunettes branchées Italia Independent. "Le concept du made in Italy nouvelle génération, c'est un savoir-faire associé à une touche jeune, c'est ça qu'il nous faut offrir sur le marché", affirme-t-il. Sa société fabrique des lunettes aux multiples couleurs, certaines protégeant de la chaleur, d'autres recouvertes de velours, s'inspirant des technologies utilisées dans le secteur automobile. "Etre innovant nous aide aussi à tenir éloignée la contrefaçon. Depuis le temps qu'ils essaient de me copier, j'ai toujours réussi à les devancer !", se réjouit le jeune entrepreneur.
Une idée partagée par Andrea Providenza, dont les manteaux en loden, un vêtement plutôt associé au passé, sont par exemple agrémentés de boutons de couleur fluo. "On revisite la tradition", explique le créateur, assurant que la qualité restait la même.
Un peu plus loin, sur un portant, des rangées de jupes ornées de chiens et de singes intriguent. "Ce que nous faisons, c'est aller dans les archives, regarder les looks et les tissus qui étaient utilisés avant et on essaie d'innover à partir de tout ça", explique Cecilia Bianchi, 26 ans, l'une des trois créatrices derrière la marque Eggs.
Une approche que de nombreux jeunes créateurs suivent, à l'image de Matteo Gioli, 27 ans, le créateur de la marque de chapeaux SuperDuperHats, qui a fait tout son apprentissage auprès des artisans de Florence, sa ville natale. Sa collection comprend aussi bien des modèles traditionnels que d'autres plus originaux, telle sa ligne de casquettes de baseball ornées de fleurs, qu'il a baptisée "Jungle Caps". "Etudier et apprendre des gestes techniques auprès des artisans a été absolument nécessaire", explique ce jeune chef d'entreprise. La collection de Brunello Cucinelli, un créateur de vêtements en cachemire de luxe, est un parfait exemple de ce mariage entre tradition et innovation, propre du nouveau made in Italy. Ainsi, sa dernière publicité dans les magazines de mode montre un groupe de personnes âgées qui parlent à des enfants dans une salle de classe. Une seule ligne accompagne la photo en noir et blanc: "Nos pères nous ont tout appris".
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