A Milan, la semaine de la mode opte pour une version allégée
Si la plupart des grandes maisons italiennes de couture sont encore présentes dans la capitale lombarde, telles Versace, Prada, Salvatore Ferragamo, Fendi ou Armani, d'autres ont décidé de ne plus figurer dans le calendrier officiel. Les organisateurs promettent cependant une édition riche en événements et présentations, par exemple, de créateurs émergents.
Pour les Siciliens de Dolce&Gabbana, c'était déjà le cas depuis plusieurs années, en raison d'un conflit avec la Camera della Moda Italiana (Chambre de la mode italienne, CMI), qui organise l'événement. Mais pour les autres maisons, cette absence sera une première.
Début mai, Brioni, spécialisée dans les costumes sur mesure et filiale de Kering, avait annoncé son départ de la Fashion Week milanaise pour présenter à Paris en juillet la première collection de son nouveau directeur de la création, Justin O'Shea. Ermenegildo Zegna, qui vient d'engager un nouveau directeur artistique, Alessandro Sartori, a annoncé aussi son absence des podiums milanais. "Pour la saison à venir printemps-été 2017, nous avons décidé de prendre notre temps afin de nous préparer aux futurs développements de notre marque. C'est pourquoi le groupe (propriétaire de la marque) n'aura ni défilé, ni présentation en juin", explique un communiqué. Bottega Veneta, elle aussi filiale de Kering, ne défilera pas à Milan. Les pièces de la nouvelle collection seront visibles sous forme d'une "simple présentation: elles défileront au mois de septembre avec la collection femmes", explique-t-on chez Bottega Veneta.
Hommes et femmes, vers des défilés communs
Cette tendance à faire défiler hommes et femmes ensemble, pour présenter en même temps les collections masculines et féminines d'une même marque, s'étend. Outre les économies, énormes, réalisées, elle découle d'une certaine philosophie "unisexe" de la mode.Début mai, le styliste sarde Antonio Marras avait annoncé la même démarche en expliquant que les collections hommes et femmes tendaient "à devenir les deux faces d'une même âme qui, ensemble, se complètent". Autre filiale de Kering, Gucci a pris aussi début avril cette décision "naturelle". "C'est la façon dont je vois le monde aujourd'hui", avait expliqué le directeur artistique de Gucci, Alessandro Michele, tout en reconnaissant un intérêt pratique à l'abandon d'un calendrier masculin spécifique.
Fusion avec Florence ?
Face à ces défections, et craignant de voir le rendez-vous milanais se réduire comme peau de chagrin, le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, a annoncé mardi, lors du salon professionnel du textile Pitti Uomo de Florence, qu'en 2017 les rendez-vous milanais et florentins seraient "intégrés"."Nous ne pouvons faire venir les acheteurs en Italie à de trop nombreuses reprises", a-t-il expliqué devant les représentants de 1.200 marques, dont 44% étrangères. Avec 30.000 visiteurs attendus et 9.000 acheteurs, le salon Pitti Uomo, qui s'est tenu du 14 au 17 juin, est monté en puissance ces dernières années face à la Fashion Week milanaise concurrencée par Londres et New York.C'est désormais à l'ombre du Duomo que se font et se défont les tendances de la mode masculine. Ainsi, selon les experts réunis à Florence, les 300 mannequins attendus ce week-end à Milan devraient porter des tenues d'inspiration militaire et coloniale même si la tendance "urbanature" est toujours présente. Autre retour en force, celui du sport, avec l'imminence des jeux Olympiques à Rio, ainsi que le cuir, sous toutes les formes.
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