A chaque Fashion week, ses acheteurs en quête de nouveauté
Les grandes enseignes de la mode - de l'anglais Harrods en passant par le français Printemps ou l'américain Macy's- sont les principaux clients des créateurs, auxquels elles commandent plusieurs centaines de pièces. Chacune d'elles dépêche plusieurs personnes lors des semaines de la mode à Paris, Milan, New York et Londres.
Défilés, salons et pré-collections
L'événement est incontournable mais il n'est pas décisif pour l'acheteur. Les décisions d'achat et les commandes elles-mêmes n'interviennent qu'en partie pendant la Fashion week. Les orientations, les choix, Nicole Fischelis les a déjà faits, pour l'essentiel, un an auparavant. "Mon travail se fait en amont", explique-elle à l'AFP. Cette fashion director de Macy's, un mastodonte de 28 milliards de dollars de C.A. et 885 magasins, définit les orientations du groupe en matière de mode entourée d'une équipe de spécialistes. Elle s'appuie sur une solide expérience du milieu mais aussi sur les salons textiles professionnels, principalement Première Vision à Paris et New York ainsi que Pitti Filati en Italie. Il y a aussi maintenant les pré-collections, lors desquelles, plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant la Fashion week, les créateurs vont présenter aux professionnels leurs premiers modèles. "Les pré-collections représentent une part de plus en plus importante de l'activité des marques", confirme Marie de Reynies, responsable du marché de la mode femme du Printemps, qui a, elle aussi, fait le déplacement à New York.
Une vue d'ensemble
C'est en fonction des anticipations de Mme Fischelis et de son équipe que les acheteurs de Macy's font leur marché, tout au long de l'année et pas seulement lors de la Fashion week. "C'est une confirmation des prédictions que j'ai faites un an avant, pour s'assurer qu'on est bien sur les bonnes tendances, les bonnes couleurs, les matières, les bonnes silhouettes", dit-elle. A la Fashion Week, les acheteurs et fashion directors vont prendre le pouls des marques qu'ils ont déjà en portefeuille. "L'acheteur n'achète pas qu'une pièce, il achète un univers. C'est là qu'on comprend l'émotion qu'elle peut susciter", explique Marie de Reynies. "Ce qui est intéressant, c'est l'inspiration que vous voyez autour du défilé et souvent, la surprise, l'émotion et les choses qui ne sont pas toujours évidentes", précise Mme Fischelis. Au-delà, "nous venons également rencontrer certaines marques que nous avions déjà identifiées et que nous souhaitons voir en showroom", ajoute Mme de Reynies, estimant que son équipe voit, à New York, "une trentaine de marques".
Les showrooms, c'est l'envers du décor de la Fashion week. Loin des projecteurs, les professionnels peuvent prendre le temps de regarder, de toucher. A la Fashion week, il y a ce que l'acheteur ou son supérieur veulent mieux connaître mais aussi ce qu'ils ne connaissent pas et qui est au moins aussi intéressant. "A chaque fois, il y a de nouvelles idées, une nouvelle couleur, un thème d'imprimé différent, des détails d'inspiration ethnique ou folklorique, ou l'inattendu, ce qui est encore parfois le plus important", résume Mme Fischelis. Avoir une vue d'ensemble, c'est ce que permet la Fashion Week où des dizaines de marques se dévoilent. "Nobody wrote the book (personne n'a les clefs de la mode). Il faut voir beaucoup, beaucoup de choses pour se faire une opinion", assure Mme Fischelis. "Notre métier, ce n'est pas uniquement d'être au premier rang du défilé.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.