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3e journée des défilés : la fashion week atteint son rythme de croisière

Article rédigé par franceinfo - Corinne Jeammet + agences
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Publié
Temps de lecture : 6min
Un programme alléchant avec des marques telles que Manish Arora, Balanciaga, Carven et Balmain qui s'est terminé par Lanvin.

Mon coup de coeur: Manish Arora, le retour aux sources
Originaire de Bombay mais installé à New Delhi, le styliste qui est sorti de l'école de mode de Delhi en 1994 a créée sa marque 3 ans plus tard. Repéré par plusieurs boutiques pointues à Paris et à Londres, il se lance sur le marché européen. En 2005, il décide de faire défiler son prêt-à-porter inventif et singulier à Londres. Qu'il quitte pour Paris deux ans plus tard, devenant ainsi le seul créateur indien de cette fashion week. Cette saison, il rend un hommage appuyé à son pays d'origine. Ce retour aux racines se fait via une collection déclinée dans une palette de couleurs pastels, inhabituelles. En effet, Manish Arora est connu pour sa riche palette de couleurs psychédéliques et ses imprimés joyeux jusqu'au baroque. tandis que l'Inde évoque la chatoyance des couleurs, plus vibrantes les uns que les autres. Un contre-pied qui surprend ! Résultat: une vision plus contemporaine qui s'accompagne d'une collection de bijoux réalisée dans la pure tradition indienne (collaboration avec le bijoutier indien Amrapali).

 

Défilé Manish Arora pap printemps-été 2013

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Balenciaga a dévoilé une collection très couture, avec des lignes pures droites ou arrondies, alternant avec des volutes plus joyeuses portées comme des basques pour un haut, une allure gitane pour des jupes longues. Les vestes et manteaux courts sable, avec ou sans manches, impressionnent par leur coupe précise, la netteté des lignes. Le bustier architecturé se porte au-dessus d'un pantalon à pince pour une touche féminin/masculin. La silhouette se complète d'une cape courte. Nicolas Ghesquière en rajoute dans le côté masculin avec des jupettes asymétriques en tissus de costumes façon banquiers ou des tops en maille rappelant le "marcel". Le féminin reprend le dessus avec des tailleurs mini-jupes chinés légers ou des robes courtes lacérées, pour recréer un effet dentelle.

Défilé Carven pap printemps-été 2013

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"Emile Gallet et les expéditions du début du siècle": c'est par ces mots que Guillaume Henry a expliqué une collection où les monochromes sable et gris définissent le mieux une silhouette de jeune fille sage avec des robes au genou et la taille serrée. Les femmes Carven semblent prêtes au voyage dans leurs robes aux imprimés qui rappellent la toile de Jouy ou les indiennes du XVIIIe siècle qui ont envahi les garde-robes féminines européennes de l'époque. Carven, qui signe sa 7me collection depuis la reprise de la griffe par Henri Sebaoun, a livré une collection à l'élégance assagie et aux courbes sensuelles. Les longueurs rallongent, les volumes sont plus amples et apportent de la maturité à la silhouette. « J'ai imaginé une élégante voyageuse, avec du volume donné par la tenue des tissus, une sorte de pionnière début de siècle, avec des découpes qui rappellent les vases de Gallé", a déclaré le styliste. La marque relancée il y a à peine plus de deux ans a connu un succès foudroyant grâce à la touche "couture" apportée à un prêt-à-porter qui se veut abordable.

Olivier Rousteing chez Balmain préfère le glam'rock pour une silhouette graphique avec ses arlequins noir et blanc aux épaules rebrodées de strass ou ses robes structurées en passementerie rebrodée. Inspirés par "le chic de la chanteuse Sade", les blousons aux épaules gonflées ressemblent à des boléros de toréadors. De longs pantalons rayés fluides comme des pyjamas apportent de la souplesse. Les bandeaux simples ou en bustier sont encore une fois un must de l'été prochain, ici portés sous une veste longue smoking aux épaules carrées. Les fans apprécieront aussi les bling-bling combinaisons soyeuses aux imprimés noir et moutarde, qui reprennent l'architecture et les dessins de la passementerie.

Avec l'Américain Rick Owens, le grunge est élevé au rang d'art. Ici les vêtements sont chrysalides: tuniques et robes emballent le corps dans des tons chair ou champagne pour plus de relief. Les robes emmaillottent le corps ou au contraire le laissent libre.

Le Britannique Peter Copping a proposé un vestiaire Nina Ricci teinté de nostalgie, dont les franges, les pois et les résilles sont le leitmotiv. D.A. depuis 2009 après avoir longtemps travaillé chez Louis Vuitton avec Marc Jacobs, Peter Copping a imaginé des robes destructurées, toujours fendues avec des zips dorées et ornées de dentelles, résilles ou bandes de cuir. Après des premiers passages très sombres, des modèles jaune pâle, vert d'eau, rose poupon prennent le relais.

Défilé Lanvin prêt-à-porter printemps-été 2013

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L'air du temps est au masculin/féminin chez Lanvin. Alber Elbaz a déroulé une collection où le smoking, pièce phare de la garde-robe masculine, devient entre ses mains un vêtement féminin. Il le déconstruit progressivement, tombant un pan de veste, ajoutant des noeuds sur le côté, assouplissant les pantalons. Le satin des ceintures larges ou des bandes de pantalons sert d'attache à des robes sur toute la hauteur. Progressivement le noir et le blanc laissent la place à ses couleurs fétiches: émeraude, grenat mais aussi anis. Alors les épaules s'affirment, façon années 80. A noter des combinaisons brillant de mille feux par le reflet des pièces métalliques rebrodées dessus.

Défilé Manish Arora pap printemps-été 2013, à Paris (septembre 2012)
 (F.Guillot.AFP)

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