1re journée de haute couture: quand la mode rencontre l'art
Mon coup de coeur: Iris Van Herpen
La créatrice -née aux Pays-Bas- a lancé sa marque éponyme en 2007. Elle a étudié la couture à Arnhem avant de travailler dans les maisons Alexander McQueen à Londres et Claudy Jongstra à Amsterdam. Elle défile à Paris comme membre invité depuis plusieurs saisons et fait la joie des journalistes et acheteurs par ses propositions originales à l'impact visuel incontestable. En ce qui me concerne, le nom d'Iris Van Herpen évoque immédiatement une réciprocité entre l'art et la mode. Son travail est, en effet, axé sur l'innovation technique dans l'utilisation de matières inhabituelles dans la haute couture. Ses mannequins sont souvent entravées dans des robes aux formes organiques étranges, dessinées par des lamelles de plastique translucide. Par ailleurs, elle crée une nouvelle direction dans l'univers de la couture en combinant des techniques de travail à la main excellentes avec la technologie numérique futuriste. Une jeune créatrice enthousiasmante !
Christophe Josse a présenté des silhouettes épurées, jouant sur des contrastes de noirs et de matières mates et brillantes. Le jour contraste par les textures et les densités de noirs, entre satin de cuir et néoprène fin, fourrure de castor noir et crocodile vernis. Le tout souligné d'or grâce à des ceintures ou des sandales fines. "J'avais envie de simplicité, d'épure, contrastée avec cette idée d'opulence liée à la haute couture, pour créer des silhouettes contemporaines", a expliqué le couturier allergique au tape-à-l'oeil. Toujours le même stress pour ce quadragénaire passionné, pour qui la haute couture représente "une quête d'absolu, d'excellence" et qui semble jouer sa vie avec chaque collection. "J'ai choisi des volumes épurés, des choses très dessinées induisant ce jeu sur les contrastes, sur le clair-obscur, entre l'aspect mat d'un crêpe et la brillance d'un satin de cuir, la nervosité d'un crocodile laqué", explique-t-il. Pour le soir, une robe longue en charmeuse de soie avec buste transparent en organza nervuré. Mais aussi de la couleur (charmeuse, crêpe ou mousseline), comme cette teinte entre rose et gris, cet aigue-marine tirant sur le vert ou ce bleu canard-turquoise. Quelques plumes d'autruche sur une jupe longue blanche et grise, portée sous un blouson de satin blanc. Enfin la mariée, une tradition de la couture à laquelle tient Christophe Josse, buste irisé, plumes à la ceinture sur d'amples volumes de taffetas.
Bouchra Jarrar prône un vestiaire sobre, élégant aux coupes justes. La créatrice, qui a été formée notamment chez Christian Lacroix -le "filleul" en mode de M. Lesage-, revendique une approche moderne de la couture, dans des vêtements très haut de gamme à l'élégance discrète, vendus autour de 2.000 euros en moyenne. Les finitions et les détails apportent la touche raffinée à la silhouette épurée. Ainsi robe courte ou longue, bustier, veste, trench, blouson....s'ornent pour les uns d'un harnais drapé, pour les autres d'une ceinture de cuir vernis, voire d'une broderie sur le plastron... Ici la sobriété raffinée est de mise.
Adeline André mise une fois de plus sur une palette de couleurs unies. Les robes longues, plissées ou droites aux coupes simplistes sont en aplat de jaune, rouge, orange, bleu, violet, turquoise ou noir. Un noeud ou une fermeture en forme de pétale habillent à peine les matières ultra légères (voile de laine, crêpon de soie, satin, mousseline). Parmi les dix-neuf looks de la nouvelle collection de la créatrice, deux sont destinés aux hommes.
Sur les podiums de la 2e journée : CHRISTOPHE JOSSE, BOUCHRA JARRAR, CHRISTIAN DIOR, ALEXIS MABILLE, ADELINE ANDRE, GIAMBATTISTA VALLI et IRIS VAN HERPEN.
A suivre la 3e journée : CHANEL, STEPHANE ROLLAND, ATELIER GUSTAVOLINS, GIORGIO ARMANI PRIVE, GIVENCHY, ALEXANDRE VAUTHIER et JULIEN FOURNIE.
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