« L’Ivresse de l’argent » 2e film coréen en compétition : sophisticated lady
Synopsis : Un jeune homme ambitieux, Young-jak, tente d’obtenir tout ce qu’il désire. Pour atteindre ses objectifs, il n’a qu’un seul mot d’ordre : l’argent ! Engagé comme secrétaire privé chez la famille PAIK, extrêmement riche et influente, il a pour mission de s'occuper de leurs finances. Mais dans le monde de l’argent et du pouvoir, il découvre une réalité dont il n’avait pas idée. Entre moralité et succès il devra faire des choix aux lourdes conséquences. Young-jak va vite réaliser que l’argent n’est pas LA solution à ses ambitions…
L'emprise de l'argent : la bande-annonce (V. O.) :
Le pouvoir de l’argent
Im Sang-Soo avait présenté en 2010 son magnifique « The Housemaid » en compétition, divisant la critique et ne récoltant rien au palmarès. « L’Ivresse de l’argent » est dans la continuité, avec un personnage, discrètement, commun aux deux films et un discours communément social, mais cette fois observé du point de vue d’un jeune arriviste. C’est le deuxième film directement lié au sujet de l’emprise financière sur la politique et les mœurs après « Cosmopolis » de David Cronenberg.
Il vaut mieux savoir qu’en allant voir « L’Ivresse de l’argent », l’on se rend à une comédie. Car le film joue d’un humour typiquement coréen, que l’on ne trouve que dans les films en provenance de cette péninsule, à l’histoire et aux mentalités si particulières, qui nous donne régulièrement des films étonnants ne ressemblant à aucun autre. Un humour, ici, caustique, pince sans rire, au second degré redoutable.
Message universel
Im Sang-soo exécute d’abord un travail d’une extrême sophistication sur l’image en lien avec le milieu qu’il décrit : une famille d’industriels corrompus aux ramifications mafieuses manifestes. Le film en devient une parabole sur la société contemporaine coréenne, mais pourquoi pas universel, sur ce que des individus lambda sont prêts à faire pour s’enrichir. Youngjak (Kim Kang-woo), secrétaire de Madame Baek, va se compromettre vis-à-vis de sa belle et dévouée fiancée pour réussir.
Parabole un peu réductrice par rapport à une conjoncture terrible, surtout irréaliste dans sa tonalité filmique. C’est le parti-pris du cinéaste qui s’avère bien moins talentueux sous ce registre que quand il aborde un sujet pareillement identifiable, mais dans « The Housemaid ». La réception du film a été plutôt fraîche à Cannes, mais le talent de metteur en scène demeure.
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