Grasset savait. Dans un article publié samedi 31 août, Le Monde rapporte qu'Olivier Nora, patron de la maison d'édition, avait été informé des dessins antisémites de son auteur Yann Moix dès 2007. C'est l'écrivain lui-même qui l'en avait informé, en venant le voir dans son bureau avec une pochette contenant ces dessins. "Il m'a dit : 'Je te laisse le dossier, tu regardes. Tout cela sera utilisé un jour contre moi, ça peut nuire à Grasset, à toi de me dire si tu me renouvelles ta confiance'", confie au quotidien Olivier Nora.Cette confiance, l'éditeur a manifestement décidé de la renouveler, puisque Yann Moix a continué d'être édité par la prestigieuse maison. "Je ne connais pas beaucoup de personnes qui viennent spontanément confier à leur éditeur des secrets de cette nature", se justifie-t-il aujourd'hui. Ce secret a fini par éclater au grand jour le 26 août. L'Express a révélé les faits et Yann Moix les a reconnus dans la foulée dans les colonnes de Libération.Ces révélations perturbent un peu plus la sortie d'Orléans, le dernier livre de Yann Moix. Le récit qu'il y fait de son enfance a suscité de vives réactions dans sa famille, qui l'accuse d'avoir été le bourreau de son petit frère.