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Un doc revient sur la Beat Generation de Kerouac

Dans l'Amérique prospère et conservatrice de l'après-guerre, un mouvement de poètes et d'écrivains anti-conformistes emmené par Jacques Kerouac pousse toute une génération à bousculer l'ordre établi. Porteur de tous les symboles de la rebellion, l'auteur de "Sur la route" était pourtant tout à fait conservateur. Le documentaire "Le Retour de la Beat Generation", proposé jeudi soir sur France 5, revient sans complaisance sur ce mouvement essentiel, à l'origine de la montée de la contre-culture des années 60.
Article rédigé par franceinfo - Laure Narlian
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Jack Kerouac
 (Ego Productions)

Dans les années 50, la Beat Generation fait souffler un vent de fronde sur la jeunesse, qui se découvre un appétit de liberté inextinguible. Tous les domaines sont touchés par ce désir de vivre sans entraves, du sexe à l'ordre social, en passant par la créativité, la façon de se vêtir, de penser, de rêver, de voyager et même de prier (avec l'intérêt pour le chamanisme et les philosophies orientales).

La Beat Generation rejetait le système
D'origine modeste, né dans une famille catholique d'agriculteurs, Kerouac est un des tout premiers à critiquer la surabondance de l'Amérique "pleine aux as" de l'après-guerre. Un des premiers à comprendre les écueils et les souffrances que peut entraîner l'hyper-matérialisme alors naissant.

"La Beat Generation voulait combattre le système, mais à sa façon", analyse un intervenant dans ce documentaire. "Ils essayaient d'échapper à ce guet-apens matérialiste pour trouver quelque chose d'autre, quelque chose de beau, de divin. Kerouac appelait à une vision béatifique - voir la face de Dieu."

Kerouac associé à tort au communisme
Ecrivain romantique épris de grands espaces et magnifiant les laissés pour compte de l'Amérique, Jacques Kerouac inaugure aussi un style syncopé inspiré du jazz et des pulsations des innovations be-bop. Il se fait connaître en pleine chasse aux sorcières communistes, l'époque du McCarthisme des années 50. Et la Beat Generation est très vite associée, à tort, au communisme. Un malentendu dû au terme "Beatnik",  que Kerouac avait en horreur; tiré de Beat mais aussi de Spoutnik, associé à l'Urss et donc aux communistes, nous apprend ce documentaire.

Si elle a inspiré la révolte étudiante française de mai 68 et l'opposition à la guerre du Vietnam, qu'a laissé la Beat Generation en héritage ? Peter Fonda, réalisateur du film culte "Easy Rider", ou Elisabeth Guigou, qui dévorait à l'époque tous les romans "beat", sont quelques uns des intervenants à livrer leurs impressions dans ce documentaire ponctué d'images d'époque.  Et si la Beat Generation avait finalement enfanté une génération perdue ?

"Le retour de la Beat Generation"
Jeudi 8 décembre 2011 à 21h44
Sur France 5

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