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Salon du Livre : des lettres et des chiffres

Pour la première fois, le géant américain de la distribution Amazon est présent au Salon du Livre. Et le numérique occupe une place de plus en plus importante.
Article rédigé par franceinfo - Pierre-Yves Grenu
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Sur le stand Amazon, pas un livre. Juste des "liseuses"
 (Culturebox)

"Bonjour, Madame, je peux vous aider ?". Le vendeur a davantage le ton Darty que celui du libraire. Sourire commercial, il récite les grandes qualités du Kindle (la "liseuse" commercialisée par le géant américain). "Il est léger, 170 grammes". Et la batterie, demande la cliente potentielle ? "C'est sa grande force.. Elle peut durer jusqu'à un mois !".

On l'aura compris, Amazon n'est pas venu à Paris pour vendre des livres. D'ailleurs, il n'y en a pas un seul sur ce stand modeste de 80 m2. Pas grand chose au regard des grandes surfaces des poids lourds de l'édition. Mais ces quelques mètres carrés sont le théâtre d'un moment historique : Amazon a mis les pieds au Salon du Livre, capitale de l'exception culturelle française. Et tout se passe sans problème, la présence du leader mondial du commerce électronique, n'effarouche personne. "Ca ne me choque pas, répète Antoine Gallimard, président du Salon et du syndicat des éditeurs (SNE). C'est une réalité. Ce sera l'occasion de débattre" de la distribution en ligne et du numérique."

Jeudi après-midi : les premiers visiteurs "professionnels" à une heure de l'inauguration
 (Culturebox)

Le numérique, il est dans tous les esprits, à défaut d'avoir pris des parts de marché. En France, il représente moins de 2% du marché du livre grand public. Et 5% seulement des Français ont déjà lu un livre électronique. Mais tout le monde, Porte de Versailles, sent bien que les choses vont changer. Editeurs et représentants des auteurs, qui négociaient depuis plusieurs années, viennent de tomber d'accord sur "les bases d'un contrat d'édition à l'ère du numérique". Les règles de la propriété intellectuelle vont être posées et un code des usages sera mis en place. Une façon d'aborder les nouveaux marchés de façon plus sereine... Et de se mettre d'accord sur une politique de prix cohérente.

"Nous souhaitons un marché numérique attractif" dit Antoine Gallimard, qui reconnaît "un souci sur le prix de vente". Trop chères les versions numériques des éditeurs français, compte-tenu des gains de productivité considérables ? "Un livre c'est du travail" rétorque le Président du Salon, "il doit avoir un certain prix". Il faudra vite trouver la bonne position du curseur. 

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