Virginie Carton : attention, nouveau talent !
« Je suis désolé ». Ca lui arrive souvent à Vincent, d’être désolé. Pour les autres, et surtout pour lui-même. Comment en est-il arrivé à demander en mariage la femme qu’il avait prévu de quitter à la fin du week-end ? Pourquoi regrette-t-il aussi souvent ses choix, ou ses non-choix ?
Vincent, on a pourtant envie d’être son ami. Il ne dissimule pas ses failles, il est immature, mais généreux. Et il marche au coup de cœur. Assez représentatif de la génération « Bref ». Dans sa quête du bonheur, il va prendre bien des détours. Et quelques coups, aussi. On s’accroche à ses basques. On ne sera pas déçu.
Ces « amours dérisoires », on les dévore d’une traite. Sans se demander vraiment dans quel registre évoluent Vincent, Marine, Raphaël, Sarah, Paul et les autres. Comédie dramatique ? Drame souriant ? Peu importe, car Virginie Carton emporte le morceau grâce à une écriture légère, virevoltante et ramassée, dépourvue d’artifices, sans chichis. Et à un très agréable tempo des mots.
Journaliste spécialisée dans la chanson française, elle convie quelque guest-stars à son pot de départ vers sa nouvelle vie d’auteur. Julien Clerc promène son petit garçon, Francis Lalanne ses cuissardes et sa future femme. On croise même un revenant, Jean-Pierre François, en gérant de boîte de nuit fâché avec l’orthographe.
Tout ceci est joyeux et mélancolique à la fois. Sur la couverture, un ballon-cœur s’apprête à s’envoler vers Malo les Bains ou le Mississipi. On s’y accroche, séduit par ce livre si prometteur.
« Des amours dérisoires » de Virginie Carton (Grasset) 186 pages – 14,50 € - en librairie le 2 mai 2012
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