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Rentrée littéraire 2017 : les choix de Culturebox

Comment faire son choix dans les 581 romans de la rentrée littéraire 2017 ? Des romans français, étrangers, des formats courts et des pavés et des découvertes... 20 romans à ne pas rater, découvrez la sélection de Culturebox.
Article rédigé par franceinfo - Laurence Houot et Anne Brigaudeau
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 18min
Librairie Gibert Joseph, Paris, septembre 2017
 (DENIS MEYER / HANS LUCAS / AFP)
LES ROMANS FRANCAIS :
1
"Summer", Monica Sabolo
L'histoire :
"Summer" a disparu un jour d'été aux bords du lac Léman. Vingt-quatre ans après, Benjamin ne se remet pas de la disparition de sa soeur, jamais élucidée. Dissipera-t-il le mystère ?

Pourquoi on a aimé :
"Summer" (JC Lattès), de Monica Sabolo est un roman envoûtant où sont mis à jour, sous une plume musicale, les lourds secrets d'une bourgeoisie clinquante, et les mirages d'une jeunesse dorée. La romancière évoque à merveille un royaume du toc et du strass, où les sentiments sonnent faux. Si l'atmosphère est plus onirique que dans son précédent roman, "Crans-Montana", la veine est la même, qui retourne le couteau dans la plaie et sonde les violences que la richesse autorise.
(JC Lattès, 222 pages, 19€)
2
"Fief", David Lopez
L'histoire :
Jonas et sa bande de copains, dans une zone périurbaine, coincée entre la campagne et la ville. Ils fument, jouent aux cartes, boivent… Jonas boxe et voit une fille Wanda, à qui il prodigue ses bons soins… 

Pourquoi on a aimé :
Parce que "Fief" est un roman radical, écrit au cordeau. L'auteur s'est emparé de la langue, riche, drôle, poétique "des banlieues" (dirons-nous pour simplifier). Ni manifeste, ni politique, "Fief" est entièrement investi par une langue, que le jeune romancier manie comme le boxeur soigne sa droite, le rappeur maîtrise son flow : avec invention, avec vivacité, avec précision. "Ce livre est né de la décomplexion, d'un affranchissement à l'instance littéraire", nous explique David Lopez dans une interview. "Fief" est l'une des bonnes surprises de cette rentrée.
(Seuil - 252 pages - 17.50€)
Le romancier David Lopez
 (Hermance Triay)
3
"Nos richesses", Kaouther Adimi
L'histoire :
Deux récits entrelacés. D'un côté, Alger, 1935, Edmond Charlot a 20 ans. Il rêve d'ouvrir une librairie. Le jeune homme aimerait un endroit "qui ne serait pas juste un commerce mais un lieu de rencontres et de lecture". Il se lance et édite les plus grands auteurs de son époque. 2017, Ryad, 20 ans, étudiant à Paris, vient à Alger pour vider et repeindre la librairie d'Edmond Charlot, à l'abandon...

Pourquoi on a aimé :
"Nos richesses" est un hymne au livre et à la littérature, à travers le portrait de ce grand éditeur, mais aussi un portrait de l'Algérie, et d'Alger. La romancière raconte l'Algérie d'hier et  l'Algérie d'aujourd'hui autour du journal d'Edmond Charlot, qu'elle a imaginé, dans une partition qui laisse place aux silences, au hors champs, pour dire les violences, la guerre, les liens brisés, les incompréhensions.
(Seuil - 215 pages - 17 €)

4 - "L'Art de perdre", Alice Zéniter

L'histoire :
Elle nous est racontée par Naïma, la narratrice, jeune Parisienne vive, cultivée et petite-fille de harki, comme l'auteure Alice Zeniter, dans une fresque qui court sur trois générations. Son grand-père Ali est un montagnard kabyle, devenu un "harki" pendant la guerre d'Algérie. Il a a quitté la France en 1962. Hamid, le père de Naïma, débarqué par la même occasion à Marseille dans les campements de fortune, avant de s'installer avec sa famille dans un HLM en Normandie. Hamid, a appris à lire et à écrire le français et ne parle jamais de l’Algérie ni de son enfance… Naïma brise un tabou en retournant en Algérie sur les anciennes terres familiales…

Pourquoi on a aimé :
Parce que la romancière déroule la pelote générationnelle et ressuscite une mémoire ensevelie, enfouie au creux des gestes et des souvenirs. On connaissait jusque là Alice Zeniter comme l'auteur virtuose de romans cérébraux, elle habille ici de chair son récit comme jamais, en succession de scènes vibrantes. "L'art de perdre" a déjà reçu le prix littéraire du monde, et est en piste pour de nombreux grands prix de la rentrée.
(Flammarion - 514 pages- 22 euros)
Alice Zeniter a reçu le prix littéraire du Monde 2017 pour "L'art de perdre" (Flammarion)
 (Lewis Joly / JDD / SIPA)
5
"Un certain M. Pikielny", François-Henri Désérable
L'histoire :
Intrigué par quelques lignes de "La promesse de l'aube", le narrateur décide d'enquêter sur ce petit homme" à la "barbe roussie par le tabac" et aux airs de "souris triste", qui y apparaît fugitivement. Une enquête historique, sur les traces de la communauté juive lituanienne, exterminée par les nazis et leurs affidés pendant la seconde guerre mondiale, mais aussi littéraire...

Pourquoi on a aimé :
François Henri Désérable, romancier enjôleur, sait à merveille jouer d'une écriture de la profusion pour mieux nous prendre dans les filets d'une fiction à mille tours (L'historique, autobiographique, conversationnelle ...). Une digression virtuose sur la littérature, cette fiction qui se fait vérité.
(Gallimard, 270 pages, 19,50 euros) 
6
"Bakhita", Véronique Olmi
L'histoire :
"Bakhita", est le récit d'un destin extraordinaire, celui de Bakhita, esclave soudanaise, enlevée dans son village du Darfour, qui a traversé l'enfer de l'esclavage et a réussi à gagner l'Europe où elle est devenue religieuse. Bakhita a été canonisée par le pape en 1992.

Pourquoi on a aimé :
Le roman de Véronique Olmi donne une voix à Bakhita, pour dire ce pour quoi elle avait si peu de mots. Ses souffrances, ses tourments, son calvaire, mais aussi la charge immense d'amour qui déborde d'elle et qui la porte toujours du côté de la vie. Un très beau roman de cette rentrée, qui figure dans plusieurs sélections des prix littéraires 2017.
(Albin Michel - 460 pages - 22,90 euros)
 
7
"Un loup pour l'homme", Brigitte Giraud
L'histoire :
Brigitte Giraud, née en 1960 à Sidi Bel-Abbès, raconte sous forme romancée l'histoire de ses parents. Celle de son père, conscrit anonyme envoyé dans une guerre perdue, et celle de sa mère enceinte, partie rejoindre son mari en Algérie.

Pourquoi on a aimé :
Parce que ce beau roman de Brigitte Giraud apporte une pièce qui fait défaut, celle de la mémoire des conscrits pères de famille, et des femmes d'appelés. Avec son écriture singulière, imagée et sans emphase, Brigitte Giraud nous rend sensibles ses vies précieuses et menacées. Deux à trois générations plus tard, il est plus que temps, en effet, de raconter "cette guerre qui n'a pas eu lieu". Et de déterrer enfin et sans fin les secrets de ces garçons de vingt ans, à qui on a volé leur jeunesse et parfois leur vie, comme ici fait magistralement. 
(Flammarion - 260 pages - 19 €)
8
"Le jour d'avant", Sorj Chalandon
L'histoire :
Michel a perdu son frère Joseph dans la catastrophe du 27 décembre 1974 qui tua 42 mineurs dans la fosse 3 bis de Lievin. Devenu adulte, Michel a quitté le Nord, s'est marié, a fait sa vie, sans jamais cesser de ruminer sa vengeance.

Pourquoi on a aimé :
Parce qu'on y retrouve la langue juste de Sorj Chalandon, et que "Le jour d'avant"  n'est pas seulement un roman sur les "gueules noires" des mines du Nord, mais aussi parce qu'il y creuse le sujet de la vérité de chaque homme, qu'il avait magnifiquement abordée dans son précédent roman "Profession du père".  "Ce n’est pas un livre sur la vengeance que vous aurez entre les mains mais un roman sur la culpabilité. J’aime Michel. Il me touche profondément car je lui ai légué ma colère. Mais c’est une âme noire, pas une gueule noire", explique le romancier dans l'interview qu'il nous a accordée.
(Grasset - 326 pages - 20,90 €)
9
"Légende d'un dormeur éveillé", Gaëlle Nohant
L'histoire :
C'est un roman ? Non, lecteur, c'est une épopée. C'est l'histoire, qui vous emporte, des mille vies de Robert Desnos, rimeur, conteur, noceur, marcheur, rêveur, et résistant héroïque, qui partit un jour de Compiègne pour aller "où le destin de notre siècle saigne", comme l'écrivit Aragon.

Pourquoi on a aimé :
Parce que de la vie trépidante de Robert Desnos, Nohant tire un récit haletant, où ne manquent au décor ni les voix éraillées des premières chanteuses de jazz, ni l'irrésistible attrait des amoureuses émancipées des années 20. Dans un café parisien de la Butte aux Cailles, un soir de juin mi-pluie mi-soleil, cette romancière de 44 ans, frêle et enthousiaste, nous a confié "être tombée amoureuse à 16 ans" de Robert Desnos. Pour rendre justice à son poète de chevet, qui "la consolait de tout", elle a choisi une forme littéraire grand public : "le roman, parce qu'il apporte la vie".
(Éditions Héloïse d'Ormesson - 540 pages – 23 €)
La romancière Gaëlle Nohant
 (David Ignaszewski-koboy/Éditions Héloïse d'Ormesson)

10 - "Trois jours chez ma tante", Yves Ravey

L'histoire :
Marcello Martini a quitté la France depuis une vingtaine d'années quand il est convoqué par sa tante. La vieille dame finit ses jours dans une maison de retraite. Elle lui annonce qu'elle va lui couper les vivres en interrompant le virement mensuel effectué sans faute depuis 20 ans. Et ce n'est pas tout : elle envisage de le déshériter. Il rentre au pays et passe trois jours auprès de sa vieille tante, prêt à tout pour sauver sa peau…  

Pourquoi on a aimé :
Parce qu'Yves Yves Ravey, le champion olympique du suspense feutré !
(Éditions de Minuit – 192 pages – 15 €)

11 - "Kong", Michel Le Bris

L'histoire :
"Kong" raconte la genèse du mythe King Kong, et l'histoire époustouflante de ses auteurs, grands explorateurs des années 20.

Pourquoi on a aimé :
Parce qu'en admirateur de Stevenson, Michel le Bris fait bien plus que retracer la genèse de ce film exceptionnel. Sur neuf cents pages, il nous plante le décor de ces années 20, la soif de nouveaux horizons, la conquête du ciel et de l'espace, et la magie du cinéma, où tant reste à inventer. Il nous fait vivre mille aventures cocasses et terrifiantes, où défilent guerriers, aviateurs, exploratrices, princes déchus et dictateurs tout neufs.
(Grasset, 950 pages, 24,90 euros)

12 - "Nos vies", Marie-Hélène Lafon

L'histoire : Gordana, petite trentaine, blonde décolorée, plantureuse, travaille au Franprix de la rue du Rendez-vous, Paris 12e, caisse quatre. Jeanne, la narratrice de l'histoire, jeanne, retraitée, l'observe, comme elle observe tous ces passants qu'elle croise, avant de leur imaginer une vie.

Pourquoi on a aimé :
Première raison, le bonheur de déguster la prose de Marie-Hélène Lafon. La romancière avait jusqu'ici creusé les univers ruraux, qu'elle connait bien, elle sonde avec le même talent le monde urbain. Ensuite parce que "Nos vies" est un roman dans le roman, qui donne au lecteur l'occasion d'observer l'écrivain à l'œuvre. 
(Buchet-Chastel – 182 pages – 15 €)
13
"Sciences de la vie", de Joy Sorman
L'histoire :
Ninon Moïse est le plus récent maillon d'une famille frappée par une malédiction. Depuis le 16e siècle, toutes les premières nées de la famille Moïse sont touchées par la maladie. Le mal touche tantôt le corps, tantôt l'esprit, parfois les deux. Ninon à l'âge de 17 ans est à son tour touchée par une maladie, elle pioche une "allodynie tactile dynamique", qui rend insupportable tout contact avec le haut de son corps. Comptant bien se débarrasser de son mal, elle se lance dans une véritable épopée médicale …

Pourquoi on a aimé :
Parce que Joy Sorman, comme chaque fois,  s'est immergée dans son sujet et qu'elle livre un roman à la fois documenté et très romanesque. 
(Seuil - 266 pages - 18€)
La romancière Joy Sorman
 (Hermance Triay)
14
"Une chance folle", d'Anne Godard
L'histoire : Magda est toute petite, 9 mois, ne parle pas, ne marche pas, quand une bouilloire d'eau brûlante lui tombe sur le corps. Elle n'en a aucun souvenir. Mais sa mère a tout noté dans un carnet. Et finalement on peut dire qu'elle a eu une chance folle… 

Pourquoi on a aimé :
Parce qu'Anne Godard tente l'impossible. Mettre des mots sur l'indicible "Ecrire est autre chose que parler, c’est creuser dans les profondeurs vers quelque chose d’incommunicable dans l’expérience", nous confiait Anne Godard dans une interview lors de la sortie de son roman.
(Editions de Minuit – 142 pages – 14 €)

15 - "Ma Reine", Jean-Baptiste Andrea

L'histoire :
Eté 1965. Shell, 12 ans, vit avec ses vieux parents dans une station-service perdue quelque part dans la vallée de l'Asse, en Provence. Shell est un garçon un peu différent. Il ne comprend pas toujours le monde qui l'entoure, n'a pas toujours les réactions que l'on attend d'un enfant de son âge. Viré de l'école, il a peur d'être "placé". Alors il part en guerre, espérant ainsi devenir un homme, et échapper au destin qu'on lui promet…

Pourquoi on a aimé :
Parce que "Ma Reine" est une voix, celle de l'enfance, d'abord, celle de la différence, aussi. Le romancier invente une langue, faite d'images et de sensations qui composent un tableau onirique. Cela faisait longtemps, depuis "Quand j'avais cinq ans je m'ai tué", de Howard Buten, peut-être, que l'on n'avait pas lu un roman plongeant dans l'enfance avec cette justesse. 
(L'Iconoclaste – 222 pages – 17 €)

16 - "Le courage qu'il faut aux rivières", d'Emmanuelle Favier

L'histoire :
Manushe est une "vierge jurée". En Albanie, c'est comme ça que l'on appelle les femmes qui décident de devenir des hommes, et promettent en échange de renoncer pour toujours à leur féminité.
 
Pourquoi on a aimé :
Parce que ce premier roman imprégné de mystère aborde avec finesse  la question du genre et du désir.
(Albin Michel – 224 pages – 17 €)
Emmanuelle Favier, auteure de "Le courage qu'il faut aux rivières" (Albin Michel)
 (Astrid di Crollalanza)

LES ROMANS ETRANGERS :
17
"Underground Railroad", Colson Whitehead
L'histoire : Cora, fille et petite-fille d'esclave, s'échappe de la plantation de coton où elle subit, comme ses pairs la violence des maîtres. Elle emprunte les trains clandestins de l'Underground rail road" pour échapper à la traque d'un impitoyable chasseur d'esclaves, et rejoindre, après mille péripéties et souffrances, des terres plus clémentes.

Pourquoi on a aimé :
En faisant du réseau d'aide aux esclaves un vrai chemin de fer, ses locomotives, ses tunnels secrets, ses conducteurs clandestins, Colson Whitehead offre une colonne vertébrale romanesque à un récit par ailleurs très documenté et réaliste, qui retrace l'histoire de l'esclavage aux États-Unis, et le trajet qu'emprunte Cora, ce voyage à travers le pays, comme la métaphore du chemin à parcourir pour conquérir sa liberté.
(Albin Michel - traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Serge Chauvin – 397 pages – 22 € )
Colson Whitehead, Paris, juin 2017
 (Mollona / Leemage / AFP)
18
"Par le vent pleuré", Ron Rash
L'histoire :
Eté 68, le fameux "Summer of love" bat son plein, mais dans les régions reculée des Appalaches, la révolution se fait entendre en échos, avec l'arrivée de Ligeia, une jeune fille délurée qui va bouleverser la vie de deux frères coincés par l'éducation ultra rigide de leur grand-père.

Pourquoi on a aimé :
Parce que "Par le vent pleuré" revient sur les années 60 et ce vent de liberté qui a soufflé sur les Etats-Unis et en Europe, et aussi parce que c'est un roman à l'allure simple, qui au fil de la lecture se révèle une épaisseur époustouflante. "Je voulais réussir à faire un livre comme "L'étranger" de Camus, nous disait Ron Rash lors d'une interview en septembre. 
(Seuil - traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Reinharez - 208 pages – 19,50 € ).
19
"Me voici", Jonathan Safran Foer
L'histoire : 
Jacob vit avec sa femme et ses trois enfants à Washington. Le roman s'ouvre juste au moment où Jacob sent que "tout va exploser". Son fils aîne a fait une bêtise au lycée qui met en péril l'organisation de sa Bar mitsva, sa femme a découvert qu'il échangeait des sextos avec une collègue de travail... 

Pourquoi on a aimé :
D'abord parce que c'est un pavé dans lequel on peut s'installer. "Me voici" est un roman qui conjugue la drôlerie et la tragédie, et qui aborde avec autant de méticulosité le plus trivial du quotidien avec l'histoire avec un grand H. L'un des romans de cette rentrée à ne pas rater.
(L'Olivier - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Stephane Roques - 750 pages – 24,50 €)
20
"Paysage perdu" Joyce Carol Oates
L'histoire :
"Paysage perdu n'est pas vraiment un roman. La romancière américaine y a consigné ses souvenirs, son enfance pauvre et heureuse dans une ferme de l'état de New York, son adolescence, ses années d'études, ses débuts en écriture, son mariage... 

Pourquoi on a aimé :
Parce que dès les premières lignes, on est happé. Joyce Carol Oates a ce talent pour s'emparer du moindre détail insignifiant et d'en faire littérature. Par exemple : faire le récit de son enfance à la ferme par la voix du coq qu'elle avait adopté et prénommé "Heureux". Ce livre est une plongée dans l'univers d'une romancière, dans la génèse d'une oeuvre, et au bout du compte, et aussi, qui fait le portrait d'une belle personne. 
(Philippe Rey – Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Claude Seban - 420 pages – 24 €)*

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