"Une place à prendre" de J.K. Rowling : sexe, drogue et intrigues villageoises
L'écrivain britannique, qui a vendu 450 millions d'exemplaires des aventures de son petit sorcier dont la dernière remonte à 2007, peut compter sur la fidélité impatiente de ses fans. Son roman, intitulé "The Casual Vacancy" ("Une place à prendre" dans sa version francophone qui sort vendredi), aurait déjà atteint un million d'exemplaires de pré-commandes. Et les libraires britanniques s'attendent à ce qu'il soit le livre de fiction le plus vendu de l'année.
"Auteur la plus libre du monde"
"C'est l'une des plus grosses sorties du 21e siècle", commente Philip Stone, journaliste au Bookseller magazine. "Je pense que 99,9% d'entre nous (dans l'industrie du livre) prédisent qu'il sera directement numéro un des ventes", déclare-t-il. Si bien que l'écrivain milliardaire de 47 ans peut se payer le luxe de ne pas se soucier des conséquences financières d'éventuelles mauvaises critiques. "Je suis l'auteur le plus libre au monde. Je peux faire ce que je veux", reconnaît J.K. Rowling dans une récente interview au Guardian. "Si quelqu'un dit 'C'est terriblement mauvais, retournez à vos sorciers', évidemment je ne vais pas faire la fête. Mais je pourrai vivre".
Drogue, prostitution, désir sexuel adolescent
Si la maison d'édition, Little, Brown Book Group, a laissé filtrer quelques détails, seuls de rares journalistes ont eu accès au livre à l'avance, sous haute sécurité comme au summum de la "Pottermania". Le point de départ de ce roman qui se déroule à Pagford, charmant village imaginaire du sud-ouest de l'Angleterre, est la mort d'un membre du conseil municipal. Les habitants commencent alors leurs manigances pour trouver un remplaçant acquis à leur cause: débarrasser Pagford de la gestion d'une cité HLM sordide. "Notre société est extraordinairement snob, c'est une mine (pour l'écriture). La classe moyenne est tellement drôle", commente J.K. Rowling, qui dans ce livre aborde des thèmes très éloignés de l'univers de ses jeunes sorciers, comme la dépendance à l'héroïne, la prostitution, les familles monoparentales et le désir sexuel adolescent.
Le conte de fée de J.K. Rowling
"Il y a certaines choses qu'on ne fait pas dans la littérature fantastique", explique-t-elle avec humour au magazine New Yorker. "On ne fait pas l'amour à côté des licornes. C'est une règle intangible. C'est de mauvais goût". Mère de trois enfants, Joanne Rowling, possède d'immenses demeures à Edimbourg et Londres. Avec une fortune estimée à 560 millions de livres (703 million d'euros) selon le Sunday Times, cette femme blonde est désormais à la tête d'un empire commercial, Harry Potter se déclinant en huit films à gros succès, en parcs à thème, en jouets et en jeux vidéo. Mais au début des années 1990, quand elle écrit son premier "Harry Potter", elle souffre de dépression, vit d'allocations et élève seule sa fille, après l'échec de son premier mariage avec un journaliste portugais.
Inspiré de son adolescence malheureuse
Une expérience dont elle s'est nourrie pour écrire "The Casual Vacancy", également inspiré de son enfance passée dans des villages semblables à Pagford. "Je me suis remémorée ce qu'était l'adolescence, et ce n'était pas une période particulièrement heureuse de ma vie", a confié au Guardian J.K. Rowling, qui a vu sa mère tomber malade alors qu'elle avait quinze ans et ne s'entendait pas avec son père.
Aujourd'hui, l'écrivain travaille à deux autres livres pour jeunes enfants.
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