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Quelques idées de romans à glisser sous le sapin

Le livre reste le cadeau préféré des Français, alors n'hésitez pas à en glisser sous les sapins. Culturebox vous propose une sélection parmi les bonnes parutions de l'année 2017.
Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6 min
Dans une librairie, rentrée littéraire septembre 2017
 (ISA HARSIN/SIPA)
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PREMIERS ROMANS
  • "Fief", de David Lopez
Avec "Fief" (Seuil), David Lopez signe sur le plan formel le roman le plus radical de la rentrée. L'action se déroule entre la campagne et la ville, entre les tours et les pavillons, mais surtout dans les mots. Le romancier met en scène cette langue composite avec virtuosité et fait émerger de ce monde délaissé, de cet "entre-deux" sans perspective, une poésie sans limite. Un beau travail d'écriture. (Seuil - 252 pages - 17.50€)
 
  • "Ma Reine", de Jean-Baptiste Andrea
"Ma Reine" est un conte initiatique qui met en scène dans la vallée d'Asse la vie de Shell, un enfant différent, parti faire la guerre parce qu'il veut devenir adulte. En chemin, il croise Viviane, qui va devenir "Sa Reine". Un premier roman touchant, couronné par plusieurs prix. (L'Iconoclaste – 222 pages – 17 €)
 
  • "Le courage qu'il faut aux rivières", d'Emmanuelle Favier
Un premier roman empreint de mystère, inspiré par la coutume des "vierges jurées", ces femmes albanaises renonçant à leur féminité pour vivre comme des hommes. (Albin Michel – 224 pages – 17 €)
 
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ROMANS FRANÇAIS
  • "Vernon Subutex 3", de Virginie Despentes 
Virginie Despentes conclut sa trilogie "Vernon Subutex" avec un 3e opus plus dark que jamais. On y retrouve Vernon, le disquaire gourou qui avait agrégé autour de lui et de sa musique une petite communauté joyeuse et pacifique. La bande poursuit un temps son rêve de communion fraternelle avant de se prendre en pleine tête la barbarie, la violence et le terrorisme. La claque finale. (Grasset - 400 pages - 19,90 €)
 
  • "Bakhita", de Véronique Olmi
Bakhita, esclave soudanaise devenue religieuse, a été canonisée par le pape en 1992. Véronique Olmi scande ce destin extraordinaire dans un roman palpitant et profond, qui interroge sur la liberté, l'amour, et la foi. Le roman de Véronique Olmi donne une voix à Bakhita, pour dire ce pour quoi elle avait si peu de mots. Ses souffrances, ses tourments, son calvaire, mais aussi la charge immense d'amour qui déborde d'elle et qui la porte toujours du côté de la vie. Un très beau roman récompensé par le prix Fnac. (Albin Michel - 460 pages - 22,90 euros)
 

  • "Le jour d'avant", de Sorj Chalandon
"Le jour d'avant", de l'écrivain et journaliste Sorj Chalandon, est enraciné dans la noirceur des mines et des terrils du Nord, avec comme point de départ la catastrophe du 27 décembre 1974 qui tua 42 mineurs dans la fosse 3bis de Lievin. Un hommage aux "gueules noires" et le portrait magnifique et déchirant d'un homme perdu. (Grasset - 326 pages - 20,90 €)
 

Et aussi plein d'idées à piocher dans les romans couronnés par les prix
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ROMANS ETRANGERS
  • "Me voici", de Jonathan Safran Foer, traduit de l'anglais (États-Unis) par Stéphane Roques
"Me voici", troisième roman de Jonathan Safran Foer (auteur rare), raconte l'histoire d'une famille juive américaine se désagrégeant en même temps qu'une catastrophe naturelle menace d'anéantir Israël. Un roman brillant et drôle, qui d'un point microscopique réussit à embrasser le monde. (L'Olivier – 739 pages – 24,50€)
 
  • "Par le vent pleuré", de Ron Rash, traduit de l'anglais (États-Unis) par Isabelle Reinharez
"Par le vent pleuré", de l'écrivain américain Ron Rash, raconte l'histoire de deux frères marqués à jamais par la rencontre à l'adolescence d'une sirène perdue. L'Amérique des Appalaches, les années 60... Un nouveau roman magnifique et trépidant par l'auteur du "Chant de la Tamassee" (Seuil, 2016).(Seuil – 208 pages – 19,50 €)
 
  • "Underground Railroad", de Colson Whitehead, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Serge Chauvin
"Underground Railroad", le 6e roman de Colson Whitehead est l'histoire de Cora, esclave dans une plantation de Géorgie, qui s'enfuit grâce à un chemin de fer clandestin conduisant les esclaves du Sud vers les États plus cléments du Nord. Un roman qui mêle réalisme et fantastique, dans les pas des esclaves, de l'enfer à l'affranchissement. En faisant du réseau d'aide aux esclaves un vrai chemin de fer, ses locomotives, ses tunnels secrets, ses conducteurs clandestins, Colson Whitehead offre une colonne vertébrale romanesque à un récit par ailleurs très documenté et réaliste, qui retrace l'histoire de l'esclavage aux États-Unis, et le trajet qu'emprunte Cora, ce voyage à travers le pays, comme la métaphore du chemin à parcourir pour conquérir sa liberté.
(Albin Michel – 397 pages – 22 €)
 
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NOS DEUX NOBEL
  • "Alma", de J.M.G. Le Clézio
"Alma" est le récit de deux destins croisés. Celui de Jérémie Felsen, un Français parti à l'île Maurice sur les traces de ses ancêtres, et celui de "Dodo", un cousin éloigné qui porte le même patronyme, mais que l'on prononce "Fe'sen". Dodo, c'est aussi l'animal, qui occupe une place centrale dans ce roman. On retrouve avec "Alma" l'ample prose poétique de Le Clézio, et aussi tous les thèmes qui jalonnent son œuvre : l'océan, la nature, l'oppression, et au cœur de tout, les mots et la langue. Un cadeau. (Roman – Gallimard – 338  pages – 21€)
Patrick Modiano et J.M.G. Le Clézio
 (Francesca Mantovani / éditions Gallimard)
  • "Souvenirs dormants" (roman) "Nos débuts dans la vie" (théâtre), de Patrick Modiano
Premières publications depuis "Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier", en 2014, année où il a reçu son Nobel. On le retrouve avec "Souvenirs dormants", et avec joie, comme on reprend le fil d'un rêve qui se répète, familier. "Souvenirs dormants" est la quintessence de ce qui lui a valu son prix Nobel : cet "art de la mémoire avec lequel il évoque les destinées humaines les plus insaisissables". On peut offrir par la même occasion la pièce de théâtre "Nos débuts dans la vie", publiée en même temps, et dont l'écriture, dit l'écrivain, lui a permis de rebondir après le Nobel. Un contrechamp à "La Mouette", de Tchekhov, qui met en scène le personnage principal du roman (Roman - Gallimard –105 pages – 14.50 € et Théâtre - Gallimard – 92 pages – 12 €)
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NON FICTION QUI SE LIT COMME UN ROMAN
  • "Paysage perdu - Naissance d'un écrivain", de Joyce Carol Oates, traduit de l'anglais (États-Unis) par Claude Seban
"Paysage perdu" est un ouvrage hybride et merveilleux dans lequel la romancière américaine revient sur son enfance et sur sa jeunesse. Un livre qui démontre la puissance littéraire de Oates autant qu'il éclaire son œuvre. On peut offrir en même temps "L'Herne - J. C. Oates", ouvrage collectif dirigé par Tanya Tromble et Caroline Marquette (Philippe rey - 432 pages - 24 € / L'Herne - 328 pages - 33 €)
 
  • "Notre histoire", de Rao Pingru, traduit du chinois par François Dubois
Un magnifique récit en mots et en images, par Pingru, devenu peintre et écrivain à près de 90 ans, pour raconter sa vie à ses enfants et à ses petits-enfants, dans "Notre histoire". Il raconte avec ses mots, et sa poésie ("J'ai toujours été amateur de choses littéraires depuis que je suis tout jeune") tous ces "petits riens qui laissent sans raison particulière une profonde empreinte dans le cœur de gens ordinaires comme nous, devenant avec le temps des souvenirs d'une valeur inestimable".(Seuil – 360 pages – 23 euros)
Rao Pingru à Paris le 24 janvier 2017
 (Laurence Houot / Culturebox)
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DANS LA PLEIADE
On peut aussi piocher dans les nouveautés du catalogue de la Pléiade : l'œuvre de l'écrivain américain Philip Roth, l'intégrale des nouvelles de William Faulkner, l'œuvre de Michel Tournier, de Blaise Cendrars ou de Madame de Staël.

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