Cet article date de plus de neuf ans.
Michel Houellebecq pourrait être candidat à l'Académie française
L'écrivain Michel Houellebecq a fait part de son intérêt pour entrer à l'Académie française, mardi, lors d'un entretien sur RTL. L'auteur du roman controversé "Soumission", qui s'arrache en librairies depuis sa sortie le 7 janvier, revient également dans cette interview sur les attentats à Paris, sur la liberté d'expression, sur l'Islam et sur la une de Charlie Hebdo. Et se montre peu optimiste.
Publié
Temps de lecture : 5min
"Les ennemis de la liberté d'expression sont toujours là"
Dans cet entretien diffusé mardi sur RTL, Michel Houellebecq assure ne pas être gêné par la protection policière dont il fait l'objet depuis l"attentat à Charlie Hebdo. "Pour ne pas les faire se déplacer pour rien, ça oblige à faire des listes de courses. À part ça, ça ne change rien. Je ne trouve pas ça gênant", témoigne-t-il.
L'écrivain se montre peu optimiste et continue à défendre la liberté d'expression. "On pratique le parti de ceux qui disent : 'La liberté d'expression c'est très bien mais il ne faut pas blasphémer, il ne faut pas insulter les religions", souligne-t-il. Ce point de vue "n'a pas baissé, il a même reçu un renfort de poids avec le Pape, dont je n'ai pas du tout apprécié les déclarations, ça m'a consterné. Les ennemis de la liberté d'expression sont toujours là", déplore-t-il.
Michel Houellebecq pense que les attentats sont "une grosse victoire pour les jihadistes" en dépit des nombreuses manifestations. "Ces gens ont pour projet de déclencher une guerre civile en France. La seule chose qui leur manque, c'est des adversaires."
"L'Islam est une religion de paix et d'amour"
"L'Islam est en train de payer très lourdement le fait de ne pas avoir, contrairement au catholicisme, une hiérarchie spirituelle, avec les évêques, le pape.", analyse-t-il. "Je suis persuadé que s'il y avait une autorité spirituelle analogue au pape dans l'Islam, en moins de vingt ans il n'y aurait plus de jihadistes. Parce qu'ils n'oseraient pas braver le péril d'être retirés de la communauté des fidèles."
La dernière couverture de Charlie Hebdo ? "Je ne pensais pas, vu le caractère qui me paraissait particulièrement gentil du dessin, que les réactions seraient aussi vives.", s'étonne-t-il. "On peut discuter sur les atteintes à la vie privée et la diffamation. Mais la liberté d'expression doit permettre de s'attaquer à la religion."
"L'Islam est une religion de paix, de tolérance et d'amour", dit-il aussi, regrettant ses propos passés envers cette religion. "J'aurais mieux fait de me taire. L'Islam est peut-être la religion la plus simple et donc la plus sincère."
"Je pourrais être un candidat valable" à l'Académie française
Alors qu'on l'interrogeait sur le soutien d'Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française, Michel Houellebecq a répondu: "l'Académie française oui, c'est gentil. En même temps, ils ont déjà eu des problèmes avec (Alain) Finkielkraut. Il y a eu des polémiques, je ne sais pas si je vais leur imposer ça tout de suite".
"Je pense que je pourrais être utile sur certains mots. J'aurais des opinions. Oui, éventuellement, je pourrais être un candidat valable", a ajouté l'auteur.
L'Académicien Finkielkraut divise au Quai de Conti
Alain Finkielkraut, auteur en 2013 d'un essai à succès sur l'identité nationale et l'immigration, "L'identité malheureuse", a été élu le 10 avril 2014 à l'Académie française au fauteuil de Félicien Marceau, dès le premier tour, en dépit de la polémique qui avait précédé le scrutin.
La candidature du polémiste anticonformiste, taxé de réactionnaire par ses détracteurs, avait divisé le petit monde feutré du Quai de Conti: personnalité "trop clivante", jugeaient en coulisses les académiciens opposés à son élection, certains allant jusqu'à évoquer l'entrée à l'Académie du Front national.
Le soutien d'Hélène Carrère d'Encausse à Houellebecq
Mercredi dernier, lors d'un entretien à la télévision suisse RTS Hélène Carrère d'Encausse s'était montrée enthousiaste à l'idée d'une candidature de Michel Houellebecq. "Je trouverais ça bien. Je le soutiendrais, simplement je ne sais pas si cela correspond à son désir", avait-elle déclaré.
"Houellebecq est un grand écrivain (...) il nous raconte notre temps. C'est un sociologue de notre temps (...) En grossissant le trait, il voit les grandes tendances. C'est ce qui rend son livre extrêmement intéressant", avait ajouté le secrétaire perpétuel de l'Académie française.
Interrogée par l'AFP, l'institution fondée en 1635 par Richelieu a fait savoir que ses 40 fauteuils étaient "tous pourvus". "Un fauteuil doit être vacant pour recevoir officiellement les candidatures", a-t-on ajouté de même source.
L'Académie est chargée de veiller au respect de la langue française et d'en composer le dictionnaire. Elle attribue aussi des prix, dont le Grand prix du roman, décerné cette année le 30 octobre. Elle décrypte aussi en ligne les pièges du français sur sa page "Dire, ne pas dire" et répond aux questions des internautes.
Dans cet entretien diffusé mardi sur RTL, Michel Houellebecq assure ne pas être gêné par la protection policière dont il fait l'objet depuis l"attentat à Charlie Hebdo. "Pour ne pas les faire se déplacer pour rien, ça oblige à faire des listes de courses. À part ça, ça ne change rien. Je ne trouve pas ça gênant", témoigne-t-il.
L'écrivain se montre peu optimiste et continue à défendre la liberté d'expression. "On pratique le parti de ceux qui disent : 'La liberté d'expression c'est très bien mais il ne faut pas blasphémer, il ne faut pas insulter les religions", souligne-t-il. Ce point de vue "n'a pas baissé, il a même reçu un renfort de poids avec le Pape, dont je n'ai pas du tout apprécié les déclarations, ça m'a consterné. Les ennemis de la liberté d'expression sont toujours là", déplore-t-il.
Michel Houellebecq pense que les attentats sont "une grosse victoire pour les jihadistes" en dépit des nombreuses manifestations. "Ces gens ont pour projet de déclencher une guerre civile en France. La seule chose qui leur manque, c'est des adversaires."
"L'Islam est une religion de paix et d'amour"
"L'Islam est en train de payer très lourdement le fait de ne pas avoir, contrairement au catholicisme, une hiérarchie spirituelle, avec les évêques, le pape.", analyse-t-il. "Je suis persuadé que s'il y avait une autorité spirituelle analogue au pape dans l'Islam, en moins de vingt ans il n'y aurait plus de jihadistes. Parce qu'ils n'oseraient pas braver le péril d'être retirés de la communauté des fidèles."
La dernière couverture de Charlie Hebdo ? "Je ne pensais pas, vu le caractère qui me paraissait particulièrement gentil du dessin, que les réactions seraient aussi vives.", s'étonne-t-il. "On peut discuter sur les atteintes à la vie privée et la diffamation. Mais la liberté d'expression doit permettre de s'attaquer à la religion."
"L'Islam est une religion de paix, de tolérance et d'amour", dit-il aussi, regrettant ses propos passés envers cette religion. "J'aurais mieux fait de me taire. L'Islam est peut-être la religion la plus simple et donc la plus sincère."
"Je pourrais être un candidat valable" à l'Académie française
Alors qu'on l'interrogeait sur le soutien d'Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française, Michel Houellebecq a répondu: "l'Académie française oui, c'est gentil. En même temps, ils ont déjà eu des problèmes avec (Alain) Finkielkraut. Il y a eu des polémiques, je ne sais pas si je vais leur imposer ça tout de suite".
"Je pense que je pourrais être utile sur certains mots. J'aurais des opinions. Oui, éventuellement, je pourrais être un candidat valable", a ajouté l'auteur.
L'Académicien Finkielkraut divise au Quai de Conti
Alain Finkielkraut, auteur en 2013 d'un essai à succès sur l'identité nationale et l'immigration, "L'identité malheureuse", a été élu le 10 avril 2014 à l'Académie française au fauteuil de Félicien Marceau, dès le premier tour, en dépit de la polémique qui avait précédé le scrutin.
La candidature du polémiste anticonformiste, taxé de réactionnaire par ses détracteurs, avait divisé le petit monde feutré du Quai de Conti: personnalité "trop clivante", jugeaient en coulisses les académiciens opposés à son élection, certains allant jusqu'à évoquer l'entrée à l'Académie du Front national.
Le soutien d'Hélène Carrère d'Encausse à Houellebecq
Mercredi dernier, lors d'un entretien à la télévision suisse RTS Hélène Carrère d'Encausse s'était montrée enthousiaste à l'idée d'une candidature de Michel Houellebecq. "Je trouverais ça bien. Je le soutiendrais, simplement je ne sais pas si cela correspond à son désir", avait-elle déclaré.
"Houellebecq est un grand écrivain (...) il nous raconte notre temps. C'est un sociologue de notre temps (...) En grossissant le trait, il voit les grandes tendances. C'est ce qui rend son livre extrêmement intéressant", avait ajouté le secrétaire perpétuel de l'Académie française.
Interrogée par l'AFP, l'institution fondée en 1635 par Richelieu a fait savoir que ses 40 fauteuils étaient "tous pourvus". "Un fauteuil doit être vacant pour recevoir officiellement les candidatures", a-t-on ajouté de même source.
L'Académie est chargée de veiller au respect de la langue française et d'en composer le dictionnaire. Elle attribue aussi des prix, dont le Grand prix du roman, décerné cette année le 30 octobre. Elle décrypte aussi en ligne les pièges du français sur sa page "Dire, ne pas dire" et répond aux questions des internautes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.