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Le Goncourt des lycéens attribué à Gaël Faye pour "Petit Pays"

Le Goncourt des lycéens est attribué à Gaël Faye et son "Petit pays" (Grasset), un premier roman qui raconte une enfance au Burundi, du paradis perdu à l'horreur de la guerre civile et du génocide. Le roman de ce franco-rwandais est écrit à hauteur d'enfant, soulignant la beauté puis l'abomination traversées par son "Petit pays".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié Mis à jour
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Gaël Faye primé
 (Joel Saget/AFP)

"Je suis très fier et très ému"

"Petit Pays" a été élu au 1er tour du scrutin avec neuf voix devant le  roman "Continuer" de Laurent Mauvignier (Minuit). Déjà récompensé par le prix Fnac, ce premier roman de Gaël Faye, compositeur franco-rwandais de 34 ans était favori de presque tous les prix de la rentrée littéraire.

La présidente du jury des lycéens, Margaux Compte, lui a annoncé la  nouvelle par téléphone, depuis l'opéra de Rennes. "Je suis très fier et ému", a  réagi Gaël Faye.

Le jury a salué "la fluidité, la sensibilité des paroles" mais aussi "les  thèmes abordés avec notamment la guerre au Rwanda, la découverte identitaire et  l'évolution dans la vie adulte".  

Un roman initiatique scandé comme un rap

Ecrit dans une langue musicale, "Petit pays" (Grasset) raconte l'histoire de Gabriel, 10 ans, qui grandit au Burundi avec sa famille au début des années 90 dans un quartier privilégié de Bujumbura. Il y coule des jours heureux, avec sa bande de copains. Mais le malheur s'invite dans la maison, d'abord avec les disputes entre le père et la mère, qui finiront par une séparation. Le mal extérieur arrive plus insidieusement : des élections, puis un coup d'état, puis la guerre civile et enfin le génocide au Rwanda voisin, qui touche la famille de sa mère tutsie. 

L'histoire est racontée à hauteur d'enfant, le regard naïf et candide mis en face de l'engrenage infernal : les racines puis les grondements de la violence, qui monte, alimentée par les radios, qui diffusent des messages de haine. On sent le massacre arriver comme un rouleau compresseur. Le silence du monde, l'inaction des organisations internationales. La langue de "Petit pays" est imagée, chantante, mots scandés comme dans un rap (la patte de Gaël Faye, musicien). Une langue qui plonge le lecteur dans la beauté d'un monde massacré. 

Le Goncourt des lycéens plus prescripteur que le Goncourt

"Petit pays" avait été écarté du Goncourt au profit de  "Chanson douce", de Leila Slimani. En 2015, le Goncourt des lycéens avait été attribué à Delphine de Vigan  pour "D'après une histoire vraie" (JC Lattès), également couronnée la même année par le Renaudot.

Ces cinq dernières années, le Goncourt des lycéens est le prix littéraire  dont la moyenne des ventes est la plus élevée avec près de 395.000 exemplaires,  avant le prix Goncourt qui lui atteint une moyenne de 345.000 exemplaires.





 

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