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Le carnet de voyage d'Emmanuelle Guattari dans le New York des années 80
Emmanuelle Guattari nous avait raconté dans "La Petite Borde" et "Ciels de Loire", son enfance dans la campagne du château de la Borde, environnement un peu foutraque de la clinique créée par son psychanalyste de père, Félix Guattari. Changement de décor avec "New York, petite Pologne" (Mercure de France) : la romancière embarque le lecteur dans sa découverte de la ville dans les années 80.
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Temps de lecture : 2min
L’histoire : Années 80, Emmanuelle Guattari, la fille du psychanalyste Félix Guattari, à peine 18 ans, s’envole vers les Etats-Unis. Là-bas elle ne connaît personne. Chaque jour, elle se promène, s’éloignant petit à petit de l’appartement qu’elle partage avec trois étudiants. La jeune fille n’est pas farouche. Dans les années 80 New York est encore une ville dangereuse. Elle s'y égare, mais s'en sort toujours. Elle remarque tous ceux qui vivent en marge, les malades mentaux, (déformation familiale), que les autorités remettent dans la rue en été.
Emmanuelle Guattari croque le quotidien de son séjour : le décalage horaire, son quartier de Brooklyn "mosaïque de nationalités" et les hommes qui bricolent des voitures dans les rues, le bruit des travaux dans l'appartement qu'elle occupe, la nourriture (sandwiches, pizzas), qu'elle partage avec son amie Céline, bavarde impénitente, ou avec Janice, une SDF avec qui elle se lie, ou encore le souvenir du regard d'un petit chien, qu'elle a confié à la SPA de New York, et qui continue de la hanter…
Carnet d'observation
Le récit prend la forme du voyage, pas de but, pas d'intrigue, mais une déambulation. "New York petite Pologne" ressemble à un carnet de croquis, que l'auteur aurait retrouvé et mis en couleurs quelques années plus tard. On y retrouve le style de l'auteur de "La Petite Borde" : une peinture du monde faite de petites touches vives.
Dans ce court roman en forme de carnet d'observations, qui navigue de l'extérieur vers l'intérieur, Emmanuelle Guattari projette le lecteur dans l'intimité de son voyage. Chapitres très courts : quelques phrases, et le silence qui suit juste derrière, suffisent à ouvrir au lecteur toutes sortes d'univers, et à dépeindre l'atmosphère de la ville de New York des années 80, aujourd'hui disparue.
Ce troisième roman est aussi un auto-portrait de la romancière. On connaissait la petite fille, on connait désormais la jeune fille : "New York petite Pologne" complète le travail amorcé avec "La Petite Borde" et "Ciels de Loire". New York, petite Pologne Emmanuelle Guattari (Mercure de France – 84 pages – 9, 80 euros)
Extrait :
Par la vitre, dans la nuit au-dessous du métro aérien, on entrevoyait un sol défoncé, jonché d’ordures ; les immeubles en bordure étaient abandonnés et leurs fenêtres aveugles comme des yeux crevés, comme dans le Bronx à l’époque.
Emmanuelle Guattari croque le quotidien de son séjour : le décalage horaire, son quartier de Brooklyn "mosaïque de nationalités" et les hommes qui bricolent des voitures dans les rues, le bruit des travaux dans l'appartement qu'elle occupe, la nourriture (sandwiches, pizzas), qu'elle partage avec son amie Céline, bavarde impénitente, ou avec Janice, une SDF avec qui elle se lie, ou encore le souvenir du regard d'un petit chien, qu'elle a confié à la SPA de New York, et qui continue de la hanter…
Carnet d'observation
Le récit prend la forme du voyage, pas de but, pas d'intrigue, mais une déambulation. "New York petite Pologne" ressemble à un carnet de croquis, que l'auteur aurait retrouvé et mis en couleurs quelques années plus tard. On y retrouve le style de l'auteur de "La Petite Borde" : une peinture du monde faite de petites touches vives.
Dans ce court roman en forme de carnet d'observations, qui navigue de l'extérieur vers l'intérieur, Emmanuelle Guattari projette le lecteur dans l'intimité de son voyage. Chapitres très courts : quelques phrases, et le silence qui suit juste derrière, suffisent à ouvrir au lecteur toutes sortes d'univers, et à dépeindre l'atmosphère de la ville de New York des années 80, aujourd'hui disparue.
Ce troisième roman est aussi un auto-portrait de la romancière. On connaissait la petite fille, on connait désormais la jeune fille : "New York petite Pologne" complète le travail amorcé avec "La Petite Borde" et "Ciels de Loire". New York, petite Pologne Emmanuelle Guattari (Mercure de France – 84 pages – 9, 80 euros)
Extrait :
Par la vitre, dans la nuit au-dessous du métro aérien, on entrevoyait un sol défoncé, jonché d’ordures ; les immeubles en bordure étaient abandonnés et leurs fenêtres aveugles comme des yeux crevés, comme dans le Bronx à l’époque.
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