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La romancière de Science-Fiction et de fantasy Ursula K. Le Guin est morte
L’une des romancières les plus importantes de science-fiction et de fantasy, l’Américaine Ursula K. Le Guin, est décédée lundi à 88 ans, a annoncé mardi sa famille sur son compte officiel Twitter.
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"Icône de la littérature"
Prolifique, elle a publié des recueils de nouvelles, de poésie ainsi que plusieurs livres pour enfants mais ce sont ses ouvrages de "fantasy" qui lui ont valu sa renommée et la vente de millions d'exemplaires de ses écrits. L’écrivaine est notamment connue pour sa trilogie "Terremer".Le maître du fantastique Stephen King a salué sur Twitter une auteure "parmi les grands". Pour lui, Ursula K. Le Guin n'était "pas seulement une écrivaine de science-fiction" mais "une icône de la littérature".
Née à Berkeley (Californie) le 21 octobre 1929, elle s'est très tôt intéressée à la science-fiction avant de délaisser le genre à l'adolescence, estimant qu'il était trop masculin et stéréotypé. Elle y reviendra au milieu des années 1960 et publiera "La main gauche de la nuit", devenu un classique de la science-fiction qui lui a ouvert la porte du succès signant vingt romans parmi tous ses écrits qui explorent la nature humaine en plaçant l'homme dans des situations et des univers différents.
Elle aura aussi marqué par son engagement, très marqué à gauche. En février 2017, dans une lettre au quotidien "The Oregonian", elle s'en prenait à la comparaison entre les "faits alternatifs", terme utilisé par la conseillère de Donald Trump, Kellyanne Conway, et la science-fiction.
"Nous, auteurs de fiction, inventons des choses", écrivait-elle. "Nous pouvons appeler cela une histoire alternative ou un univers alternatif, mais nous ne prétendons pas que nos histoires sont des ‘faits alternatifs’". "Le test ultime pour un fait est qu'il n'a pas d'alternative", avait-elle ajouté.
Annonciatrice d’Harry Potter
L’écrivaine est notamment connue pour sa trilogie "Terremer", où un apprenti sorcier se bat contre les forces du mal, comme le fera, beaucoup plus tard, un certain Harry Potter.Anthropologue de formation, comme son père, Alfred Louis Kroeber, un ethnologue connu pour ses travaux sur les Amérindiens, Ursula K. Le Guin, est certainement la femme la plus célèbre de la science-fiction avec Catherine L. Moore ("Shambleau"). Elle a toujours considéré son genre littéraire, souvent décrié, au même rang que les autres.
Après avoir étudié à l'université de Columbia à New York, puis à Paris (où elle a rencontré son mari, l'historien français Charles Le Guin), Ursula K. Le Guin publie son premier roman, "Le monde de Rocannon" en 1966. Ce roman, début d'un cycle intitulé "Le cycle de l'Ekumen", qui comporte six autres ouvrages, brise les schémas classiques de la science-fiction de l'âge d'or.
"L'histoire humaine : une succession de crises et d'affrontements"
La planète où se situe l'histoire de "La Main gauche de la nuit" diffère peu de la Terre, sauf par son climat glaciaire, mais les êtres qui la peuplent sont radicalement étranges : ils n'ont qu'un seul sexe et assument tour à tour les rôles masculin et féminin. C'est l'occasion de se poser des questions sur l'identité sexuelle, de se demander quelles règles sociales, quelle culture, quelle vie intérieure peut sécréter un tel univers.De sa formation d'ethnologue, elle a axé son travail sur "l'histoire humaine, succession de crises et d'affrontements, qui sont chacun l'occasion d'un apprentissage collectif", a dit d'elle Gérard Klein, spécialiste français de la science-fiction qui a fait connaître l'oeuvre d'Ursula K. Le Guin au public francophone en publiant une partie de ses ouvrages au Livre de Poche.
Anarchiste et taoïste
Dans l'histoire des sociétés galactiques qu'elle décrit, et qui se retrouve, dans ses nouvelles comme dans ses romans, groupée en cycles, Ursula Le Guin, qui se dit influencée par la pensée anarchiste et taoïste, tente de prouver qu'il n'existe aucune solution totale et définitive ni dans la théologie, ni dans la politique, ni dans aucune science humaine, passée ou future.Engagée, elle a toujours soutenu les thèses de Murray Bookchin, militant écologiste libertaire américain (disparu en 2006), considéré aux Etats-Unis comme l'un des grands penseurs de la "nouvelle gauche" radicale
Bien avant que cela ne devienne un sujet en vogue, la romancière, établie depuis la fin des années 1950 à Portland dans l'Oregon (nord-ouest des Etats-Unis), s'est beaucoup intéressée aux questions environnementales. Certaines de ses œuvres comme "Planète d'exil" ou "Le Nom du monde est forêt" appartiennent au genre "écofiction" très prolifique depuis quelques années. Elle a abordé des questions comme le clonage dès la fin des années 1960 avec son roman "Neuf vies".
Elle avait arrêté d’écrire depuis plusieurs années, estimant ne plus avoir l'énergie suffisante. Mais elle se manifestait encore régulièrement sur son blog.
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