"La princesse de Clèves" entre à La Pléiade
Cette édition, établie par Camille Esmein-Sarrazin, rassemble tous les ouvrages attribués à celle qui n'en signa aucun et la correspondance intégrale de Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de Lafayette (1634-1693), qui tenait un salon littéraire très prisé et dont la célébrité ne s'est jamais démentie.
Plus de deux cents éditions de "La Princesse de Clèves" ont vu jusqu'ici le jour ainsi que quantités d'adaptations. Ce livre est aujourd'hui considéré comme un chef-d'oeuvre de l'analyse psychologique, un sommet de la langue française et le roman par excellence de la passion et de la destinée.
Première édition anonyme en 1678
En 1662, des copies de "La Princesse de Montpensier" commencent à circuler. "Par bonheur, ce n'est pas sous mon nom", soupire l'auteure. En 1678, paraît la première édition anonyme de "La Princesse de Clèves". Succès phénoménal immédiat, renforcé par une polémique entre Anciens et Modernes. Une enquête publique (sondage de l'époque) est même lancée pour savoir si l'héroïne du livre a eu raison d'avouer à son mari son amour pour M. de Nemours.
Et le livre au rayonnement mythique, lu au XVIIe siècle comme un roman historique, a fait aussi beaucoup parler de lui au XXIe.
Une petite phrase de Sarkozy dope les ventes
Chacun se souvient de la petite phrase du candidat Nicolas Sarkozy, en 2006, s'indignant du choix par "un sadique ou un imbécile" de ce roman dans le programme d'un concours administratif : "Je ne sais pas si cela vous est arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de la Princesse de Clèves, imaginez un peu le spectacle !", lançait-il. Deux ans plus tard, le désormais chef d'Etat s'en prenait de nouveau à l'ouvrage.
Ces attaques répétées avaient déclenché une levée de boucliers du monde de la culture, des manifestations, un déferlement de tee-shirts et badges aux couleurs de "La Princesse de Clèves" et une hausse des ventes du roman.
Des adaptations au cinéma
Dans le même temps, dans "La Belle personne", le cinéaste Christophe Honoré transposait l'intrigue amoureuse du livre dans un lycée parisien, et Régis Sauder signait un documentaire à succès, "Nous, princesses de Clèves" sur des élèves des quartiers nord de Marseille qui s'appropriaient ce chef-d'oeuvre classique.
Dans ce nouveau volume de La Pléiade, en librairie le 17 avril (60 euros jusqu'au 30 juin), les textes sont accompagnés pour la première fois d'éclaircissements linguistiques, précise l'éditeur.
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