Cet article date de plus de huit ans.

Jean Echenoz reçoit le prix de la Bibliothèque nationale de France

Le romancier Jean Echenoz a reçu le prix de la Bibliothèque nationale de France (BnF) pour l'ensemble de son oeuvre, a annoncé l'institution vendredi.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
L'écrivain Jean Echenoz, en Espagne en janvier 2012.
 (Alberto Estévez/EFE/Newscom/MaxPPP)

Ecriture singulière et détournement des codes

Prix Médicis en 1983 pour "Cherokee" et prix Goncourt en 1999 pour "Je m'en vais", Jean Echenoz, 68 ans, est un des écrivains francophones les plus singuliers. Style sobre, vocabulaire d'une précision chirurgicale, humour pince sans rire et manière de raconter inimitable, rendent l'oeuvre de Jean Echenoz unique.

Son dernier roman, "Envoyée spéciale", démonte les codes du roman d'espionnage. Sorti en janvier, il figure dans les palmarès des meilleures ventes de livres. Toute son oeuvre est publiée chez Minuit.

Le prix de la BnF récompense un auteur vivant de langue française pour l'ensemble de son oeuvre, quelle que soit sa discipline. Il est doté d'un montant de 10.000 euros grâce à l'initiative de Jean-Claude Meyer, président du Cercle de la BnF.

"Le prix couronne un écrivain dont l'oeuvre considérable emprunte au roman traditionnel son sens de l'intrigue, parfois rocambolesque, tout en détournant ses codes, de manière souvent jubilatoire comme l'illustre son dernier roman +Envoyée spéciale+", affirme Bruno Racine, président de la BnF.
 

Clin d'oeil et tremblement

Dans tous ses romans, Jean Echenoz manifeste un goût prononcé pour le clin d'oeil, qui le conduit, par exemple, dans "L'équipée malaise" (1986) à revisiter le roman d'aventure ou le mythe littéraire, comme celui de Robinson dans "Le méridien de Greenwich" (1979).

Exercice d'admiration et récit poignant, "Ravel" (2009) est une enquête sur la condition de l'artiste confronté à la fin de la création. Cette même inquiétude contamine le protagoniste marathonien de "Courir" (2008), Zatopek, dans sa performance sportive.

"Au delà du travail sur l'écriture volontiers parodique, Jean Echenoz bâtit une oeuvre où couve une angoisse qui fait trembler de loin en loin ses récits, à l'image de la secousse sismique qui, dans +Nous trois+ (1992), fait vaciller le monde", estime la BnF. 

Le jury du prix de la BNF est composé de Bruno Racine, Jean-Claude Meyer, Laure Adler, Christine Albanel, Antonin Baudry, Frédéric Beigbeder, Jérôme Clément, Antoine Compagnon, Cécile Guilbert et Elizabeth Quin. L'an dernier le prix avait été attribué à Michel Houellebecq.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.