"Eva" : Irina Ionesco poursuit Simon Liberati pour "atteinte à la vie privée"
Tiré à 15 000 exemplaires, "Eva", le dernier roman de Simon Liberati est consacré à Eva Ionesco, son épouse. Irina ionexco, sa mère, a demandé lors d'une audience le 3 août dernier au tribunal de grande instance de Paris de retirer des passages du roman.
Dans "Eva", Simon Liberati fait le récit de sa rencontre en 2013 avec Eva Ionesco. Il revient aussi sur l'enfance de cette dernière, que sa mère a fait poser entre 4 et 12 ans, souvent dans des photographies à caractère érotiques.
La photographe avait été condamnée en décembre 2012 à 10.000 euros de dommages et intérêts pour atteinte au droit à l'image et à la vie privée de sa fille. Le 27 mai 2015, la Cour d'appel de Paris a interdit à Irina Ionesco d'exposer, vendre ou diffuser des images de sa fille sans son consentement et l'a condamnée à lui verser 70 000 euros de dommages et intérêts.
"Attentatoire à la dignité"
Irina Ionesco demande que soient retirés du roman de son gendre les passages la concernant (69 lignes, précise Le Monde). Maître Emmanuel Pierrat, l'avocat de la plaignante a déclaré lors de l'audience que "la notoriété des individus n'annihile pas leur droit à la vie privée", précisant que certains extraits du roman "ne sont pas loin d'être attentatoires à la dignité". Les passages incriminés abordent les origines familiales d'Irina Ionesco, sa santé, son hygiène, sa vie amoureuse et ses revenus, relève Le Monde.Eva Ionesco avait avait sorti en 2011 un film racontant son expérience, "My Little Princess", avec Isabelle Huppert dans le rôle sa mère photographe, sans qu'Irina Ionesco cette dernière n'attaque en justice.
"Eva", le 4e roman de Simon Liberati, qui avait reçu prix Femina en 2011 pour "Jayne Mansfield 1967" (Grasset), est déjà annoncé comme l'un des succès de la rentrée. Il y fait le récit de sa rencontre avec Eva en 2013, des retrouvailles, puisqu'il l'avait déjà croisée au cours de ses virées dans les nuits parisiennes alors qu'elle n'était encore qu'une très jeune fille. Un roman d'amour et l'histoire aussi d'une rédempation pour le romancier.
La destruction des 15 000 exemplaires d'"Eva", déjà en route vers les librairies, reviendrait à la "mort du livre", a déclaré maître Veil, l'avocate des éditions Stock. La décision sera rendue le vendredi 7 août, à peine deux semaines avant le coup d'envoi officiel de la rentrée littéraire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.