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Dans le monde d'après le coronavirus "la littérature seule ne suffira pas, la science seule non plus", confie l'écrivain Haruki Murakami

franceinfo a rencontré le romancier japonais à succès Haruki Murakami dans les locaux de la radio Tokyo FM où il anime de temps à autre une émission musicale. 

Article rédigé par franceinfo - Karyn Nishimura
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Haruki Murakami lors d'une séance de dédicaces, le 4 novembre 2018 à l'université Waseda de Tokyo. (JIJI PRESS / AFP)

Privé des voyages à l’étranger qu’il affectionne tant, Haruki Murakami, bientôt 72 ans, est bien sûr aussi préoccupé par le Covid-19 : "Je suis romancier, donc je travaille seul à la maison et ma vie n'a pas beaucoup changé, mais l’ambiance tout autour de moi est très différente, donc ça m’affecte." 

Pour l'auteur, il n'y a pas que la littérature qui soit essentielle dans cette période : "Tous les arts sont nécessaires dans ces périodes. Mais c'est formidable de lire si on en a plus de temps. Ce qui est important c’est peut-être justement de lire des récits, des histoires profondes." Haruki Murakami souligne aussi le rôle que peut jouer la science : "J'espère vraiment que la littérature et la science pourront avancer ensemble."

"Nous vivons actuellement dans un certain ordre mondial, je pense que cet ordre n’est pas éternel mais temporaire."

Haruki Murakami

à franceinfo

"Je ne sais pas quand cet ordre sera rompu", glisse l'écrivain qui ajoute : "Le coronavirus, par exemple, peut très bien le chambouler. Quand cet ordre sera sens dessus dessous, pour créer un nouvel ordre, la littérature seule ne suffira pas, pas plus que la science seule ne le pourra. Je pense que ce ne sera possible qu’en combinant les deux forces." 

"Je pense que je dois montrer qu’existe une possibilité différente et plus forte d’écrire. Je le sens vraiment."

Haruki Murakami

à franceinfo 

Quand on lui demande ce qui le préoccupe le plus dans la société japonaise, Haruki Murakami aborde l'uniformisation du langage et de l'écriture : "Il me semble que c'est aussi le cas ailleurs dans le monde, les réseaux sociaux sont partout, et les phrases sont devenues des phrases de type réseaux sociaux, de même que la communication. Ce n’est pas la langue avec laquelle j’écris des histoires."

L'écrivain japonais Haruki Murakami se confie au micro de Karyn Nishimura

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