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Cesare Battisti, première interview TV pour son nouveau roman

A l'occasion de la parution de son nouveau roman, "Face au Mur" (Flammarion), l'écrivain et ancien activiste d'extrême-gauche Cesare Battisti a accordé sa première interview télévisée au Soir 3 de France 3. L'occasion de revenir sur le passé de cet homme de 58 ans qui n'a jamais renié son passé.
Article rédigé par franceinfo - Chrystel Chabert
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Cesare Battisti, une vie de cavale et de mots
 (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Si l'on connaît la vie de cavale et de prison de Cesare Battisti, on ignore souvent qu'il mène depuis plusieurs années une carrière de romancier  bien remplie, avec quinze romans à son actif. Parmi eux, un seul est  autobiographique. Intitulé "Ma Cavale" (Grasset - 2006), il raconte comment l'écriture lui a permis de ne pas sombrer durant ces années de cache-cache avec la justice italienne.
Dans une interview accordée à Paris-Match, Cesare Battisti  raconte que c'est au Mexique où il a vécu de 1982 à 1990 qu'il a commencé à écrire. En côtoyant des militants politiques qui défendaient leur cause avec des "messages ludiques", il a découvert que le roman permettait de "dénoncer une situation sociale". Il a appris ajoute t-il "l'ironie, la force des mots". 


Des mots qui dès lors, vont l'aider à tenir le coup. Y compris lors de sa dernière incarcération au Brésil, qui a duré quatre ans (2007-2011). C'est là que l'écriture de "Face au Mur" a débuté. Dans ce roman, le premier entièrement écrit en français, le personnage principal se nomme Auguste. Il est italien et ... prisonnier, au Brésil. Dans sa cellule, il pense à l'histoire passionnelle qu'il a vécu avec la belle Janaïna et qui le hante toujours. Il y a forcément beaucoup de Battisti dans ce livre écrit en prison. Sa rédaction a même commencé au commissariat central de Rio où l'écrivain a passé un an et quatre mois comme il le raconte, toujours à nos confrères de Paris-Match. Dans des cellules exiguës et surpeuplées où les détenus se relayaient pour dormir sur le matelas, les stylos et le papier étaient interdits. C'est grâce à ces compagnons d'infortune que Battisti a pu écrire, griffonnant sur l'envers des actes judiciaires avec les moyens du bord. La première moitié du manuscrit a été rédigée dans ces conditions.  La deuxième s'est faite dans des conditions plus "normales" à partir de son transfert à la prison de Papuda à Brasilia, où Cesare Battisti disposait d'une cellule individuelle et avait le droit d'écrire.

A noter qu'en France, Cesare Battisti a toujours bénéficié d'un important réseau de soutien, notamment dans les milieux des intellectuels. Philippe Solers, Bernard-Henrri Levy mais aussi les auteurs de polars et parmi eux, la romancière Fred Vargas qui a publié un livre sur le sujet, "La vérité sur Cesare Battisti" aux Editions Viviane Hamy (mai 2004).

"Face au Mur" de Cesare Battisti aux Editions Flammarion, 366 p., 19,50 euros.

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