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Frédéric Mars reçoit le prix de l'Evêché pour "La Lame", un thriller d'anticipation qui fait voyager entre Marseille et Lagos

Réseaux de prostitution et réfugiés climatiques, c'est l'univers de "La Lame", polar de Frédéric Mars qui a reçu le quatrième prix de l'Evêché

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'auteur Frédéric Mars, prix de L'Evêché 2020 pour son roman "La Lame" (ed. Cosmopolis) (© COSMOPOLIS)

Un thriller d'anticipation qui navigue de Marseille à Lagos entre mafia et réfugiés climatiques, La Lame de Frédéric Mars (Editions Cosmopolis, ex-Metropolis), a remporté le prix de l'Evêché de littérature policière, a annoncé mercredi à l'AFP le directeur de la police judiciaire à Marseille, président du jury.

"Le côté anticipation a beaucoup plu", a souligné Eric Arella, directeur interrégional de la police judiciaire dans le Sud-Est de la France. Passionné de littérature, l'homme est un des initiateurs de ce prix atypique créé il y a trois ans dans une ville qui a beaucoup inspiré les auteurs de polars et de romans noirs.

Entre Marseille et Lagos

Baptisée du nom du siège de la police à Marseille (l'Evêché), cette récompense est décernée à un polar ou thriller dont l'action se déroule dans "le Grand sud" entre Perpignan et la frontière italienne, en passant par la Corse ou les Alpes-de-Haute-Provence. Le jury comprend un policier et deux avocats en plus de membres de clubs du Rotary dans la deuxième ville de France.

Dans La Lame, "il y avait un lien avec la réalité", a souligné le policier dont les services luttent contre la grande criminalité, du trafic de stupéfiants aux réseaux de prostitution nigérians.

Le livre de Frédéric Mars débute à Marseille dans une cité et mêle le destin d'un officier de PJ Simon Mardikian qui découvre le cadavre ravagé d'une jeune prostituée noire, Joy, à celui de l'instituteur Sekou Williams à Lagos, sur fond de catastrophe climatique.

Le roman a "tenu en haleine" le jury

Dans ce livre "âpre, j'ai voulu mettre en lumière le phénomène des réfugiés climatiques, qui n'est qu'émergent et dont on sait qu'il va prendre de l'ampleur en Afrique subsharienne et en Europe", a expliqué l'auteur à l'AFP, dans le bureau d'Eric Arella au siège de la PJ marseillaise.

Il s'est inspiré entre autres d'affaires réelles ayant impliqué des réseaux criminels du Nigeria qui envoient en Europe des femmes transformées en "mules" (convoyeuses de drogue) avant d'être contraintes à la prostitution. Outre le fait que le roman "a tenu en haleine" le jury par la qualité de son écriture, le directeur de la PJ a apprécié les efforts de documentation de l'auteur.

Les auteurs en lien avec la police pour se documenter

"J'ai de plus en plus d'auteurs qui m'appellent, alors j'essaie de leur répondre, en tout cas pour qu'ils ne disent pas de bêtises", dit Eric Arella en recevant  Frédéric Mars dans son bureau mercredi, juste après la remise du prix.

Les écrivains l'interrogent sur les grades, les brigades saisies, mais aussi sur telle ou telle pratique "borderline". "Parfois on dit 'ah non, là c'est pas du tout possible pour un policier de faire ça', à la fois pour des raisons de respect du code de procédure pénale, du fonctionnement en équipe, de la hiérarchie."

"Il y a souvent des auteurs qui montrent des policiers enquêter totalement seuls, sans collectif, sans hiérarchie, mais c'est pas du tout le monde de la police! La police, c'est un travail d'équipe, même si bien sûr il y a des personnalités", ajoute celui qui a commencé à lire ses premiers polars vers "10-12 ans" avec "Le Club des cinq".

Frédéric Mars se réjouit d'un changement d'attitude de la police

Auteur de romans policiers depuis une vingtaine d'années, Frédéric Mars, se réjouit de voir "un changement d'attitude de la police" envers les écrivains.
"C'est une institution qui n'a pas à ouvrir grand ses portes donc par définition, les informations ne sont toujours pas faciles d'accès, mais maintenant il y a une évolution, il y a une possibilité de contacter la police plus facilement."

Eric Arella, "un grand flic" pour des responsables qui l'ont cotoyé, se verrait-il écrire un jour comme le fit Roger Borniche, policier puis auteur de romans à succès ayant inspiré le cinéma ? "Ca peut me chatouiller, mais si ça arrive ce sera au moment de la retraite."

Le prix de l'Evêché permet de récolter des fonds pour des associations d'aide à l'enfance. Cette année ils seront donnés à l'orphelinat de la police.

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