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Pour la première fois en France, la rentrée littéraire est aussi numérique

La France expérimente sa première rentrée littéraire numérique, mais peine à rattraper son retard. Alors que les livres numériques représentent déjà 10% de l'édition aux Etats-Unis, en France les téléchargements d'ouvrages ne représentent que 1% des livres achetés.
Article rédigé par franceinfo - Sophie Jouve
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Liseuse numérique
 (DR)

Jusqu’à présent Gallimard et le groupe Hachette (Grasset, Stock, Fayard…) faisaient figure de pionnier. Désormais tous les éditeurs proposent leurs livres sous format papier et numérique. « Nos titres sont disponibles au prix unique de 14 euros 90, soit une décote de 25 à 35 % par rapport au livre papier », précise Thierry Capot, responsable du projet numérique chez Flammarion. Une manière pour l’éditeur de toucher un lectorat supplémentaire « On ne touche pas les mêmes personnes. Plutôt des femmes qui téléchargent sur des tablettes et qui lisent des livres qu’elles n’auraient pas achetés sous forme papier, c’est un achat d’impulsion. ».

Des écrivains encore réticents

Entrave ou soutien à cette révolution numérique : les auteurs. Car ce sont eux qui acceptent ou non que leur livre soit sur ce nouveau support.
Ainsi chez Flammarion 5 ouvrages sur les 10 de la rentrée littéraire sont disponibles sous formes de fichiers électronique. Des écrivains connus comme Christine Angot ou moins connus tel James Frey sont encore réfractaires car ils redoutent le piratage. « L’année dernière Michel Houellebecq qui a remporté le prix Goncourt, a été piraté avant même que l’on rende son livre disponible en fichier numérique, déplore Thierry Capot, Mais nous sommes là pour intenter des actions ». Chez Stock et chez POL l’éditeur d’Emmanuel Carrère et de Jean Rolin, on milite pour que le phénomène profite aux libraires qui ont des extensions numériques et non pas à Apple, Google ou Amazon.

Prix unique pour le livre numérique

« Pour l’instant, Il n’y a pas une folie en France autour du numérique car nous avons la chance d’avoir un réseau de libraires solidement implantés. Les lecteurs peuvent s’approvisionner. Aux USA, il n’y a pas de librairies partout et pas de prix unique pour protéger le secteur ».
Un prix unique qui est applicable également au livre numérique, depuis le vote d’une loi cet été. Mais la nouvelle disposition ne concerne pas les grandes plateformes de diffusion établies à l’étranger comme Amazon, qui a toujours été la préoccupation des éditeurs.
Mais justement c’est Amazon qui va lancer Kindle en France, une liseuse qui pourrait bien booster le marché. Du coup toutes les grandes maisons (Flammarion, Hachette, Gallimard, Le Seuil-La Lartinière) viennent de signer un accord avec la filiale française d’Amazon. Comme le conclut Charlotte Brossier, directrice commercial chez Stock : « Le principal frein à la distribution numérique c’est que les lecteurs les plus fidèles sont très rarement équipés de tablettes ».

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