Polémique en Israël : Günter Grass contre-attaque
"J'ai été interdit trois fois de territoire dans un pays", écrit-il dans un petit texte publié dans le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, rappelant que cela avait été déjà le cas dans l'Etat allemand communiste et en Birmanie en 1986.
"Dans ces deux cas, ont été appliquées les pratiques habituelles dans les dictatures. Et maintenant c'est le ministre de l'Intérieur d'une démocratie, de l'Etat d'Israël, qui me punit par une interdiction de territoire", déplore-t-il. "Et la façon dont il se justifie me rappelle le verdict de Mielke", ajoute-t-il. Erich Mielke était l'ancien patron de la Stasi, la toute puissante police politique du régime est-allemand.
"La RDA n'existe plus", continue-t-il. "Mais le gouvernement d'Israël, entant que puissance atomique de dimension incontrôlée, se conçoit de façon autoritaire et n'est pas réceptive pour l'instant aux exhortations. Seule la Birmanie éveille un petit espoir."
"Lié au pays Israël de façon perpétuelle"
Günter Grass souligne également que cette interdiction de territoire ne pourra pas effacer les souvenirs de ses séjours en Israël. "Je me sens toujours lié au pays Israël de façon perpétuelle."
Dimanche, Israël a déclaré Günter Grass persona non grata, après la publication la semaine dernière dans la Süddeutsche Zeitung d'un poème en prose dans lequel le prix Nobel de littérature affirmait que l'Etat hébreu menaçait la paix mondiale en disant vouloir frapper l'Iran préventivement.
En 2006, Günter Grass, connu pour ses positions de gauche, avait reconnu avoir fait partie dans sa jeunesse des Waffen SS, unité d'élite du régime d'Adolf Hitler nazi, lui qui avait pourtant souvent renvoyé l'Allemagne à son passé nazi.
Les Occidentaux s'inquiètent d'une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien, condamné par six résolutions de l'ONU, et Israël a menacé à plusieurs reprises ces derniers mois de frapper les sites nucléaires iraniens pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique. Les dirigeants iraniens appellent en effet régulièrement à la disparition de l'Etat d'Israël, qu'ils qualifient de "tumeur cancéreuse" au Moyen-Orient.
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