Nicolas Sarkozy a inauguré le Palais de Tokyo rénové
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Nicolas Sarkozy a visité pendant une heure ce qui a été un des chantiers culturels de sa présidence, puisque qu'est lui qui avait arbitré sur le devenir du Palais de Tokyo.
Fermée pour travaux depuis près de dix mois, l'aile ouest de ce bâtiment monumental, bâti en 1937 pour l'Exposition universelle, abritait depuis dix ans le Site de création contemporaine sur 7.000 mètres carrés, le reste étant en déshérence depuis l'abandon du projet de Palais du cinéma en 1998. Pour cette rénovation qui a coûté 20 millions d'euros, les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, déjà à l'oeuvre pour l'ouverture du Site de création contemporaine dédié aux artistes émergents, ont réunifié le bâtiment désormais offert presque tout entier à la création. Ils ont travaillé de façon économe et sobre, faisant tomber des cloisons, des sous-plafonds, remettant en valeur les verrières occultées. Béton brut, structures apparentes. A quelques jours de l'ouverture, des ouvriers s'activaient encore pour préparer les espaces et monter la grande exposition inaugurale, la Triennale, qui démarrera le 20 avril.
La naissance du "nouveau" Palais de Tokyo sera célébrée dès le 12 avril à 20H et jusqu'au 13 avril à minuit, pour une ouverture non-stop des espaces pendant 28 heures. Evénements, concerts, performances, conférences, spectacles: l'idée est de donner "une intense vision accélérée et hallucinatoire de l'énergie qui va se déployer au Palais de Tokyo dans les prochaines années", annoncent les organisateurs.
Le public va découvrir plusieurs oeuvres créées pour le bâtiment et destinées à y rester pendant un an environ. Christian Marclay, plasticien américano-suisse qui a obtenu le Lion d'or de la Biennale de Venise en 2011, a imaginé des "vitraux" pour les fenêtres du restaurant proche de l'entrée. Elle sont couvertes d'onomatopées de bandes dessinées. C'est "le son de la vie qui revient" au Palais de Tokyo après plusieurs mois de fermeture, explique Jean de Loisy qui préside depuis juin la société publique du Palais de Tokyo.
Le visiteur rencontre ensuite une oeuvre de Maria Loboda, d'origine polonaise, dont les pigments sont composés de poisons distillés (arsenic, cyanure, mercure...). "J'ai besoin que l'on sente le caractère venimeux de l'art", déclare M. de Loisy. "L'art transforme, sauve ou détruit". Une spectaculaire sculpture du Belge Peter Buggenhout "The Blind leading the Blind" (L'aveugle guidant l'aveugle) est suspendue au-dessus de l'escalier.
"C'est la stupeur. Il faut rentrer dans l'oeuvre en acceptant l'obscur", souligne M. de Loisy, qui a été commissaire de nombreuses expositions et notamment de la Monumenta d'Anish Kapoor au Grand Palais en 2011. Le Français Jean-Michel Alberola a créé une "Chambre des instructions", faite des injonctions écrites de l'artiste pour transformer le présent, faute de croire encore aux utopies: "reprendre la conversation" ou encore "la question du pouvoir est la seule réponse".
Sur quatre étages, jusque dans ses entrailles, le Palais de Tokyo proposera des expositions temporaires, des monographies sur des artistes de différentes générations, des cartes blanches aux créateurs. Des salles de cinéma seront notamment destinées à l'art vidéo. L'auditorium de 500 places cherche encore des mécènes pour mener à bien son indispensable rénovation. Un restaurant, donnant sur la Seine, ouvrira en septembre. La concession a été confiée à Gilles Malafosse, propriétaire du restaurant Pétrus dans le 17e arrondissement.
Palais de Tokyo, site de création contemporaine, 13 avenue du Président Wilson à Paris
de jeudi 12 avril à 20h à vendredi 13 à minuit, 60 événements gratuits et 250 intervenants
ouverture définitive le 20 avril avec La Triennale
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