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Mort du journaliste, essayiste et parolier corse Jean-René Laplayne

Le journaliste corse Jean-René Laplayne, ancien directeur du journal La Corse et du Provençal, est décédé le 20 octobre à Ajaccio à 93 ans. Ce 22 octobre, la ministre de la culture a salué "un grand homme de presse" et "un homme engagé", ancien résistant. Laplayne était également l'auteur de nombreux livres (en particulier sur la Corse) et fut parolier, notamment pour Edith Piaf et Yves Montand.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Jean-René Laplayne en 2006.
 (Michel Luccioni/PHOTOPQR/NICE MATIN)

Passionné jusqu'à ses derniers jours par son métier, Jean-René Laplayne, qui forma des générations de journalistes marseillais et corses, était encore administrateur de la société Corse Presse, propriétaire de Corse-Matin. Jean-René Laplayne est inhumé ce samedi 22 octobre dans son village familial de Vero, près d'Ajaccio.

Résistant

Né le 4 mars 1923 à Marseille, Jean-Dominique Chiocca s'illustra dans les rangs de la Résistance, puis se lia à la Libération avec Gaston Defferre qui devint propriétaire du Provençal, d'inspiration socialiste, puis maire de la  cité phocéenne. Très proche  de "Gaston", maire de 1944 à 1946, puis de 1953 à sa mort en 1986, le jeune journaliste corse, qui choisit le pseudonyme de Jean-René Laplayne, débuta à l'hebdomadaire Provence Magazine.

Il intégra ensuite la rédaction du journal Le Soir du groupe Le Provençal. Puis, il rejoint la rédaction du Provençal, "journal des patriotes socialistes et républicains" et vaisseau amiral de la presse marseillaise, qui comptait alors quatre quotidiens avec le conservateur Le Méridional, La France et La Marseillaise, communiste.

Patron du Provençal et bras droit de Defferre 

Il occupa de nombreux postes au Provençal, qui était des années 1950 aux années 1980 l'un des fleurons de la presse quotidienne régionale française, jusqu'à devenir directeur de la rédaction et bras droit de Defferre. Trois ans près la disparition de Defferre en 1986, Jean-René Laplayne s'installa à Ajaccio où il dirigea le quotidien La Corse, édition insulaire du Provençal et rivale de Nice-Matin-Corse.

"C'est un grand homme de presse qui vient de disparaître", écrit Audrey Azoulay dans un communiqué ce 22 octobre 2016. La ministre de la culture a salué "l'infatigable homme de médias, passionné par l'information de sa région, la Corse, et soucieux de transmettre jusqu'à ses derniers jours l'exigence de cette profession aux jeunes journalistes", ainsi que son "talent d'écrivain et de poète".

Parolier et homme de lettres 

En effet, Laplayne était l'auteur de nombreux livres et en particulier des essais sur la Corse et des livres d'Histoire.
  (Albin Michel)
Mais l'homme s'est aussi engagé dans la chanson. "On ne sait pas toujours qu'il a voulu promouvoir un "music-hall populaire" dans les années 50 et qu'il a écrit des paroles de chansons pour Yves Montand ou Edith Piaf", ajoute Audrey Azoulay. Parmi ses autres chansons, citons notamment "Ceux qui ont faim", "La Complainte du ramoneur", ou "Danse des amours", mises en musique par Henry Byrs et "Que meure la guerre" (musique d'Henry Lyd).
  (Assouline)

Enfin Jean-René Laplayne réunit quelques-unes des meilleures "plumes" insulaires dans le supplément La Corse Votre Hebdo, rendez-vous incontournable des milieux politiques et culturels corses, avant la disparition du titre en  2015, après la vente de Corse-Matin.

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