Mort de l'éditeur Jean-Claude Lattès : "Il savait repérer les talents naissants", se souvient Bernard Pivot
Bernard Pivot a rendu hommage, dimanche sur franceinfo, à son ami l'éditeur Jean-Claude Lattès, mort samedi à Paris à l'âge de 76 ans.
Le journaliste et animateur Bernard Pivot est revenu, dimanche 28 janvier sur franceinfo, sur la mort samedi à Paris de Jean-Claude Lattès, à l'âge de 76 ans. L'éditeur a connu de nombreux succès littéraires comme Un sac de billes de Joseph Joffo en 1973 ou Louisianne de Maurice Denuzière en 1977. Bernard Pivot, qui a annoncé lui-même à la presse la mort de son ami, salue un éditeur "éclectique" qui "avait la main heureuse" et "savait repérer les talents naissants".
franceinfo : Jean-Claude Lattès était-il un éditeur à succès ?
Bernard Pivot : Il a eu beaucoup de succès comme éditeur. Il a d'abord été journaliste et puis sa curiosité de journaliste s'est portée dans l'édition. Il a eu la main heureuse puisqu'il a publié Joseph Joffo et il a publié un autre grand bestseller qui s'appelle Louisiane. Il a publié aussi des romans de Jean d'Ormesson, au moins une demi-douzaine, dont un qui a eu un énorme succès : Mon dernier rêve sera pour vous. Il s'agit d'une biographie sentimentale de Chateaubriand. C'est un éditeur très éclectique. Jean-Claude Lattès publiait aussi bien des romans populaires que des ouvrages savants sur la musique ou l'antiquité gréco-latine. C'était un éditeur de littérature générale.
Quel genre d'éditeur était Jean-Claude Lattès ?
Il était journaliste donc il flairait l'actualité. Qu'est-ce qui est nouveau, bien, dans le vent ? Il savait lire des manuscrits, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Il savait repérer des talents naissants comme celui de Maurice Denuzière par exemple.
Avait-il des auteurs de prédilections ?
C'était un érudit de la littérature gréco-latine. Il connaissait admirablement tous les auteurs grecs et latins en particulier Philon le philosophe juif d'Alexandrie. Il a écrit un livre sur Agrippa qui est le dernier roi des juifs. Il était incollable.
Jean-Claude Lattès a vendu sa maison d'édition à Hachette en 1981, continuait-il à suivre les auteurs ?
Il était ouvert aux livres d'actualité. Parfois, je lui en offrais. Nous parlions des livres qui allaient sortir. Il lisait à chaque fois le Goncourt. Il me disait s'il était content ou pas. Comme on a couronné un livre d'histoire, il a été très sensible au talent d'Éric Vuillard (L'Ordre du jour, prix Goncourt 2017).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.