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Disparition de Jean d'Ormesson : "Il avait un humour incroyable, il adorait les blagues et qu'on le fasse rire"

"Il n'était pas dans l'hypocrisie, il était vrai" a témoigné Tatiana de Rosnay, auteure, après la mort de l'académicien Jean d'Ormesson, mardi, à l'âge de 92 ans. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Jean d'Ormesson le 29 juin 2001 lors de la dernière émission de Bernard Pivot sur France 2 "Bouillon de culture".  (PIERRE-FRANCK COLOMBIER / AFP)

Après la disparition de Jean d'Ormesson, à l'âge de 92 ans, l'écrivaine Tatiana de Rosnay lui a rendu hommage mardi 5 décembre sur franceinfo. "Il avait un humour incroyable, il adorait les blagues et qu'on le fasse rire", a déclaré l'auteure d'une dizaine de livres, dont certains ont été publiés aux éditions Héloïse d'Ormesson, fondée par la fille de Jean d'Ormesson.

franceinfo : Jean d'Ormesson a-t-il réussi à transmettre sa passion, sa culture à sa fille mais aussi au grand public ?

Tatiana de Rosnay : On a beaucoup parlé de l'écrivain, de son savoir, de sa culture. Mais j'ai vraiment envie de parler de son humour, de son côté pétillant. C'est ce qui va vraiment nous manquer. Nous vivons dans un monde tellement triste. Nous écoutons les nouvelles, nous sommes assommés par les images, par ce que nous voyons, la tristesse, la douleur. Et cet homme avait un humour incroyable, il adorait les blagues et qu'on le fasse rire. J'ai le souvenir d'avoir été coincée dans un train avec lui et je lui racontais des blagues, il se tordait de rire. Il avait toujours une manière de dire les choses avec beaucoup d'élégance, une certaine légèreté qui était très profonde. C'est ça qui va nous manquer : quelqu'un qui est capable de parler avec une telle légèreté de choses aussi graves et aussi profondes.

Quel écrivain a-t-il été pour vous ?

Quand je l'ai rencontré grâce à sa fille, j'ai eu une perspective totalement inédite et nouvelle sur lui. J'ai vu le père qu'il était et ça m'a infiniment touchée. C'était un père extraordinaire. Quand on grandit dans l'amour d'un père bienveillant, c'est très précieux pour une fille. Il a laissé sa fille prendre sa place à elle dans le milieu de l'édition sans jamais la pousser, plutôt en l'écoutant, en la conseillant, mais il a toujours eu un regard d'une telle fierté sur elle. Il n'a pas eu d'autre enfant, elle était la seule et elle portait l'amour de son père dans son travail, dans sa passion, dans ses rapports avec les écrivains. Ils avaient un rapport mutuel l'un pour l'autre qui m'a toujours intriguée et touchée.

Un mot aussi sur le rapport aux femmes de Jean d'Ormesson. Comment l'avez-vous ressenti ?

On ne pouvait pas s'empêcher de remarquer qu'il adorait les femmes. Mais il les regardait, il les écoutait et surtout il les respectait. Il avait un respect infini pour ses admiratrices qui se pressaient par centaines lors de ses dédicaces. Il avait un mot adorable pour tout le monde, et quand il y avait une dame d'un certain âge qui arrivait, il prononçait le prénom de la personne comme si c'était le plus beau prénom du monde et la dame évidemment se pâmait. Mais c'était très sincère, il n'était pas dans l'hypocrisie, il était vrai.

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