Michel Houellebecq attaque Le Monde en justice
L'avocat de Michel Houellebecq "a transmis au Monde, mercredi 9 septembre, une assignation en justice pour 'a violation des droits d'auteur dont il (Michel Houellebecq) dispose sur son oeuvre' et pour 'a violation du secret de ses correspondances', dont il s'estime victime" dans la série que lui a consacrée cet été le quotidien.
"Pas de photos, pas ma correspondance privée, le reste je m'en tape."
Dans une récente émission de télévision, l'auteur de "Soumission" avait reproché au Monde d'avoir publié sa correspondance privée, martelant : "Pas de photos, pas ma correspondance privée, le reste je m'en tape." Fin août, après la publication d'une série de six articles le concernant, l'écrivain avait accusé Le Monde de mettre en danger le travail des policiers chargés de sa protection."Je devrais probablement porter plainte, mais surtout j'aurais dû le faire bien avant", avait affirmé l'écrivain dans une déclaration à l'AFP. "Si j'avais été moins paresseux sur le plan judiciaire, j'aurais peut-être gagné le droit qu'on me foute la paix", avait-il ajouté. Le quotidien explique qu'au "coeur du litige" avec l'écrivain, il y a "un petit mot écrit sur un bout de papier", reproduit dans l'article relatant le procès en diffamation dans lequel Michel Houellebecq était poursuivi en 2002 pour ses propos sur l'islam.
Un petit papier griffonné
Au cours de l'audience, précisait l'article, Michel Houellebecq transmet à son avocat, Me Emmanuel Pierrat, "un petit papier sur lequel il a griffonné : 'Ma décision est irrévocable: les médias, pour moi, c'est fini.'" Le Monde avait publié une reproduction de cette note. "Une telle reproduction caractérise une violation des droits d'auteur dont il dispose sur son oeuvre protégée et la violation du secret de ses correspondances", précise, selon Le Monde, l'assignation transmise par le nouvel avocat de l'auteur.Le quotidien a récusé les accusations de l'écrivain. "C'est Me Pierrat, rencontré en juin à son cabinet, qui a lui-même ensuite adressé à Ariane Chemin ce document dans un mail, en l'autorisant explicitement à le reproduire, en le créditant", explique Le Monde. L'écrivain avait catégoriquement refusé de collaborer avec la journaliste du Monde pendant son enquête et avait demandé à ses amis de faire de même. Selon Le Monde, il demande un euro symbolique, la publication du jugement et 3000 euros au titre de l'article 700 du code civil. Contacté par l'AFP, l'éditeur de l'écrivain, Flammarion, n'a pas souhaité faire de commentaire.
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